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Critique de jmb33320


Que feriez-vous si vous étiez Président de la République Française, et que votre règne, pardon votre septennat s'achevait en mai 1981, si vous entendiez parler d'une mystérieuse technique linguistique qui permet de convaincre n'importe qui de pratiquement n'importe quoi ?

Cet outil à nul autre pareil ne serait-il pas utile alors que les perspectives de réélection ne sont pas fameuses ? le seul problème c'est que Roland Barthes, à l'origine de cette découverte, est renversé par un véhicule de livraison. Il est conduit à l'hôpital où il décédera. Il a eu le temps d'évoquer un feuillet qu'il avait sur lui, qui contenait probablement une description de cette fameuse « 7ème fonction du langage », et qui lui a été volé.

La police confie cette enquête sensible au Commissaire Jacques Bayard, un homme expérimenté, mais comment dire ?, un peu bas du front... Il ne comprend rien aux subtilités du structuralisme, de la linguistique et de la « French Theory » en vogue ces années là. Il va convaincre un jeune enseignant, Simon Herzog, de le seconder dans cette mission, lui faisait miroiter un possible piston du Président en personne pour un coup d'accélérateur dans sa carrière.

Tout le monde veut avoir l'exclusivité de cette technique de manipulation de l'opinion : Giscard, comme on l'a vu, mais aussi Mitterrand et son entourage, sans oublier les services secrets bulgares drivés par Julia Kristeva et Philippe Sollers !

On voyagera beaucoup dans cette enquête joyeusement décalée, entièrement bâtie sur le pouvoir des mots, de Paris à Bologne, puis de Paris aux Etats-Unis (université de Cornell) sans oublier Venise et Naples. Et on sera aussi dans l'intimité caricaturale de beaucoup de figures du monde intellectuel et politique.

J'avais beaucoup aimé le roman de Laurent Binet, et quand Babelio m'a proposé de recevoir l'adaptation BD récemment parue chez Steinkis dans le cadre d'une opération Masse Critique, j'ai immédiatement candidaté.

Le scénariste, Xavier Bétaucourt et le dessinateur, Olivier Perret se sont mis en scène à plusieurs reprises dans cette adaptation, pour y ajouter des commentaires ou des petits raccourcis pour des parties du roman (notamment des considérations philosophiques) passées sous silence. Je me suis replongé dans le roman pour comparer. Ils ont fait selon moi de l'excellent travail d'adaptation vers le roman graphique. L'essentiel de ce qui fait le sel de cette galéjade grand format a été conservé !

Les couleurs de Paul Bona sont bien dans l'air du temps de ces années là : des teintes dans l'orange, le beige, le jaune, le vert kaki...

Si le roman vous fait peur, n'hésitez pas à découvrir ce roman graphique de qualité.

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