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Critique de Marti94


Publié à titre posthume "Le silence de l'ange" de Heinrich Böll a pour cadre les ruines de Cologne, sa ville natale (qui n'est jamais citée), après la capitulation. Si le lauréat du prix Nobel 1972 à déjà une belle plume, la construction de ce premier roman est un peu bancale ce qui ne retire rien à l'intérêt historique sur la période de la deuxième guerre mondiale et post-guerre puisque la défaite vient d'être reconnue lorsque débute le roman.

Le 8 mai 1945 Hans Schnitzler arrive dans une ville en ruine pour retrouver Elisabeth Gompertz la femme du soldat qui s'est laissé fusiller à sa place juste avant le dénouement de la guerre. Il cherche à lui annoncer les conditions de la mort de son mari et à lui remettre sa veste d'uniforme.
Il se trouve rapidement dans un hôpital de fortune où une soeur lui donne du pain et un prêtre des faux papiers qu'il devra payer. C'est là qu'il prend un imperméable oublié pour cacher sa tenue de soldat dans lequel il trouve l'adresse de sa propriétaire.
Après sa visite à Elisabeth Gompertz, c'est auprès de Regina Unger, la femme à l'imperméable, qu'il va trouver du réconfort alors qu'elle vient de perdre son bébé. Ensemble, ils vont retrouver un peu de force face aux ruines qui les entourent.

Ce que montre Heinrich Böll c'est surtout la détresse, il y a de la poussière partout et pas grand-chose à manger. La faim génère des manigances de profiteurs de guerre et il est souvent question dans "Le silence de l'ange" de marché noir et de corruption. D'ailleurs, il y a une scène épouvantable qui m'a soulevé le coeur quand Regina donne son sang alors qu'elle n'a rien à manger.
Il dénonce l'opportunisme de criminels de guerre pour s'enrichir, face aux ruines de la ville. C'est probablement la principale raison du refus de l'éditeur de publier ce roman dans les années 1950, en pleine reconstruction de l'Allemagne.

Si j'aime la psychologie des personnages, je trouve que ce premier roman a du mal à trouver son rythme avec de drôles d'ellipses dans le déroulement de l'intrigue et quelques imprécisions dans la chronologie des faits.


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