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Critique de enjie77


« Il est l'oiseau rare : un jeune acteur exceptionnel et l'éloquence douloureuse avec laquelle il exprime les problèmes d'une jeunesse incomprise fera peut-être de lui le symbole de la nouvelle génération ». Hollywood Reporter au lendemain de la première d'A l'Est d'Eden.

Rester plongée dans « A l'Est d'Eden » en livre de poche, difficile pour moi. C'est écrit trop petit, trop serré. J'ai dû renoncer au format. En cherchant bien, je suis parvenue à trouver ce livre en édition del Duca sur un site de livres d'occasion. Mais en attendant, James Dean occupait mon esprit. Je revoyais sa silhouette, sa chevelure blonde, et j'ai eu envie de ne pas le laisser de côté en attendant de recevoir le livre de Steinbeck.

Bien m'en a pris ! Je viens de passer un très agréable moment de lecture avec cette biographie romancée. Difficile de faire la différence entre le romanesque et la réalité mais en choisissant le « romancé », le lecteur sait ce à quoi il s'expose. Néanmoins, l'essentiel finit par se démarquer du reste du récit.

Première incursion dans une oeuvre de Philippe Besson. L'écriture est conventionnelle, elle est facile à lire mais peut-être est ce le résultat de la construction du récit. L'auteur donne la parole à tous ceux qui ont connu Jimmy. Sa maman, décédée d'un cancer, alors que Jimmy n'a que neuf ans, son père trop absent, incapable de pallier au drame que vit cet enfant, sa famille, ses amis, ses enseignants, ses maîtresses, ses amants jusqu'au conducteur qui a provoqué l'accident mortel ; donnant ainsi naissance au mythe qui aura éternellement vingt quatre ans et qui venait rompre avec les clichés de la virilité masculine de l'époque bien que son idole fut Marlon Brando.

Une fois la lecture entreprise, je me suis laissée embarquer dans « la ballade de Jimmy ».

Le récit coure de la naissance de Jimmy jusqu'à son accident. Philippe Besson sait parfaitement nous faire ressentir la vie en accélérée de ce garçon « sans mère » comme si James Dean pressentait qu'il ne serait qu'une étoile filante aux Trois Grands Films et qu'il rejoindrait celle qui lui a tant manqué, Mildred Dean.

Pour tenter d'approcher le mythe qui personnifie la jeunesse, la vitalité, ce chien-fou à la dégaine nonchalante, suintant la fragilité, ce môme rebelle et incontrôlable, Philippe Besson s'est effacé afin de nous laisser assister à une forme d'interview qui gomme les émotions mais qui nous esquisse le portrait d'une icône dont le livre de chevet était le Petit Prince. Les témoignages sont brefs, certains se relaient et contribuent à nous dévoiler une part intime de Jimmy ; chacun dressant le portrait de l'enfant, du jeune homme, de l'amoureux tel qu'il en a gardé le souvenir. Jimmy n'était pas exempt de défauts.

J'ai vraiment aimé accompagner Jimmy à New York, écouter ses amies et amis comédiens, revoir mentalement Montgomery Clift, découvrir l'Actors Studio, et surtout, écouter Elia Kazan accaparé par l'adaptation du livre de Steinbeck « A l'Est d'Eden ». Formidable ! J'étais dedans !

Et puis, j'ai retrouvé tant d'autres grands du cinéma hollywoodien, Nathalie Wood, Liz Taylor, Rock Hudson, Sal Mineo, reçu les confidences des réalisateurs, participée aux séances photo, enfin, je me suis offert une « dernière séance » n'est ce pas Eddy !

A tous les amoureux des grandes heures du cinéma américain, ce livre est une « madeleine de Proust ».

Je dédie ce livre à ma propre mère qui adorait le cinéma, qui m'a fait découvrir les grandes salles et les grands films de l'époque, qui était au courant de toute l'actualité cinématographique, qui a pris le risque de m'emmener voir « Orfeu Négro » projet qu'elle a dû abandonner après quelques minutes de séance ;-))
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