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Critique de jamiK


jamiK
03 septembre 2019
Cet album de la série est assez déconcertant.
Le graphisme est brut, agressif, vif, les personnages sont des silhouettes hachurées nerveusement, les couleurs restent dans des tons naturels et neutres, de gris et d'ocres. Pas de phylactères, et un texte en voix off. le récit est raconté par le personnage principal, et on constate très vite qu'il ne brille pas par son intelligence. Gorg et son frère Karg, soldats de la Géhenne, sont entraînés et conditionnés pour garder une porte du donjon. Karg faillira à sa tâche et Gorg devra alors l'exécuter. le récit est sombre, morbide, il y a une pointe d'humour qui accompagne le récit, un humour très cynique, autour de la situation du soldat conditionné à exécuter les ordres sans se poser de questions. Gorg ne s'en pose pas la moindre, mais en suivant ses réflexions, on s'enfonce mollement dans cette ambiance, ça fonctionne parfaitement, le dessin s'accorde à la noirceur du récit, on se retrouve en accord avec les pensées de Gorg, la cruauté et l'horreur ne nous troublent même pas alors que les ordres contradictoires posent de véritables problèmes. Il y a une lenteur, une torpeur dans le rythme et l'ambiance qui nous anesthésie. Notre pensée, dans un premier temps, ne va pas plus loin que celle de Gorg et au final, on en ressort bouleversé. le rapprochement est peut-être osé, mais ça m'a fait penser à “La mort est mon métier” de Robert Merle.
Sans doute un des plus sombres épisodes de la série, Sfar et Trondheim réalisent un coup de maître en proposant un récit grave et pesant. le travail de Bezian renforce cet aspect de façon remarquable, très juste, se concentrant sur l'essentiel. Cette histoire, c'est surtout un ton et une atmosphère pour illustrer un propos loin d'être léger.
Tous les albums de la série Donjon sont différents, chacun possède ses particularités, certains semblent sortir du cadre, comme celui-ci, et la surprise est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur.
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