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Critique de jovidalens


Adaptation réussie de l'univers de Marcel Aymé, auteur injustement tombé en désuétude.
Si Monsieur Bonin a bien capté l'amertume qui flotte dans les romans, je suis un peu déçue qu'il n'en soit resté qu'à une sorte de résumé de l'oeuvre « source ».
Le thème est l'écartèlement entre physique et psychisme. Et, la question sous-jacente : en changeant de peau peut-on changer de vie ?
Cette "belle image" qui nous fait tous phantasmer comme clé de la réussite et du bonheur est aussi un fardeau et il faut s'y accoutumer depuis l'enfance : affronter le regard admiratif ou jaloux s'est aussi , en quelque sorte, se faire piéger.
Ici, la belle image est un masque appliqué sur une personnalité aguerrie : l'homme a fait ses choix de vie et il ne lui sera pas possible d'en changer. C'est comme pour un lourd paquebot : changer de cap, nécessite des manoeuvres sont lourdes, difficiles, très techniques. Il n'y gagnera que le plaisir ( ?) de connaître les pensées et sentiments de ses proches à son égard, et cela ne va pas plus loin.
En lisant cette BD je pensais au film de Cayatte "Le miroir à deux faces" où la beauté impromptue va déclencher la colère et précipiter le malheur. Dans ce film, la beauté est la marque extérieure du raffinement, de la délicatesse intérieure de celle à laquelle elle est offerte. Mais l'héroïne choisira de continuer une vie terne et d'assumer son rôle d'épouse et de mère. Faut pas rêver : c'est un film des années 50, tout de même !
Déçue que ce récit reste coincé à l'époque où se situe le roman ; il y a matière à actualiser ce récit D'une part l'engouement universel et accéléré de notre époque pour la chirurgie esthétique, les coaching s pour avoir le bon "look". D'autre part, le travail psychologique qui doit accompagner certaines greffes.
Quoi qu'il en soit, le dessin est fin et racé, la palette délicate. Les visages de ces héros sont expressifs, reflètent leur personnalité. Mais ceux de Jean Gabin et Jules Berry sont moins réussis. Mais qu'importe ! La lecture est agréable même si je suis restée engluée dans ces années d'après guerre.
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