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Citations sur La fracture coloniale : La société française au prisme de.. (4)

« […] prise de court et ne parvenant pas à interpréter des évolutions qui la dépassent, la machine à intégrer inverse ses finalités : au lieu d'incorporer de nouvelles références à sa grammaire, elle délégitimise, marginalise et in fine exclut des fractions entières de la population qui ne correspondent pas aux étiquettes sociales instituées. Cet échec, qui devrait inciter à revoir le fonctionnement du modèle lui-même, est alors attribué aux dissidents de la norme majoritaire, condamnés à adopter une position minoritaire le plus souvent à leur corps défendant. Ultime verrouillage du système, ce renvoi à la minorité est assimilé à de l'irrédentisme, un séparatisme qui mettrait en péril la communauté des citoyens. » (p. 239)
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« […] il est aujourd'hui devenu difficile d'ignorer la "postcolonialité", tant elle porte des tensions extraordinairement fortes : l'extension, dans les quartiers, de la comparaison entre les situations de relégation (sociale, économique, culturelle, éducative, religieuse...) et la situation coloniale ; la législation sur la bonne manière de construire et de transmettre le "bilan globalement positif" de la colonisation ; les revendications mémorielles des "enfants de la colonisation" dans un contexte de "reprise en main" de l'histoire coloniale ; la montée du "sentiment d'insécurité" face aux immigrations postcoloniales et l'incompréhension des élites républicaines devant les identités "hors normes" qualifiées de "communautaristes" ; les les dénonciations médiatiques d'un "racisme anti-blanc" au moment même où nous assistons à une crispation du modèle d' "intégration à la française" ; les phobies anti-islam exprimées lors du débat sur le voile ; le rejet de la France en Afrique francophone et les politiques de la francophonie... Autant de signes qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer. » (p. 11)
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« Au plus loin des fantasmes en vogue sur de prétendues menées communautaristes, les aspirations culturelles des héritiers de l'immigration apparaissent alors comme le fait d'individus en quête d'identité. En cela, sont-ils tellement différents des autres Français ? Dans le contexte d'une société postmoderne, le foulard musulman comme d'autres signes d'appartenance manifestent d'abord une individualisation croissante et la volonté de tout un chacun d'être reconnu pour ce qu'il prétend être. Car il s'agit avant tout de se distinguer, d'affirmer sa singularité dans le monde désenchanté du conformisme de masse. Question d'identité à défaut de convictions partagées dans une "communauté de citoyens" devenue incertaine. Question de reconnaissance publique pour échapper à la réclusion anonyme dans la foule solitaire. » (p. 185)
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« … le ministre des Colonies Georges Leygues […] déclarait en 1906 :
Coloniser […] c'est accomplir l’œuvre de solidarité la plus haute, car la colonisation qui n'aurait pas pour but et pour résultat d'élever en dignité, en moralité et en bien-être les peuples qu'elle pénètre, serait une œuvre grossière, brutale, indigne d'une grande nation. » (cit. p. 156)
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