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Ce livre très poétique est entièrement dédié à Emily Dickinson, poète américaine qui vécut de 1830 à 1886, et dont les oeuvres ne sont parvenues jusqu'à nous que grâce à la ténacité de sa soeur qui a regroupé ses cahiers après sa mort, ce qui a permis de les faire éditer.

C'est à une rencontre rare et quasi-magique au-delà du temps de deux âmes poétiques que nous sommes conviés : Christian Bobin évoquant sans aucune trivialité la vie quotidienne et bien sûr l'univers et la poésie d'Emily.
Nul doute pour moi que Bobin apprécie infiniment Emily, la discrète et fragile Dame blanche, et que ces deux-là étaient fait pour se rencontrer, même au creux d'un livre.
Ils savent tous deux que la poésie dit l'invisible, le ressenti fondamental, que la puissance poétique habite leur quotidien, mieux qu'elle leur est indispensable, vitale, qu'elle les nourrit. La communion avec la nature est omniprésente dans leurs oeuvres, l'amour, la mort aussi. Et quand Bobin dans " autoportrait au radiateur " écrit : " Je me suis fait écrivain ou plus exactement je me suis laissé faire écrivain pour disposer d'un temps pur, vidé de toute occupation sérieuse ", Emily aurait pu s'approprier cette phrase, elle qui déclarait " n'être rien " et vouloir mourir inconnue, elle qui vécut recluse une bonne partie de sa vie pour se consacrer entièrement à son écriture, à l'image de Rimbaud, contemporain d'Emily, qui lui aussi a fui la réalité et la routine à sa façon.

Les phrases de ce livre conviendraient, j'en suis convaincue, à la fragile Emily :
" La poésie est une façon d'orienter sa vie, de la tourner vers le soleil levant de l'invisible. "
" Ses poèmes élèvent contre les marées montantes de la mort l'infranchissable muraille de la Beauté. "

Ce petit ouvrage est donc, de mon point de vue, un inoubliable et sensible recueil offert aux amoureux de poésie par un poète d'aujourd'hui à la mémoire d'une immense poète disparue dans l'anonymat !
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Hommage tout en nuance et en poésie d'une femme dont les écrits ont marqué profondément des générations d'américains Les amateurs de littérature anglo-saxonne auront forcément croisé au cours de leurs lectures le nom d' Emily Dickinson, régulièrement citée, et reconnue comme auteur de référence au sein de la littérature américaine.
Ce succès surviendra après sa mort, et seulement une douzaine de poèmes furent publiés de son vivant. Il faut dire que , non seulement le style de ses productions bouleversaient les standards de l'époque (et comment une femme pourrait-elle prétendre bousculer les traditions) , mais de plus elle mena une vie de recluse, que Christian Bobin essaie dans La Dame blanche de nous restituer.

Le personnage est intriguant : animée d'une vie intérieure extrêmement riche, qu'elle exorcise par son écriture, elle a peu de contacts avec ses contemporains, si ce n'est sa famille. Entre tâches ménagères et écriture, la jeune femme vêtue de blanc hante la demeure familiale, dans un confinement de plus en plus intense. La biographie est lacunaire, mais tout l'intérêt du récit réside dans la rencontre entre deux âmes poétiques. La poésie nimbe chaque phrase, dont se dégage une grande douceur.

Les citations abondent et illustrent le texte suscitant l'envie d'aller plus loin dans la découverte de la poétesse.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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[Critique du 5 mai 2013, disparue en partie... et refaite de mémoire le 9 octobre 2014]

Merci Dourvach... en cherchant mes "chroniques" préférées pour ta liste interactive de 4 livres à défendre... je découvre des pertes dans mes "scribouillages", que je ne sais à quoi "imputer"...

C'était au début de mon inscription sur Babelio !!
Ai-je fait des maladresses de manipulation…Mystère !! En tout cas , je vais désormais être vigilante et conserver de mon côté une copie de ces « ressentis de lectures », car il est impossible de retrouver l'élan premier, à « chaud », dans l'enthousiasme immédiat de la lecture.

En tout cas, il n'est absolument pas dans mon habitude de mettre une seule ligne lapidaire... pour le "ressenti d'un livre" et là , comme un autre livre dont j'ai fait une critique longue et détaillée, en juin 2013 [Arno Geiger "Le vieux roi est en exil", j'en ai un souvenir très vif et enthousiaste...] Christian Bobin appartient à ces écrivains que je suis, lis très fidèlement, et rends compte "scrupuleusement".

Magnifique biographie romancée et pleine de lyrisme, de Christian Bobin qui rend hommage à la poétesse , Emily Dickinson, de façon originale, dans la très belle collection, créée par J.B. Pontalis, "L'Un et l'Autre".

Double magie...double jubilation, celle du style unique de Bobin, et celle d'un rendu très vivant, quant à la personnalité et au cheminement intellectuel , artistique, intime d'Emily Dickinson...



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"L'humilité est son orgueil, l'effacement son triomphe".
Ainsi pourrait se résumer, selon Christian Bobin, la personnalité d'Emily Dickinson, poétesse américaine (1830 – 1886) souffrant visiblement, entre autres problèmes, d'agoraphobie sévère à la fin de sa vie. Après sa mort, grâce à sa soeur, on découvrit des poèmes d'une infinie beauté dont ne pouvait que se saisir le subtil et délicat C. Bobin. Dans les poèmes d'Emily, on y retrouve tout ce qui fait la pensée de cet auteur de poésie en prose atypique qui nous touche si souvent.


Ainsi, dans le banal de l'existence d'Emily, il nous montre "comment des choses que l'on ne voit plus peuvent transcender l'existence". A chaque page qu'elle a écrite "des perles émerveillent les jours gris de l'existence". Quand elle rédige, sa main transmet "quelque chose de l'âme". C'est comme "un travail de peintre" au cours duquel "la poésie nous sort du cachot du monde".
Oui, c'est très beau tout ça, d'autant plus quand notre besoin de calme se fait nécessité, quand la vie est faite de petits rien qui pourraient la rendre fade. Avec Emily et Christian, "Il ne se passe rien à Amherst et ce rien est la vie à l'état pur".


Cette femme est assurément un peu fada mais ça l'a fait écrire si joliment qu'on est presque heureux qu'elle l'ait été ! (honte à nous).
La poésie est-elle l'apothéose de toutes les lucidités, ou plutôt une capacité quand on a pour cela un dictionnaire à portée de main (et qu'on a reçue une "solide" éducation), à mettre joliment en mots sa morne vie et sa solitude ?
Cette amoureuse de Dieu (religion puritaine oblige) fine observatrice « de son âme » est certes très nombriliste. Mais que peut faire d'autre de ses jours une célibataire introvertie et endurcie qui se cloître ?
Alors C.B. nous raconte à sa manière le monde tel qu'elle le voit, les gens qui sont là sans l'être vraiment.
Émilie fût "engendrée sous la lumière tâchée des deuils portés par sa mère mélancolique". Des raisons à la grave névrose de la poétesse sont cherchées, mais certaines sont passées à la trappe, l'éducation, le manque affectif, le poids de la religion, le rapport au corps, l'alimentation … ne reste que ce qui nourrit la poésie de Bobin.


On ne sait pas toujours ce qui explique l'ultra sensibilité de certains êtres, les raisons peuvent être multiples, mais égoïstement nous admirons et nous aimons ce qu'ils nous disent de leurs émotions, de leurs ressentis. La famille Dickinson ne connaissait que "sa propre loi faisant de chaque membre le roi de son propre royaume".


Depuis des années, j'ai beaucoup lu Christian Bobin, pas tout aimé, mais adoré certains passages qui sont d'une infinie beauté et bonté. J'y reviens car sa douceur, et sa confiance en la vie sont uniques.
Comme toujours dans ses ouvrages, on cueille de très jolies phrases, et mots ("s'arcenciétiser" du mot "arc-en-ciel " ! ) comme une sublime fleur après une longue marche. Ainsi, "J'aurai toujours une chaise pour vous dans le plus petit salon de monde mon coeur". Ça en jette quand même !


Celle qu'il appelle "la sainte du banal" m'a fait passer un moment de calme et de plénitude comme je m'y attendais. Dommage cependant parce que ce texte se veut de la poésie en prose qu'il ne suive pas un fil chronologique mais nous propose les réflexions de son auteur de manière aléatoire et décousue. Ce vrac est un peu lassant à suivre à la longue.


Considérons donc les écrits de Monsieur Bobin comme des moments de repli sur soi, des méditations sur l'instant présent, sorte d'ode à la patience des heures ( pas si inutiles que ça) qui s'écoulent, à l'acceptation de la solitude forcée. C'est déjà pas mal.
Lien : http://justelire.fr/la-dame-..
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Après une impression un peu mitigée suite à ma lecture d'Une petite robe de fête de Christian Bobin, je me suis malgré tout empressé de lire La dame blanche du même auteur.

A travers cette évocation de la vie de la poétesse américaine Emily Dickinson, en effet, il est plus question ici d'évocation que de biographie, Christian Bobin parvient à nous transporter et à nous donner envie d'en découvrir davantage sur elle et sur son oeuvre. Ce n'est sans doute pas un hasard si après avoir fini cette lecture, je suis allé chercher d'autres informations sur Emily Dickinson et si je me suis surpris à avoir envie de découvrir sa poésie alors que je n'en suis pas particulièrement amateur en général.

La plume de l'auteur à travers son lyrisme habituel crée une atmosphère propice à la rêverie, à l'imaginaire. Emily Dickinson m'est apparue comme une créature un peu éthérée, vêtue de sa longue robe blanche, glissant sur le sol, touchant à peine terre telle une apparition, un spectre plein de bonté, de tendresse et de bienveillance envers son prochain. Elle semble portée, habitée par une sorte de folie douce. le terme de folie douce est peut-être un peu fort mais me semble tout à fait adapté aux impressions qui se dégage de ce texte.

En conclusion, si vous avez envie de passer un moment à part fait de douceur, de poésie et de vous laisser baigner dans une certaine forme de magie, partez à la découverte de ces quelques petits moments de la vie de la grande Emily…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Quand on ouvre un livre de Christian Bobin, on pénètre dans un univers particulier fait de méditation, de vagabondages, de songes, de fragments épars et de poésie. Avec "La dame blanche", Christian Bobin nous invite à le suivre dans le royaume clôturé d'Emily Dickinson, en commençant par le récit de ses obsèques, le 15 mai 1886, esquissant ensuite en quelques traits sa vie de petite fille entre une mère distante et froide et un père qui “est ce genre d'homme sur qui repose le monde.”

Mais le fil chronologique est vite rompu : les mondes intérieurs n'ont que faire de la logique ordonnée du temps, la mémoire émotionnelle non plus, et la poésie encore moins… Par petites touches légères et comme murmurées à notre oreille, voici que se dessinent pour nous avec infiniment d'amour, sous la plume rêveuse de Christian Bobin, les contours éblouissants de son âme-soeur en poésie et en méditation : la silhouette fantomatique et bouleversante de cette “dame blanche”, recluse en écriture, fuyant presque maladivement le monde, les honneurs et le bruit ; une personnalité secrète, étrange et inspirée, hantée par les deuils, obsédée par la mort qui, depuis sa table d'écriture et jusqu'à son dernier souffle, interrogera le monde et le sens de la vie, offrira près de deux mille poèmes à la littérature (dont une douzaine seulement publiés de son vivant) et sera l'une des plus grandes voix de la poésie anglo-saxonne.

C'est beau comme du Bobin. C'est profond, important et fort comme du Bobin. Et cela se savoure en silence, comme le frôlement délicat d'un ange.
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La dame blanche de christian Bobin n'est autre que la poétesse émily Dickinson. L'auteur nous transporte dans la petite ville d' Amherst, Massachusetts au milieu du 19ème siècle et par de brèves séquences, sans chronologie, il nous fait découvrir l'intimité d'une personne complexe qui vit recluse dans sa chambre dont elle ne sort qu'exceptionnellement. Mademoiselle Dickinson a passé sa vie à côtoyer la mort, un thème lancinant dans ses poèmes, on pourrait presque dire qu'elle anticipe sa mort. Un texte « sombre », où l'auteur a su retranscrire l'atmosphère des lieux et du temps, aider pour cela de son écriture « poétique ».
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Livre entièrement consacré à la poétesse Emily Dickinson. Avec beaucoup de poésie, Christian Bobin nous retrace la vie difficile d'Emily et de sa famille dans la Nouvelle Angleterre du XIXe siècle. Je trouve ce livre assez inégal dans l'ensemble. Certes, on retrouve toute la finesse et l'humanité de l'auteur, mais j'ai un l'impression que ça tourne parfois un peu à vide, avec de nombreuses répétitions. Ce n'est que mon humble avis.
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Monsieur Christian Bobin vous restez un de mes "chouchous" en tant qu'écrivain mais je dois dire que ce livre ci m'a beaucoup moins inspiré.

Emily petite fille contemplative qui deviendra une ascète et une amante de la beauté et en cela rejoindra comme le dit l'auteur : Rimbaud.

La dame blanche fait voeu de solitude et se consacre exclusivement à la poésie et aux fleurs.
Sa vie devant l'éternel sera mystique.

J'ai mis énormément de signets dans ces pages, mais je me suis peu sentie investi dans cette histoire.

Trop de mysticisme sans doute.

" La vie ne serait rien sans la contemplation".
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Christian Bobin évoque la vie et la personnalité d'Emily Dickinson, poétesse américaine du XIXè siècle.

Si le récit est traversé de quelques jolies fulgurances poétiques dont l'auteur a le secret, je n'ai pas été vraiment séduit cette fois-ci.

Paradoxalement, cela va trop vite ! C'est une succession de scènes, d'arrêts sur image, et cela m'a semblé très décousu, confus, dans la mesure où la vie de l'héroïne n'est pas traitée chronologiquement...

On comprend qu'Emily est une grande solitaire, sensible et rêveuse, qui se découvrira une passion pour l'écriture poétique, c'est aussi une grande amoureuse un peu naïve.

Toujours de belles envolées, mais un léger agacement m'a gagné, car on a trop souvent droit à la petite sentence philosophique sur ce qui fait la vie, parfois bien en évidence sous forme de deux lignes finales bien esseulées en fin de "chapitre". L'histoire est prétexte à servir ce dessein.
Me lasserais-je de Bobin ?

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