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Critique de sweetie


En parcourant la bibliographie à la fin du roman de Dominique Fortier, Les villes de papier, mon oeil s'est rapidement arrêté sur La dame blanche de Christian Bobin. Et à bien y penser, qui de mieux que Christian Bobin pour comprendre et livrer en quelques pages inspirées toute l'essence de la poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886).
« Emily a depuis des années élevé entre elle et le monde une clôture de lin blanc. » Recluse dans sa chambre après maints deuils et désenchantements, tournée vers son monde intérieur telle une sainte cloîtrée, l'hypersensible Emily fait de « l'humilité son orgueil et de l'effacement son triomphe ».
La dame blanche est un pur enchantement livresque, foisonnant de métaphores délectables, dont seul Bobin a le secret :
« un jardin lapidé par le soleil »
« les jasmins sanctifiant l'air de leur parfum »
« des fougères à la sérénité crispée »
« des dizaines de papillons aèrent le suffocant bleu du ciel »
« les éclairs fusillent les arbres »
« un chèvrefeuille appuie ses arabesques contre la vitre du salon »
« son rire est une échelle de corde qui dégringole du ciel »
« les pâquerettes dodelinent de la tête sous le poids de la rosée »
« l'avare tic-tac d'une horloge – guillotine des secondes ».

Une biographie hors du temps, aux accents poétiques, qui donne à voir et à ressentir. Sans conteste, un ouvrage cinq étoiles.
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