Ce qu'il avait vu, c'était une carte de voeux du magasin anglais Tesco : on voyait un père Noël avec un enfant roux dans les bras, et la légende disait : Le père Noël aime tous les petits, même les roux.
Son coeur battait comme si on l'avait agressé.
Il y a des gens, comme ça, qui aiment la bagarre. Et particulièrement la bagarre avec les roux. C'était fréquent dans sa vie. Peut-être que les blacks ou les rebeus ressentaient la même chose, et aussi les boutonneux, les gros, les lunetteux...pas mal de monde, en fait !
A cause de ses cheveux roux, il s'était fait exclure, maltraiter. Elle-même n'arrivait pas à le croire quand il le racontait. Mais c'était vrai. Et des années de méchanceté sans soutien avaient eu raison de sa combativité. " ça a toujours existé et ça existera toujours", avait dit Harold.
Axelle sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Ah mais non ! cria-t-elle .
( p 81)
Elle le comprenait, cette fois: c'était une question de vie ou de mort.
‹‹ Journée du coup de pied à un roux ››.
Comment peut-on être si cruel?
Elle ne laisserait pas faire! (page82)
-Tiens un rouquin! fit une voix derrière lui.
Et voilà c'est reparti. Il y en avait toujours un pour dire ce genre de truc.
Il se retourna: celui qui avait parlé était un gars brun et mince, beau gosse... (page7)
-Hou, hou, voilà le grand méchant roux! dit quelqu'un
-Attention, Axelle! fit un autre. Quand le roux-coule, il risque de se noyer et de t'entraîner au fond! (page65)
Elle ne pouvait pas comprendre. Elle n'était pas concernée. Elle pouvait réagir, elle. Pas lui.
Tu sais, les Arabes sont des roux comme les autres, dit-il.
Matthieu attendait Axelle devant la porte.
-C'est pas vrai ! Il est lourd! gémit-elle.
-Au moins 75 kg, dont beaucoup de muscles, estima Harold.
Elle n'osa pas sourire. Matthieu aurait pu penser qu'elle se moquait de lui. (page34)