Cette histoire possède un point aveugle qui est aussi son point de départ : le déjeuner de Barthes avec Mitterand. C’est la grande scène qui n’aura pas lieu. Mais elle a eu lieu pourtant… Jacques Bayard et Simon Herzog ne sauront jamais, n’ont jamais su ce qui s’était passé ce jour là, ce qui s’était dit. À peine pourront-ils accéder à la liste des invités. Mais moi, je peux, peut-être… Après tout, tout est affaire de méthode, et je sais comment procéder : interroger les témoins, recouper, écarter les témoignages fragiles, confronter les souvenirs tendancieux avec la réalité de l’Histoire. Et puis, au besoin… Vous savez bien. Il y a quelque chose à faire avec ce jour là. Le 25 février 1980 n’a pas encore tout dit. Vertu du roman : il n’est jamais trop tard.
Simon se demande si dans la vraie vie, la gauche peut réellement être au pouvoir. Ou, plus exactement, si, dans la vraie vie, on peut changer la vie.
Il traverse le rayon "Psychoanalysis" et s'engage dans celui du "Nouveau roman" mais c'est une impasse.
Il s'arrête au rayon "Surrealism" et s'extasie devant ce mur de merveilles : "Connaissance de la mort", de Roger Vitrac... "Sombre printemps", d'Unica Zurn... "La Papesse du diable", attribué à Desnos... des raretés de Crevel en français et en anglais... des inédits d'Annie Le Brun et Radovan Ivsic...
Le soleil ne se couche jamais sur la bibliothèque de Cornell, ouverte 24 heures sur 24.
Le mythe d'Adam et Eve, en un sens, est le performatif originel : à partir du moment où on décrète que la femme vient après l'homme, qu'elle est créée à partir d'un bout d'homme et que c'est elle qui fait les bêtises en croquant la pomme, que c'est elle, la salope, et qu'elle a bien mérité d'enfanter dans la douleur, évidemment, c'est foutu pour elle. Manquerait plus qu'elle refuse de s'occuper des gosses.
Avec Barthes, les signes n’ont plus besoin d’être des signaux : ils sont devenus des indices. Mutation décisive. Ils sont partout. Désormais, la sémiologie est prête à conquérir le vaste monde.
La sémiologie est un truc très étrange.
La politique, ouais, ouais, on verra ça.
« Il y a des interprètes partout. Chacun parle sa langue même s’il connaît un peu la langue de l’autre. Les ruses de l’interprète ont un champ très ouvert et il n’oublie pas ses intérêts. »
Derrida