Citations sur Les sorcières de Salers, tome 1 : Le renard à neuf queues (5)
Il y a un peu moins de 400 ans, une immense vague de pouvoir a secoué le monde invisible. Pendant les trois jours qui ont suivi cet évènement, les ondes magiques de tout l'univers féerique ont été particulièrement instables. Nombre de choses bizarres, qui semblaient inconcevables un moment auparavant, se sont produites.
Le nouveau venu s’inclina.
– Je suis moi aussi heureux de te voir kyūbi-no-Kitsune.
Un sourire bon enfant se dessina sur les lèvres de Yoshitsune.
– Toujours pas décidé à m’appeler par mon prénom je vois. Je ne croyais pas te revoir, cela fait si longtemps. Viens te joindre à nous, fit-il en désignant un espace vide à ses côtés.
Il se tourna vers le reste de la petite troupe.
– Shou est un Nūe, expliqua-t-il, et lui aussi est un envoyé du prince dragon. Il était déjà coincé dans ce livre lorsque j’y suis moi-même arrivé. Il m’a beaucoup aidé à m’adapter pour survivre ici. Et au fait, dit-il en se tournant vers son ancien camarade retrouvé, où sont passés les jumeaux tengus ?
Une ombre passa sur le visage taillé à la serpe du Nūe.
– Ils sont morts tous les deux. Les deux Bakeneko et les deux Inugami également.
Cette femme était un démon camouflé en ange, peut-être la pire des trois sœurs. Le dénommé Grimpel était bien placé pour le savoir. Un frisson glacé lui parcourut l’échine à ces mots et brisa ce qui lui restait de fierté lutine.
– C’est d’accord ! C’est d’accord ! glapit-il de sa voix fluette. Je vais tout vous dire, sortez-moi de là !
Une créature aux yeux vairons, l’un orange, l’autre bleu, avait été témoin de toute la scène. Apparemment satisfaite, elle disparut sans se faire remarquer.
Yoshitsune esquissa un sourire de prédateur.
– Nous allons donc l’obliger à porter son regard partout à la fois. Si esprits inférieurs il y a, nous nous chargerons de les renvoyer à leurs régions infernales.
Une étincelle s’alluma dans le regard d’Avicenne. Étincelle qui se propagea très vite aux prunelles de Míriel et d’Hénora. Ils partageaient tous cette montée d’adrénaline due à l’excitation de passer enfin à l’action.
Míriel et Hénora s’effondrèrent en même temps sur le sol.
– C’est pas vrai, s’exclama Avicenne, pas encore !