Vous ne seriez qu'à cinq personnes du
Dalaï Lama, de
Britney Spears ou même de la reine d'Angleterre. Selon la théorie des six degrés de séparation, n'importe quel humain sur la planète peut aisément être relié à un autre grâce à une courte chaîne de six relations humaines. C'est le phénomène étudié par le héros du second roman de
Fabienne Betting, «
La Théorie des poignées de main »… et qui, par voie de conséquence, va faire parcourir le monde à ses lecteurs.
Alors qu'il participait à une conférence à Corfou, Antoine Cavallero se fait interpeller par Denis Metelet, un vieil enseignant aigri et détesté de tous ses étudiants, qui remet en cause la pertinence de son sujet d'étude. Il le met alors au défi de prouver la véracité de sa théorie, par l'exemple.
Antoine Cavallero va disposer de trois mois pour retrouver Chinh Yên Tanh, un petit orphelin né à Hô Chi Minh en 1972, en pleine guerre du Viêt-Nam. Une fois cet individu retrouvé, il lui faudra alors trouver par quel réseau de connaissances sont-ils liés. D'Hô Chi Minh à Genève en passant par les Etats-Unis ou l'Italie, Antoine Cavallero va parcourir le monde pour tenter de relever et gagner ce défi.
L'idée de départ est bonne et offre une véritable dynamique et crédibilité au récit, car avec le développement des technologies de l'information et de la communication, notamment des réseaux sociaux, tout semble aujourd'hui possible.
La couverture du livre - très réussie - invite au voyage et en cela, le lecteur risque d'être un brin déçu car si l'aventure d'Antoine Cavallero débute avec une jolie découverte du Vietnam, sa quête s'accélère très (trop ?) rapidement et le héros va être vite redirigé en Suisse, à moins de 500km de sa ville natale – Nancy - point d'ancrage du récit. La traversée des océans va être rapide, on repassera pour le road-trip à l'échelle mondiale !
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On reste en surface des personnages et d'autres sujets comme la propagation d'un « bad buzz » aurait mérité plus de développements tandis, qu'à l'inverse, on note des répétitions s'agissant des explications relatives à
la théorie des poignées de main.
Le livre opte pour un entre deux, à mi-chemin entre le sérieux d'un tel sujet scientifique et la folie et les touches d'humour qu'auraient pu offrir cette aventure aux quatre coins du monde. S'il est vrai que l'intrigue se déroule dans un milieu scientifique – réputé austère – il aurait aisément permis un peu plus de fantaisie. Pas de grande révélation ou de rebondissements romanesques à signaler (qui auraient certes fait perdre un peu de réalisme à l'histoire).
Malgré tout, le parcours du personnage principal démontre que derrière un sujet de thèse bien théorique se cache la réalité des relations humaines avec toute leurs histoires et complexités. Il ne s'agit alors plus seulement d'une statistique.
Si le roman surprend par l'originalité de son sujet, le schéma narratif reste convenu sans vouloir s'écarter du sujet pour permettre une envolée littéraire ou une fantaisie capable de bouleverser l'enchainement prévisible des évènements. La priorité est donnée à la crédibilité de l'intrigue et un format resserré. Une lecture distrayante et atypique même si on regrette que le projet manque d'ambition !
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