Histoire de l'érotisme : De l'Olympe au cybersexe

C'est de 1761 que date au Japon la tradition toujours vivante de la geisha, à la fois hôtesse et artiste, experte en littérature et en musique, maîtresse de tous les plaisirs.

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A la figure hautaine de Sade, qui fait du libertinage une arme de destruction totale et une véritable éthique naturelle de la cruauté, s'oppose celle de Casanova, qui incarne la forme civilisée d'un nouveau culte du plaisir sexuel conçu comme mode de pensée, art de vivre et vocation existentielle.

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Trente mille prostituées faisaient de Paris, à la fin du XVIIIe siècle, le bordel le plus raffiné d'Europe.

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La radicalité théorique qui garantit à Sade une postérité sans limites était mal connue de son vivant car ses textes les plus extrêmes sont restés inédits jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle et censurés jusqu'en 1959.

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Exacerbé par la fureur d'être embastillé, l'imaginaire de Sade atteint son comble dans Les Cent Vingt Journées de Sodome, par une surenchère délirante qui devient littéralement vertigineuse. De l'inceste à la pédophilie pratiquée sur de jeunes enfants "enveloppés de taffetas et de gaze", de l'infanticide au plaisir de se "branler sur un cadavre", de la coprophagie généralisée aux mutilations les plus sauvages, de la torture au fer rouge à l'anthropophagie, les fictions meurtrières des Cent Vingt Journées explorent les transgressions les plus sombres, avec une systématicité obsessionnelle qui indique à l'évidence un ennemi à abattre.(Dieu).

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Figure extrême du libertinage athée, Sade fait du plaisir sexuel le mobile légitime de toute action, sans admettre aucune limite aux moyens dont les hommes peuvent user pour satisfaire leurs désirs les plus insensés, y compris le crime de sang, la torture et les pires cruautés (...).

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Mais l'Histoire est en train de basculer, et c'est en pleine Révolution que le roman libertin trouve, chez Sade, sa formulation la plus radicale.

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Mais c'est avec Les Liaisons dangereuses (1782) de Laclos que le roman libertin atteint son apogée, en faisant de l'intellect l'arme absolue du plaisir : une joute épistolaire qui met aux prises deux stratèges de la séduction - la Marquise de Merteuil et Valmont - dans une guerre des sexes, aussi brillante que cruelle, où s'expriment les dernières fulgurances d'une société en pleine décomposition.

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L'érotisme des Lumières lie son destin à une forme littéraire en plein essor : le roman, un genre "libre" qui s'émancipe de toute contrainte formelle, mais aussi des tabous moraux en donnant naissance au "roman libertin".

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Mascarades, parties fines, orgies : sous l'or des lambris et dans la soie des boudoirs, plus de perruques poudrées ni de robes à paniers, ni de révérences, seulement des corps nus, des seins, des cuisses, des fesses, des fouets, des godemichés, des lèvres et des sexes en érection. Appelés en renfort, courtisanes, laquais et chambrières sont conviés à participer aux ébats des grands, à leurs risques et périls, car si les soirées du Régent restent bon enfant, celles qu'organisent ses amis peuvent être plus inquiétantes : ils s'en flattent en se qualifiant de "roués", c'est-à-dire dignes du supplice de la roue.

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