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Citations sur Les livres des Rai-kirah, tome 1 : L'Esclave (13)

Le coup que Vanye m’avait assené sur la tête m’avait assommé, mais je regrettai bientôt qu’il n’ait pas frappé plus fort. Se réclamant d’une longue expérience des caprices princiers, le forgeron hésitant n’utilisa que son plus petit fer pour me marquer la pommette gauche du sceau de la maison royale. Le plus gros fer aurait mis à nu l’os et les dents, créant assez de dommages pour que l’infection s’y installe et dévore ce qui serait resté de tissu sain. Mais en cet instant, mes pensées n’étaient pas à la gratitude.
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Le jeune noble au visage grêlé et au menton fuyant, dans son satin bleu et ses plumes de coq, en resta bouche bée, saisi d’une stupéfaction horrifiée. Et il y avait de quoi. Par cette seule phrase, le prince venait de bannir à jamais messire Vanye de la société derzhi. Non pas à cause d’un commentaire public et humiliant sur ses défauts physiques, mais pour avoir été chargé de s’occuper d’un esclave, tâche à peine moins indigne que la préparation des cadavres avant leur incinération, et un peu plus que le dépeçage des animaux. Tandis que le prince se détournait pour franchir la barrière d’un pas nonchalant, l’homme sans menton tira sa bourse et jeta des pièces aux pieds du marchand d’esclaves, avec l’expression de qui vient de mordre dans un fruit de dakh trop vert. L’efficacité avec laquelle Aleksander pouvait, en cinq brèves minutes, détruire un ami, insulter un marchand de renom et escroquer un baron influent, était stupéfiante.
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Le prince se trouvait en compagnie de deux autres jeunes gens. Ils ressemblaient à des oiseaux bariolés dans leurs vêtements de soie et satin multicolores, leurs ceintures en chaîne d’or, avec des dagues et des épées si travaillées, si décorées de bijoux qu’elles devaient être totalement inutiles. À la vue de leur expression molle et de leurs yeux trop rapprochés, je me demandais s’ils avaient la moindre idée de l’usage de ces armes. Le prince lui-même, mince et élancé, portait une camisole sans manches de soie blanche, des culottes de peau de biche teinte en brun foncé, des bottes hautes et un manteau de fourrure blanche qui ne pouvait être qu’une peau d’ours argenté de Makhara, la plus belle et la plus rare fourrure au monde. Une natte unique rassemblait ses cheveux roux sur son épaule droite – la tresse des guerriers derzhi – et il portait peu de bijoux : des cercles d’or martelé aux bras, et une seule boucle d’oreille d’or sertie d’un diamant valant probablement davantage que tous les colifichets de ses coquets compagnons.
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Le prince Aleksander avait hérité l’intelligence et l’autorité d’une famille royale qui avait régné sur un empire en constante expansion pendant cinq cents ans, et qui avait été assez intelligente pour ne pas s’affaiblir par des mariages consanguins ou des guerres intestines. Les nobles derzhi de la plus ancienne extraction, et leurs épouses, détestaient son manque de respect alors même qu’ils poussaient sur son chemin leurs filles bonnes à marier. Les membres de la noblesse plus récente, qui n’étaient pas eux-mêmes des parangons de vertu, le considéraient comme un jeune homme charmant car il leur permettait de partager avec lui des divertissements grandioses, même si leur opinion était sujette à changement lorsqu’ils se trouvaient en butte aux caprices du prince et à son tempérament irascible. Les commandants militaires derzhi l’estimaient capable, comme l’exigeait son héritage, mais la rumeur courait que le poste d’adjoint militaire de ce prince irréfléchi et obstiné se tirait au sort, et revenait au perdant. Aux gens du commun, bien entendu, on ne permettait pas d’avoir une opinion sur la question. Pas plus qu’aux esclaves.
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Son rire me harcelait et me mordillait tel un chiot agaçant, et bientôt, je me mis à rire aussi.
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C’était comme si j’avais découvert que, quelque part dans les entrailles d’un cadavre putréfié, infesté de vers, reposait une perle d’une telle perfection qu’elle paierait la rançon du monde tout entier.
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– J’ai peur, en vérité, Votre Altesse. Chaque instant de mon existence est un fardeau de terreur que vous ne pouvez imaginer. Je crains de ne point avoir d’âme. Je crains qu’il n’y ait point de dieux. Je crains qu’il n’y ait aucun sens aux souffrances que j’ai connues. Je crains d’avoir perdu la capacité d’aimer un autre être humain ou de ne jamais voir du bien en autrui. Parmi de telles peurs, Monseigneur, il reste peu de place pour vous.
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Mais le temps m’avait appris que se soucier de quiconque, aimer quiconque, avait des conséquences trop douloureuses, dépassant de loin les coups de fouet ou la famine, et, même en présence de la plus extrême terreur, je ne pouvais les affronter.
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Comment un homme intelligent peut-il être aussi bête?
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Tu penses trop, et tu ne dis pas ce que tu penses.
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