Toi, Pauline

C'est cela, aimer : des "si" à n'en plus finir, en se délectant à l'idée qu'on aurait pu se manquer.

Il faut tant de hasards, d'impondérable, de chance aussi, pour que naisse un amour véritable.Cela tient parfois du miracle. Alors, surtout, regardez bien autour de vous, soyez disponibles, croyez en la magie!

La curiosité est l'appétit de l’autre.

Chacun d'entre nous porte en lui une blessure, affirme Paul Démogée. Certains ont le privilège de pouvoir la transformer en lumière : le peintre avec son pinceau, le musicien avec son archet, l'écrivain avec sa plume. Ils puisent leur inspiration dans leur souffrance, la parent de leurs couleurs et de celles du monde qui nous entoure, y ajoutent les couleurs de l'espoir et, lorsque nous regardons leur oeuvre, que nous l'écoutons ou la lisons, une joie profonde nous emplit. Nous nous sentons enfin vus, regardés, écoutés, compris. Pourquoi pas aimés? Le voila, le don du créateur.

Il y a des moments qui tuent : on dit qu'ils peuvent faire blanchir nos cheveux en quelques heures. Et ils resteront tout au long de notre existence, comme une plaie ouverte dans notre poitrine.
Mais il en est d'autres qui, au contraire, brillent en nous comme une lumière, un falot, qu'aucune vague, aucune tempête, ne parviendra à éteindre. Des moments qui nous rappellent que, malgré toutes les injustices, les trahisons, les foutues épreuves que vous envoie la vie, elle vaut d'être vécue. Tout simplement parce qu'un jour quelqu'un a crié "non" pour nous.

-Vous racontez bien, Pauline. Ce sont les détails qui font vivre une histoire, comme un tableau. Ce reflet dans un miroir, ce bouton disgracieux telle une erreur, sur un fin visage de femme, cette fleur fanée oubliée sur un coin de nappe, évoquant une fête passée... En rapprochant l'oeuvre de nous, le détail nous permet de nous y identifier.

À notre époque de robots, où l’on dialogue avec des machines et ne parle qu’intelligence artificielle, le mot « muse » m’apparaît comme une fleur rare, une espèce en voie de disparition. Je le fais remarquer à Charlotte qui acquiesce. « Un mot qui devrait plaire aux féministes », remarque-t-elle : sans masculin. Sans masculin, vraiment ?

On prétend que l’on ne se fait de véritables amis que d’enfance : c’est faux ! Les vrais amis sont ceux avec lesquels vous partagez une même vision de la vie, les mêmes buts, affrontez les mêmes épreuves, vous battez « ensemble », ce beau mot. Et très vite, à la Sorbonne, je m’en étais fait plusieurs, filles et garçons. Mais celle que je préférais, c’était Charlotte.
Nées à quelques heures l’une de l’autre, toutes deux « Scorpion » – signe que l’on dit tourmenté –, nous visions une licence de lettres et avions choisi « grec » et « initiation à la peinture » comme options supplémentaires. Elle peignait, comme moi j’écrivais, et nous nourrissions un même désir : vivre un jour de notre passion. « Tu rêves », rigolait Béatrice. Nous rêvions ensemble.

Certains psys affirment qu’un enfant qui vole est un enfant en quête d’amour. Mais, de l’amour, Monique lui en donnait autant qu’elle pouvait et, même s’il était trop peu présent, Victor, son père, aussi.

" Ce n’est pas en le surprotégeant que tu l’aideras à devenir un homme : il doit apprendre à se défendre. "