Ce roman choral (biographie romancée) nous raconte l'histoire de James Dean, à travers des témoignages attribués à des personnes qui l'ont connu : la famille, les professeurs de théâtre, les agents, les acteurs, les scénaristes qui alternent avec les réflexions de James Dean lui-même… On croise, au passage,
Elia Kazan, Tenessee Williams, Marlon Brando,
Elizabeth Taylor …
C'est une belle idée, pour nous faire comprendre la fragilité de Jimmy, son côté fantasque, son goût pour le risque, en moto, en voiture plus tard ; il aime se mettre en danger.
Ce que j'en pense
L'auteur nous parle avec tendresse de ce jeune homme, post adolescent, beau comme un Dieu, mi ange mi démon, au regard perpétuellement dans le vide de par sa myopie, la nonchalance affichée, pour tenter de cacher la mélancolie, brisé par le chagrin, la perte de sa mère, et l'abandon du père dont il restera toujours à distance, sans pouvoir établir une relation.
Philippe Besson nous décrit bien son caractère tourmenté, fantasque, Kazan dira : « je n'ai jamais eu autant qu'avec lui l'impression de manipuler de la nitroglycérine et rétrospectivement les fureurs perfectionnisme de Marlon Brando m'apparaissaient comme une aimable plaisanterie »P 185 ), son hypersensibilité, ses aventures amoureuses avec des femmes et aussi des hommes, son amour de la vitesse, de la mise en danger.
L'auteur décrit très bien, le contraste entre le Midwest et la Californie, les ruraux et le milieu artistique, la dureté des travaux à la ferme face à la vie d'artiste avec les jeans troués, le whisky facile, les beuveries, l'atmosphère des studios avec les moyens de l'époque, les tabous sur la sexualité. L'étude sociologique de l'époque est très bien faite.
En fait, j'ai été déçue. L'idée était originale certes, mais je n'ai pas été vraiment emballée peut-être parce que je connaissais déjà l' histoire de James Dean, ou parce qu'il s'agit du milieu du cinéma, peut-être aussi parce qu'il n'était pas mon acteur américain préféré (et oui, j'aime les bruns ténébreux, style George Clooney, même quand il sert le café…), j'aurais été peut-être plus touchée s'il s'était agit de la vie de Montgomery Clift qu'on croise dans le film, ou Antony Perkins qui étaient des tourmentés, eux aussi.
C'est le premier roman de
Philippe Besson qui me laisse frustrée. J'ai passé un bon moment, certes, mais il aurait peut-être pu aller plus loin. Lui qui parle si bien, d'habitude, de l'intime, de la sexualité, on a l'impression qu'il avait peur d'abîmer la légende, d'écorner l'aura de l'acteur romantique, mort dans des conditions dramatiques et devenu mythique après avoir tourné seulement trois films (et quels films !).
Note : 7,2
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