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sur 359 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ingrid Betancourt nous relate ses années d'otage dans la jungle Colombienne. Capturée en 2002 par les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), sur le trajet l'amenant vers une réunion de négociation avec cette "Armée du Peuple". Elle restera captive durant six ans et demi. Même le silence a une fin est le récit détaillé de cette longue et éprouvante période de sa vie.

L'essentiel de l'ouvrage décrit ses modalités de détention, ses rencontres successive (avec ses co-détenu.e.s et geôlier.e.s), ses tentatives d'évasion, les mauvais traitements de plus en plus barbares qu'elle subit. A partir du moment où elle accède à une Bible (véritable trésor vu ses conditions de vie déplorables), les réflexions spirituelles se multiplient. La spiritualité revient ensuite régulièrement, en fonction de son accès à la lecture ou à la radio.
C'est un récit cathartique, très autocentré (ce qui est compréhensible vu son terrible vécu). Ingrid Betancourt explore peu les tenants aboutissants politiques avant sa capture : ce n'est pas le propos. Je m'attendais à plus d'informations et de recul sur la situation des FARC et de la Colombie des années 2000. Cela m'a fait défaut car je connais très mal ce pays et sa situation géopolitique.

C'est un livre intelligent, bien écrit, entre style littéraire et journalistique de qualité. Pas toujours chronologique, le rythme est plus ou moins entraînant selon les épreuves traversées. On passe régulièrement du rythme lancinant de la captivité à celui plus tendu des tentatives d'évasion, des espoirs trop souvent déçus et des longues marches et changements de campement récurrents.
J'y ai trouvé quelques longueurs et redondances, compréhensibles au vu du vécu de l'autrice et à son besoin de décrire très précisément sa vie d'otage.
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C'est un récit intéressant et bouleversant, qui fait réfléchir sur la liberté, la dignité et l'espoir. Il y a quand même quelques longueurs : 800 pages de marche dans la jungle, ça peut devenir redondant!

Il est difficile de juger un tel récit autobiographique sévèrement, mais je me permettrai quand même de dire que j'ai parfois ressenti un certain manque de transparence de la part de l'auteure.

Quoiqu'il en soit, ce livre permet de mettre en perspective le confort et la sécurité que l'on prend trop souvent pour acquis.
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Le récit de la captivité d'Ingrid Betancourt est à l'image du long cours d'eau qu'elle a alors suivi : sinueux, filandreux même, par moments. Souvent hostile, il est empreint d'une violence sous-jacente, jamais exprimée crûment, et présente, par endroits, une magnificence insoupçonnée, cachée derrière la plus piteuse des réalités. Sauvage et profond, il peut emporter ; lancinant et sans réel but, il peut aussi ennuyer et mener le lecteur dans des déambulations sans fin, à l'image de celles vécues par l'auteur qui n'avait que peu souvent conscience du lieu où elle se trouvait.

Car Ingrid Bettencourt a su rendre compte de l'Amazonie, de sa géographie chaotique, de sa faune, de sa flore, qui peuvent tout à la fois être enchanteresses et opaques, dont la dangerosité n'a d'égal que les quelques moments où elle se fait mystérieuse.

L'hypnotisme de la marche et de l'errance, son irrégularité, son caractère parfois épique, draine avec lui des hommes et des femmes que seul un effroyable concourt de circonstance a pu réunir. Et cette étrange communauté est à l'image de toute communauté humaine, avec ses codes et ses règles souvent tacites, sa galerie de personnalités qui s'entrechoquent, ses mouvements d'humeur ou d'humour…

Le courage dans l'adversité, la solidarité dans l'adversité ne sont, d'ailleurs, jamais ce que l'on pourrait en attendre. Et bien quoi, que pensions-nous, voutés dans notre confort quotidien ? Que l'homme muré et rudoyé quotidiennement saurait être meilleur que le commun des mortels ? Ingrid Betancourt sait bien que ce n'est pas le cas et que l'admirable capacité humaine à s'adapter à son environnement présente elle aussi son lot de bassesses et de coups bas. Et si l'on peut douter, par moments, de l'honnêteté intellectuelle de l'auteur, qui semble éternellement se victimiser comme le ferait un enfant, on ne peut que reconnaître le constat qui se dégage de son récit : l'homme n'est pas meilleur, ni en captivité, ni dans le malheur et, partout où une communauté humaine se formera, il faudra s'attendre à y trouver et le bien et le mal. Rousseau l'avait compris bien avant elle, bien avant nous, et les occupants des camps d'extermination l'auront vécu de l'intérieur bien avant que je ne lise ses lignes : un goût amer d'Acide Sulfurique se délie peu à peu dans mon esprit à mesure que la lecture de ce titre s'évanouit. Tout être humain présente son côté obscur, qui ne demande qu'à s'exprimer lorsque l'environnement extérieur le lui permet ; tout être humain, si détestable soit-il, présente lui aussi sa part d'extrême bonté qui s'exprimera si l'environnement le lui permet aussi.

A méditer…
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Comme beaucoup de français, j'ai suivi l'histoire d'Ingrid Betancourt. J'ai lu son premier livre pendant sa captivité et ensuite celui de Carla Rojas après sa libération... Je voulais donc lire celui-là, mais les histoires qui ont suivi son retour m'ont un peu refroidie...
J'avais peur de ne pas m'y retrouver, d'être témoin de règlement de compte entre ex-otages...j'avais également une impression de "marketing" comme si elle était obligée de l'écrire...
Voilà 2 jours que je l'ai terminé et je ne sais pas trop quel est mon sentiment...
Les conditions de détention, les marches, les chaînes...tout cela force au respect quoiqu'elle est pu faire ou dire après. Ce qu'elle a vécu, pendant 6 ans et demi, est insupportable. Au fil des années, et de ses tentatives d'évasion, ses conditions de vie sont devenues de plus en plus difficiles et les chefs de plus en plus ignobles.
Dans cet enfer, chaque otage cherche à améliorer un peu sa condition, quitte à piétiner les autres : jalousie, haine, bassesse...chaque fait est accentué par leurs conditions de vie et les guérilleros n'hésitent pas à en jouer pour les monter les uns contre les autres.
Et puis, il y a cette jungle, cette immensité inhospitalière dans laquelle ils ont marché des jours et des jours : les bestioles de toutes sortes qui piquent ou mordent chaque centimètre de peau...et la peur de tomber nez à nez avec un caïman, un anaconda ou un tigre.
Je suis admirative devant son courage et sa force face à toutes ces épreuves. J'imagine sa douleur d'être éloignée de ses enfants.
Je trouve qu'elle a très bien écrit ce livre, ne s'épargnant pas dans les commentaires désagréables. Pour autant, elle ne m'a pas emportée plus que ça et je n'ai pas été réellement touchée par ses émotions...surement à cause de son retour "mouvementé"...
Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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J'ai cru comprendre que c'était Lionel Duroy qui lui avait prêté sa plume...
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