Allez, suivez-moi chez les Moreau, dans leur maison à la campagne, près de Paris, vous vous y sentirez bien, vous verrez !
Mais qui est cette famille Moreau, me direz-vous ?
Ah ah...les Moreau, c'est une famille cocon comme il n'en existe plus beaucoup. Faut dire qu'on est en 1977...
Donc, reprenons. Il y a le père, médecin conventionné (oui, la narratrice insiste !) ; la maman, mère au foyer toute entière occupée par ses filles et son mari, sauf le mercredi, jour qu'elle consacre à elle-même ; Claire, 21 ans, qui ne sait pas encore quoi faire de sa vie, qui se tâte, se soigne, se pommade ; Bernadette, l'énergique, l'indomptable, la passionnée de chevaux ; Cécile, 12 ans, la petite dernière, à la langue bien pendue ; et Pauline, la narratrice, 17 ans.
Pauline la silencieuse qui rêve d'être écrivain pour enfin sortir d'elle toutes les passions qu'elle cache si bien.
Et puis il y a la maison, doux refuge pour tout ce petit monde, entourée d'un jardin où poussent les pommiers.
J'entends déjà certains murmurer : « Mais quel ennui ! » ; au contraire ! Pas de monotonie chez les Moreau, car la vie va, la vie part, la vie surprend, la vie bouleverse, la vie fait mal, aussi. Que va devenir le vieux cheval de Bernadette ? Cécile est-elle toujours aussi espiègle qu'elle ne le montre ? Et Claire, va-t-elle encore longtemps végéter dans sa « dépassion » ?
Et puis, Pauline... Pauline et son amour qui arrive à l'improviste, qui l'enveloppe et la submerge...Oui....mais cet amour est inhabituel : elle a 17 ans, il en a 40, a une compagne et une petite fille. Ce fait, que j'avais accepté avec naturel à ma première lecture lorsque j'avais 15 ans, je le supporte moins, beaucoup moins maintenant que je suis mère d'une grande fille, et je dois avouer que j'étais très mal à l'aise de lire ce « grand amour » dont se targue le fameux Pierre. Lorsqu'il dit à la jeune fille « tu es la fête que je n'ai jamais eue, tu es ce dont j'avais toujours rêvé »...bon, cela m'agace prodigieusement et même j'en ressens un profond malaise.
En bref : l'esprit de famille, il s'attrape comme une maladie dans ce roman, par contagion. C'est un roman frais qui aborde les choses de la vie avec délicatesse et humour. N'en attendez pas plus, mais il vous fera du bien. C'est ce qui compte à certains moments, non ?
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L'esprit de famille, premier tome de la série du même nom, n'est pas forcément le volume que je préfère parmi les 6, mais je lui mets quand même 5 étoiles en hommage à une série qui a marqué mon adolescence.
Encore aujourd'hui, j'aime me réfugier à la Marette et passer un moment dans la famille Moreau, à partager leurs joies et leurs peines avec toujours beaucoup d'amour et de bienveillance. C'est une lecture qui fait du bien.
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les aventures de la famille Moreau , c'est vivant et sympathique entre chamailleries et bonne humeur 😍 dans une histoire qui sent bon le bonheur.
le livre sera adapté à la télé 📺 avec le regretté Maurice biraud dans le rôle du père.
une histoire en six voulûmes, mais qui se lisent vite, pour toute la famille 👪.
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On se sent bien au coeur de cette famille accueillante et chaleureuse.
A La Marette (le nom de la maison), il y a la mère qui est le centre de cette tribu. C'est elle qui récolte tous les malheurs et tous les bonheurs de la famille. Elle est douce comme la douceur de la maison.
Le père, Charles, est médecin et est un pilier de cette maison. Il semble parfois un peu désemparé au milieu de toutes ses femmes. Il a souvent l'impression d'écouter et de soigner beaucoup de personnes, mais de ne pas entendre ou voir les malheurs de ses filles.
Et les quatre filles. Toutes différentes, toutes vivantes mais toutes soudées. Les malheurs de l'une deviennent un problème de famille. On les suit à travers le regard de Pauline (la troisième) avec leurs premiers amours, leurs problèmes d'adolescentes, leurs joies, leurs peines ...
Et puis, il y a la vie et tout ce qui va avec : la joie, les larmes, la mort, l'enfance, la découverte.
Mais c'est à La Marette que tous viennent se retrouver. Tel un nid, la maison est le lieu de réconfort.
J'avais lu cette saga il y a quelques années. J'ai retrouvé tous les volumes dans un coin chez mes parents, et La Marette m'a appelée alors je suis retournée rendre visite à la famille Moreau. Leur porte est toujours ouverte.
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- A propos de rencontres, a dit l'inconnu, avez-vous remarqué combien les gens, qui passent leur vie à se chercher, à s'espérer, finalement ne se rencontrent presque jamais. On dirait une grande partie de colin-maillard.
J'avais souvent pensé cela. Je peux même dire que j'y pensais tout le temps. Tous ces êtres, ces vies, ces possiblités. Et soi ! J'ai ressenti une chaleur. C'était déjà un réconfort énorme de savoir que d'autres éprouvaient la même chose, même si cela n'ôtait pas le bandeau sur les yeux. On peut aussi jouer au colin-maillard avec ceux qu'on aime le plus.
Le bonheur... Cette brusque et violente bouffée qui parfois me submerge presque douloureusement à la simple pensée que je vis ? Ou ce calme bien-être lorsque près de maman je regarde monter dans la cheminée du salon une flamme qui semble ne devoir s'arrêter jamais ? Ou encore, plus simplement, le fait pour moi si évident d'avoir lit, couvert et tendresse assurés ?
Mais pour les autres ? Ceux dont j'aperçois, dans la rue ou le métro, les visages las ? Ou pour ceux dont on parle dans les journaux, sous les mots "guerre", sous les mots "faim" ou "révolution", sous les mots "espoir", avant les points de suspension ou d'interrogation ? Pour Jean-Marc ? Pour Béa ? Pour Pierre ? Pour Claire aussi, oui, pour Claire, le mot "bonheur", que recouvre-t-il ?
Je ne sais plus. Je me penche sur ce mot, il s'éloigne. J'ai voulu le toucher, il s'est envolé. Je m'en sens vide tout à coup. Ai-je le droit, moi qui ai "tout" comme dit si souvent maman, de déclarer qu'à mon avis, ce doit être quelque chose qui ne dépend pas tellement du feu ou de l'assiette remplie ; peut-être même pas tellement de la liberté ou autres grands mots qu'on y accole à présent ; quelque chose comme une perle qu'on porterait en soi, que personne n'y aurait mise, qu'on secréterait soi-même, quoi qu'il arrive, par une sorte de chance ?
Et le bonheur des enfants que la couleur d'un coquillage, la forme d'un morceau de bois ou d'un nuage, une caresse, peuvent faire exploser d'un seul coup ?
Dans mon devoir, j'oserai dire que le bonheur, je ne sais pas. Mais réduits à le rêver, non ! Là, je reste sur mes positions !
Il m'arrive, au lycée, d'avoir l'impression d'apprendre le contraire de vivre. D'apprendre à m'échapper. C'est cela ! Échapper à moi. Je sais que tout sert et que de tout on peut tirer matière. Mais matière à quoi ? A ne plus s'émerveiller ? Je sens, autour de moi, la présence d'un merveilleux. Je n'ai pas, pour tout, envie de connaître le pourquoi, le dedans, le comment. Quand je marche sur un chemin de campagne, ou quand je m'arrête pour regarder quelqu'un accomplir des gestes simples, il me semble que si on savait regarder ce qui se trouve autour de soi, on n'aurait plus besoin de leçons, ni de lois pour marcher droit.
En tout cas, moi, le bachot passé, je laisse tout tomber. Je regarde et j'écris.
" Il y a une chose à laquelle il ne faut pas céder, dit elle, le regret ! Le regret, c'est marcher à reculons. Qu'on ait eu raison ou non, il faut toujours regarder devant"
Quand mon père est mort, dit maman, j'ai eu l'impression que la vie changeait de couleur; ou plutôt, qu'elle ne retrouverait jamais plus les couleurs d'avant. Et ce qui me paraissait le plus insupportable, c'était qu'elle pût les retrouver un jour : une trahison ! Et puis, un matin, tu ouvres ta fenêtre et l'air te semble bon. Les odeurs affluent, quelque chose t'envahit : c'est la vie qui reprend. Il ne faut pas la refuser !
On a joué à la Marette dans le secret des contre-jours
On cachait nos premières amours
Comme nos premières cigarettes
Aidez-moi, à sortir des jeux d'enfance
À me passer de mon passé, à partir parmi les blasés
En conservant mon innocence
Aidez-moi, aidez-moi, à quitter mon lit trop petit
Si vous m'aimez il faut m'aider, j'ai envie
De rencontrer ma vie
J'ai dix-sept ans et dans ma glace, la femme sourit à l'enfant
Puis elle s'éloigne doucement et l'enfant peu à peu s'efface
Aidez-moi, aidez-moi, à quitter mon lit trop petit
Si vous m'aimez il faut m'aider, j'ai envie
De rencontrer ma vie
Aidez-moi, aidez-moi, à refaire le dernier chagrin
Conduisez-moi jusqu'au chemin, j'ai envie
De rencontrer ma vie
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