- Mais vous, vous n’avez pas peur de vous figer à votre tour ?
- Vous me prenez pour une midinette ? Je ne suis pas du genre à succomber à une jolie frimousse. Et puis, avec ou sans amorostasie, l’amour est bel et bien une maladie. Une maladie qui rend dépendant et malheureux. Alors non merci, très peu pour moi !
- Encore de la philosophie de comptoir... Vous devez avoir drôlement besoin de vous rassurer pour avoir autant de théories sur la vie...
- Ah, je vois. Vous êtes à la recherche d’un scoop alors ?...
- Je dirais plutôt à la recherche de la vérité...
- La vérité ?... C’est un concept intéressant mais je ne suis pas sûre que ça existe.
- Tiens... Et pourquoi ça ?
- Oh, c’est très simple... Si vous dites qu’une bouteille est à moitié pleine, vous oubliez de dire qu’elle est aussi à moitié vide et de ce fait, vous prenez position et ne dites pas toute la vérité.
Autant vous dire que cette maladie échappe à toute logique médicale et qu’il ne va pas être simple de lui trouver un remède. Tout ce que nous avons pu faire pour l’instant, c’est lui trouver un nom... l’amorostasie.
On dirait que l’argent lui brûle les doigts. Moi, il ne risque pas de me brûler. On peut même dire que j’ai les mains fraîches.
La rencontre si électrique du coup de foudre est-elle vraiment contagieuse ? Qu’est-ce qui nous attire chez l’autre ? La beauté, le regard, pourquoi devient-on figé ? Une question de chimie ou une question de mystère ?
Vous savez, dans certaines tribus primitives, on consacre une journée par semaine aux 'scènes de ménage'. On vide son sac et après, on n'en parle plus. Ça cimente le couple.
(p. 26)
L'amour humain, sentiment vieux comme l'humanité, peut être passionnel, filial ou altruiste. L'amour, la rencontre, l'attachement résultent de comportements très élaborés construits par ce cerveau si magique, propre à l'homme: le cerveau des émotions. L'histoire de cette bande dessinée nous montre qu'il existe des hauts et des bas dans le désir. On se rencontre, on s'aime, on se quitte et parfois on se retrouve, on reste attaché pour vivre cet amour.
Préface de Bernard Sablionnière, médecin biologiste et professeur de biochimie et de biologie moléculaire.
L'amour n'est pas une maladie et pourtant il nous rend malade.
[…]
Freud l'avait deviné, il existe «une potion d'amour», c'est la dopamine, la clé cérébrale du désir et de l'envie. Pourtant dans l'état amoureux, les régions du cerveau qui s'activent sont différentes de celles activées lors des rapports sexuels. Au fur et à mesure, l'amour-passion progresse et peut devenir amour-compassion. Alors on a la maladie et on n'est plus malade ? Oui, c'est ça. Le circuit du désir s'émousse et c'est le cerveau des émotions qui prend le relai.
(Dans «Préface» par Bernard Sablonniere, médecin biologiste et professeur de biochimie […] l'auteur de «La Chimie des sentiments»)
"Oh il arrive bien souvent que l'amour finisse par naître entre les deux époux. Mais c'est un amour sage, raisonnable et non pas cette espèce de passion dévastatrice si prisée en occident."
L'Amorostasie... Décidément, les scientifiques ne sont pas des poètes. On avait déjà le sida et les MST... Si ça continue, vivre en couple va devenir un véritable parours de combattant.