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Critique de Rusen


Rusen
24 décembre 2015
Semailles Humaines est un "fix-up" réunissant 4 nouvelles rédigées par James Blish entre 1952 et 1956.
Toutes quatre abordent à leur façon une seule et même thématique, l'adaptation humaine, formant un ensemble vaste et cohérent.
Alors que, pour beaucoup, l'exploration spatiale doit passer par la terraformation des planètes que nous souhaitons rendre habitable, James Blish, quant à lui, imagine le procédé inverse, la panthropie, consistant à modifier la biologie humaine afin de permettre à l'homme d'explorer des planètes de toutes sortes, quelles qu'en soient l'atmosphère, la gravité ou la composition atmosphérique.


La première nouvelle "Le Programme" se déroule aux tous débuts de la panthropie et prend la forme d'un thriller teinté de Hard SF.
Seules deux colonies d'humains transformés ont été fondées, sur la Lune et sur Ganymède, l'un des satellites de Jupiter, mais le gouvernement et une bonne partie des citoyens voient cela d'un mauvais oeil et souhaitent leur démantèlement.
Sweeney, un humain transformé dans un laboratoire et totalement formaté à la pensée ambiante, est envoyé dans le plus grand secret sur Ganymède afin de capturer le Dr. Rullman, grand nom de la panthropie, et faire éclater la colonie. Une fois sur place, ce qu'il y découvre est bien différent de ce à quoi il s'attendait...


Dans la seconde nouvelle, "Tellura", on suit un groupe de créatures simiesques vivant dans une ville bâtie dans les branchages et condamnés à descendre dans le puits, sur la terre ferme, après avoir tenu des propos qualifiés d'hérétiques.
Récit d'aventure fantastique, la nouvelle anticipe le Monde Vert de Brian Aldiss, qui sortira cinq ans plus tard, et met en scène des hommes adaptés tâchant de survivre au sein d'un monde hostile, peuplé de créatures gigantesques. L'auteur aborde également la question de la religion via les diverses mythologies fabriquées par les hommes adaptés afin d'expliquer leur origine.
Alors que "Le Programme" était très axé Hard-SF et utilisait de nombreuses données scientifiques tout en situant son action au sein d'un monde très moderne façonné par les jeux politiques, la seconde nouvelle est, quant à elle, radicalement différente tout en restant dans sa continuité au niveau des thématiques abordées.


"Hydrot", voit un navire d'ensemencement s'écraser sur une planète quasiment recouverte par les eaux. Sans espoir d'être secouru, les survivants décident de laisser une trace de leur passage en créant des humains adaptés, microscopiques et destinés à vivre dans l'eau douce et à qui ils légueront des textes gravés sur des plaques métalliques.
A la manière de ce qu'à récemment pu faire Stephen Baxter avec Evolution, James Blish nous fait découvrir la naissance d'une civilisation via plusieurs cycles espacées de plusieurs générations. On verra les hommes adaptés s'étendre et disputer leur territoire aux autres créatures sous-marines, développer leurs outils, leur science et leurs croyances, se questionner sur leurs origines et sur le monde qui les entoure...
Plus longue nouvelle du recueil, "Hydrot" est également la plus complète, la plus épique et la plus fascinante -même si je ne pouvais pas m'empêcher, tout au long du récit, d'imaginer les humains adaptés avec la même tête que habitants de Bikini Bottom...-


"Ligne de partage", la dernière nouvelle et également la plus courte (une petite dizaine de pages), se déroule dans un lointain futur au sein d'un vaisseau transportant des hommes adaptés de toutes origines à destination de la terre originelle, devenue un désert inhospitalier.
Snobé par le personnel constitué d'hommes non-adaptés, l'un des passagers s'entretient avec le capitaine...
Concluant son recueil d'une fort belle façon, James Blish revient sur la question du racisme, thématique récurrente de la SF des années 50, en démontrant une nouvelle fois son absurdité.
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