Citations sur Histoire de l'érotisme : De l'Olympe au cybersexe (47)
Tandis que les libertines s'amusent entre elles en se passant des hommes, l'âge classique ressuscite l'idée médiévale d'un saphisme luciférien. La chasse aux sorcières qui sévit jusqu'à la fin du XVIIe siècle envoie au bûcher la femme qui réserve ses charmes à ses semblables. Mais le diable commence à faire long feu et, en 1647, la science tranche l'énigme des tribades : le vrai coupable n'est pas Satan, mais le clitoris.
[Éros Classique]
Contrainte d'abandonner la provocation pour la suggestion, l'inspiration érotique apprend le style et se fait savante.
[Éros Classique]
Face à un christianisme divisé qui ne se réconcilie que dans la haine de la volupté, il ne reste plus à Éros que le choix de se faire libertin puis philosophe.
[Éros Renaissant]
C'est sur le mépris du corps et la répression des pulsions sexuelles que se régleront les valeurs et se constituera, en Europe, et en Amérique du Nord, la puissance de la société occidentale, laborieuse, marchande et technicienne, qui va imposer sa suprématie au reste du monde.
[Éros Renaissant]
Soupçonnés d'anthropophagie et des usages les plus étranges, les Indiens d'Amérique et des Caraïbes posent à la chrétienté un problème fondamental : appartiennent-ils à l'humanité ? Ont-ils une âme ? La controverse de Valladolid, en 1550, leur en accorde définitivement le bénéfice mais sans rien changer aux habitudes des colonisateurs, qui persistent à violer par milliers les jeunes Indiennes : une façon comme une autre d'enseigner à ces sauvageonnes que l'amour civilisé ne se pratique pas à quatre pattes, mais exclusivement face à face, dans cette disposition honorable des corps que l'on nommera la "position du missionnaire".
[Éros Renaissant]
Connue sous l'Antiquité comme une pratique à la fois sacrée et érotique, la flagellation hante le christianisme avant de devenir un rite libertin.
[Éros Renaissant]
Privilège de l'élite, la "sodomie", toujours passible du bûcher pour les classes inférieures, devient pour la bonne société le "beau vice" à la mode : non seulement personne ne s'en offusque, mais on aurait presque tendance à s'en vanter comme d'un avantage.
[Éros Renaissant]
On revisite l'histoire sainte en sollicitant le texte biblique dans ses figures les plus déviantes (Sodome et Gomorrhe, Loth et ses filles, Joseph et la femme de Putiphar, Bethsabée), tandis que le thème de la jeune tueuse, séductrice et meurtrière, trouve dans les personnages de Judith et de Salomé le motif d'une nouvelle fantasmatique qui prépare la voie de deux mythes modernes : la femme fatale et Lolita.
[Éros Renaissant]
La beauté a un sexe : celui de la femme. "Elle est le spectacle le plus admirable, la merveille la plus rare et à moins d'être aveugle, chacun avouera que Dieu a rassemblé chez la femme ce que l'Univers possède de plus beau" (H. C. Agrippa, "De la supériorité des femmes", 1509).
[Éros Renaissant]
Les nus féminins de Michel-Ange gardent quelque chose de viril, et son Eve fellatrice est entourée d'une débauche de corps masculins musclés qui projettent leur virilité sur toute la voute de la Chapelle Sixtine comme l'une des premières affirmations de l'érotisme homosexuel depuis l'Antiquité.
[Éros Renaissant]