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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le destin de Safiyé, grand-mère de l'auteur Fayçal Bey, s'il prend parfois l'aspect d'un conte des mille et une nuits, est aussi bien cruel pour cette petite circassienne enlevée à son pays natal pour être vendue comme future odalisque. Elle sera tout d'abord adoptée par une princesse ottomane sans enfant avant d'être envoyée, pour la sauver, dans l'entourage du bey de Tunis.
On ne peut que s'attacher à cette enfant qui devient femme, dont la grâce alliée à l'intelligence rebelle, charme ceux qu'elle croise. Par sa ténacité, sa fierté de Tcherkesse, elle réussira à surmonter les douleurs et humiliations de ses exils successifs qui l'éloignent de plus en plus de ses souvenirs d'enfant.
Elle finira par se hausser, pour peu de temps, au sommet en épousant le fils d'un des princes de la famille du dernier bey de Tunis.
La vie de Safiyé épousera aussi tous les bouleversements de l'époque, celle de la chute des empires : l'empire tsariste dont beaucoup d'anciens partisans trouvent provisoirement refuge dans l'Empire ottoman avant que cet empire lui-même, allié de l'empire austro-hongrois pendant la guerre de 14, ne soit démembré par les Alliés et aboli par Ataturk. Puis, alors qu'elle croit avoir réussi à se bâtir une vie bien à elle, la seconde guerre mondiale vient déstabiliser le pouvoir des derniers beys de Tunis qui devront s'incliner devant Bourguiba. 
A chaque fois Safiyé saura s'adapter, résister et soutenir son entourage.
Fayçal Bey réussit magnifiquement à nous rendre vivante et proche, à travers la vie de Safiyé, cette longue période de bouleversement autour de la Méditerranée dont bien des aspects ont été pour moi une découverte qui m'a passionnée.
Sans oublier de souligner que la réédition de ce texte dans la collection de poche d'Elyzad ajoute au plaisir de la lecture, le plaisir esthétique.
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Je ne sais plus sur les conseils de qui ce livre se trouvait sur mes listes "à lire" et quand je l'ai regardé d'un peu plus près son auteur ne m'a pas inspiré... un prince qui se lance en littérature sur une vague histoire de famille , j'étais très dubitative et puis j'ai ouvert le livre .

Bien m'en a pris car ce prince a su dire une histoire étonnante de petite fille pauvre d'un pays qui n'existe plus, achetée, vendue, pour être une femme de harem et qui devint princesse.

La vie de Safiyé est extraordinaire même pour son époque encore plus pour nous aujourd'hui, tant d'évènements ont eu lieu, tant de changements ! Elle commence sa vie dans un monde où les eunuques sont encore de mise ainsi que les harems, les esclaves, les palais éblouissants pour terminer au moment des mouvements nationalistes.

Je ne suis pas très au fait de l'histoire de l'empire Ottoman et pas du tout sur l'histoire de la Tunisie, le livre est riche d'enseignements sur les enjeux politiques et sociaux qui courent de l'après première guerre mondiale aux années 60. Des empires, qui perdent de leur brillant bousculés dans leur traditions par les colonisateurs et les guerres, jusqu'aux mouvements nationalistes on voit l'Empire Ottoman s'effondrer suivi par le Royaume Tunisien et les noms de Kemal Atatürk et Bourguiba apparaître...

Une vie hors du commun, une époque qui n'est plus, un petit côté conte des mille et une nuits,le tout bien raconté, sans conteste ce roman vaut le détour .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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L'auteur Fayçal Bey est un descendant de la dynastie husseinite régnant sur la Tunisie, arrière-petit-fils du dernier Bey Lamine Bey (1943-1957). Il est né au Palais de Carthage et raconte dans La Dernière Odalisque l'histoire de sa grand mère Safiyé. Biographie ou roman? Sur la couverture du livre, il est écrit roman. Je l'ai donc lu comme un « roman historique » sans savoir faire la part de l'inventé.

Qu'est-ce donc qu'une odalisque?

la définition que j'ai trouvée sur Wikipédia :« Une odalisque était une esclave vierge, qui pouvait monter jusqu'au statut de concubine ou de femme dans les sérails ottomans, mais dont la plupart étaient au service du harem du sultan. le mot vient du turc odalık, qui signifie « femme de chambre », d'oda, « chambre ». »

Pour moi, l'odalisque était plutôt une figure de la peinture orientaliste : La Grande Odalisque d'Ingres, bien sûr, mais aussi d'autres dans le Bain turc de Delacroix ou d'autres de Matisse. Femmes alanguies, lascives, nues ou très dénudées dans des harems fantasmés?


La Dernière Odalisque raconte l'histoire d'une femme au caractère bien trempé. Il fallait une volonté et une énergie peu commune pour une fillette achetée à prix d'argent – une esclave en somme – pour s'élever jusqu'au rang de presque souveraine. Les marchandes d'odalisques achetaient de belles circassiennes dans le Caucase pour les revendre à Istanbul dans les harems des dignitaires turcs, pourquoi pas dans celui du sultan? L'histoire de Safiyé commence donc dans le Caucase à la fin de la Grande Guerre, au moment de la Révolution d'Octobre. On assiste à Istanbul à la chute de l'Empire Ottoman, à l'ascension de Mustafa Kémal. La fillette se fait remarquer par sa vivacité, son intelligence acérée et surtout son caractère indomptable. Une insolente au harem? Et bien oui, c'est comme cela qu'elle va se faire acheter par une princesse qui l'élève comme sa fille et qui assurera son avenir en l'envoyant à la cour du Bey de Tunis à une de ses amies, circassienne et odalisque également. C'est cette dernière qui insistera sur la fermeté de caractère pour éviter les pièges des intrigues de la cour; La beauté, certes, est indispensable pour une odalisque, elle ne suffit pas, si elle veut faire un beau mariage. Son ami les plus fidèle est un eunuque noir, lui aussi esclave acheté à prix d'argent.


C'est donc une tranche d'histoire d'un demi siècle ou presque (1918_1957) . On voit s'effondrer les empires et les palais, on voit l'ascension des républicains laïcs : Kemal et Bourguiba. Les puissances coloniales ne sont pas ignorées. le rôle des Anglais et des Alliés à la suite de la Première Guerre Mondiale dans le dépècement de l'Empire Ottoman, le Protectorat français, les influences fascistes à Tunis, puis l'occupation allemande. C'est une histoire que j'ai lue dans La Villa Jasmin, et dans qui se souvient du café rubens? l'histoire était racontée par des Juifs . L'éclairage est différent, vu des Palais.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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