la nuit
je marche vite
j’ai peur des ombres
mais il n’y a personne
derrière moi
seulement le doux rappel
de mon amère solitude
Ma différence, j’en ai fait de l’art
je le contredis sans cesse lorsqu’il souhaite me dire qu’il m’aime,
parce que, moi, je ne m’aime pas,
et que je ne comprends pas comment lui le pourrait.
Le poids de mes souvenirs est trop lourd. Trop lourd pour pouvoir s’amoindrir en si peu de temps. Bien trop lourd pour pouvoir réellement s’estomper un jour.
et ce soir de nouveau je craque
parce que je n’oublie pas
que le seul endroit où tu demeures encore
est celui de mes souvenirs
-et que ta disparition me déchire toujours autant
la détresse psychologique est parfois un curieux moteur artistique
je ne me suis jamais sentie
à la hauteur des quelques rayons de soleil
sur ma peau
bonheurs éphémères
ni légitimes face aux gouttes de pluie sur mes joues
quand tant d’autres survivent
sous la foudre
comment ne pas craquer
lorsque le sentiment d’imposture est
si constant ?
J’aime observer la nature, car elle me pousse à croire que, peut-être moi aussi, je peux vivre sous la pluie.
comment puis-je déjà être si nostalgique d’un temps pourtant si proche ?
il subsiste une angoisse, dont personne ne parle :
La peur d’aller bien, et que tout ne s’efface