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Critique de Kirzy


Cette chronique est tristement à contre-courant des avis élogieux qu'a reçus ce premier roman, de qualité, c'est évident, mais qui n'a pas résonné en moi.

Thibault Bérard a fait un pari audacieux en choisissant de raconter un couple fou d'amour foudroyé par le cancer d'un des ses membres, ici la femme, Sarah. Forcément, on pense au chef d'oeuvre de Boris Vian, l'Ecume des jours, mais à la lecture, c'est plutôt au film La Guerre est déclarée, de Valérie Donzelli , auquel j'ai songé ( même si dans le film c'est un enfant qui est gravement malade ) par le choix d'une certaine légèreté, du rire qui côtoie le tragique.

Autant j'ai apprécié l'univers tragi-comique du film avec ses envolées fantaisistes, autant j'ai trouvé que dans le roman, ça ne fonctionne pas totalement. Les scènes censées être légères et drôles m'ont souvent semblé artificielles et m'ont laissé à la lisière des émotions ... d'autant plus que le procédé consistant, dès la première phrase, à faire parler des morts veillant sur les vivants, m'a quelque peu agacé avec sa façon d'apostropher le lecteur comme témoin de ce qui va être narré. Soit, nous n'avons pas tous la même sensibilité, ni la même expérience émotionnelle lorsqu'il s'agit de parler de mort, de cancer.

Par contre, là où le roman m'a vraiment convaincue, c'est dans les épisodes les plus dramatiquement épurés. Sans artifice, sans décalage léger. Juste des êtres qui s'aiment et qui vont être séparés par la maladie. L'auteur resserre sa focale sur Sarah et Théo, les enfants, la famille sont à peine visible dans ces scènes là, cette fois à la hauteur du magnifique titre à la sonorité biblique. La simplicité et la sobriété que l'auteur réussit à créer sont d'une puissance lacrymogène rare en touchant à l'universel. C'est impossible de ne pas être touché ni emporté par la tragédie que vit ce couple.

Dommage qu'il y ait ce personnage de Cléo qui arrive à la fin. Là, j'avoue, que je n'ai pas apprécié cette irruption, même si j'ai compris les intentions de l'auteur à vouloir conclure son roman sur une note optimiste. Peut-être un manque d'ouverture d'esprit de ma part, mais cela m'a gênée pour finir une lecture que je commençais à apprécier après un démarrage laborieux.

Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois #10
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