La démarche de Buessard avait la vertu de restituer à l’homme sa dimension personnelle, et d’approcher le fait social, non plus du seul point de vue d’un hypothétique âge d’or, mais du point de vue des faits. En ce sens, elle participa à l’effort contemporain d’élaboration d’une sociologie. Mais Buessard ne parvint pas à échapper au piège prophétique. Il avait sa recette, il s’y accrocha, il espéra que d’autres s’y convertissent. En 1848, comme Brun-Lavainne et comme beaucoup d’autres, il la fit tenir au gouvernement provisoire, sans succès. Comme les autres, il crut que la société trouverait sa forme achevée, pour peu qu’elle voulût bien prendre ses désirs pour des lois... Il crut qu’il suffisait d’avoir une idée pour transformer le monde.