Je me demande s'il est possible que tout un village soit coupable de meurtre...
Le formateur, spécialisé en géobiologie et en harmonisation de l’habitat, avait expliqué aux stagiaires que certains lieux étaient chargés d’énergies négatives, notamment en raison de la mémoire des murs ou d’un passé violent ou particulièrement dramatique.
– Si votre meurtrier numérote ses victimes, il semble qu’il vous manque trois cadavres, fit remarquer le docteur Théveny.
– Ce n’est pas dit. Ces chiffres ont peut-être une autre signification.
La commandante de gendarmerie s’arrêta soudainement de parler. Penchée au-dessus de l’une des victimes, elle plissa les yeux pour tenter de deviner ce que représentait la marque gravée dans le cou qu’elle venait d’apercevoir. Elle se redressa et se rendit auprès du second corps.
– Oui ! confirma le médecin en lui tendant une loupe rectangulaire. Le second aussi présente une scarification dans le cou, probablement gravée dans la chair à l’aide d’un scalpel. Ou plus sûrement avec la pointe d’une lame de couteau.
– Ils ont tous deux été émasculés. Vraisemblablement à vif, alors que la cage thoracique était déjà ouverte mais que le cœur battait encore.
La commandante s’interrogeait souvent sur les raisons qui poussaient systématiquement les ministres successifs à nier l’existence de ce service et elle en arrivait toujours aux mêmes conclusions : soit les enjeux en matière de « secret-défense » étaient trop importants, soit les Français n’étaient pas encore prêts à croire en certaines choses qui relevaient bien plus du paranormal que de la réalité à laquelle ils étaient confrontés dans leur vie quotidienne. Patricia optait pour la seconde explication.
Elle arriva à onze heures quarante-cinq devant le ministère de l’Intérieur. Les locaux de la section Alésani étaient situés au second sous-sol de la place Beauvau, dans un endroit connu d’une dizaine de personnes seulement.
Une larme glissa sur son visage alors que l’homme finissait sa besogne dans un soupir de satisfaction
Une larme glissa sur son visage alors que l’homme finissait sa besogne dans un soupir de satisfaction. Il se retira pour laisser sa place à un autre qui posa son Livre de Dieu sur la table, se pencha sur elle et la pénétra à son tour. Pendant que les va-et-vient qui salissaient un peu plus son corps à chaque instant reprenaient, les yeux de la jeune femme abandonnèrent le vernis patiné de la vieille porte pour venir se poser sur le bout de ses doigts. Son regard longea son bras droit étendu sur le sol et rencontra un étui à couteau. Il pendait à la ceinture du pantalon à peine entrouvert du violeur et se balançait au rythme du mouvement de ses hanches.
À quelques centimètres de la bouche de Sophie, l’homme grognait de plaisir en lui crachant au visage son haleine répugnante, vague mélange de tabac brun et de café.