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Critique de clude_stas


Le docteur Delorme, un vieux neurochirurgien est assassiné à son domicile. le meurtre a été étrangement mis en scène. Affublé d'un masque papou, assis à son bureau, la victime semble lire « Totem et Tabou » de Sigmund Freud. Il est évident qu'une pièce de la collection d'art océanien, une tête surmodelée, a été dérobée… L'arme est également surprenante : une flèche en roseau dans la tête. Mais bientôt, une autre victime est découverte.
Ainsi commence cette enquête « artistique » de Michel de Palma surnommé le Baron, flic solitaire et blessé par la vie, héros des romans policiers de Xavier-Marie Bonnot. Une véritable révélation : il découvre les arts premiers et l'univers implacable des marchands, des collectionneurs, des trafiquants également. Mais les pièces les plus recherchées de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont des crânes humains, décorés de terres colorées afin de retrouver un « visage », le visage de l'esprit. Echangées avec les explorateurs occidentaux contre quelques coquillages ou autres bouts de fer blanc, elles se négocient aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers d'€ sur le marché de l'art. Alors le Baron comprend très vite que l'assassin s'en prend aux antiquaires, conservateurs et ethnologues qui ont eu des contacts avec certaines têtes. Mais pour résoudre l'énigme, il lui faudra s'envoler pour l'hémisphère sud, sur les berges du fleuve Sépik. C'est là que tout a commencé quand Delorme et ses compagnons, voyageurs épris d'aventures, ont défié les ancêtres de tout un peuple.
Un texte à tiroir : il contient deux autres récits. D'une part, le récit, sous forme de journal de bord, de l'expédition de 1936. de l'autre, les souvenirs d'enfance de l‘assassin en série. Enfin, l'enquête à proprement parlé avec ses différents rebondissements, ses fausses pistes et son dénouement final, terriblement poignant. Ce qui donne pour résultat un récit très documenté, haletant et captivant, nourri par la lecture de « Tristes Tropiques » de Claude Lévi-Strauss. En effet, les objets que nous qualifions d'oeuvres d'art, restent, pour certains, encore et toujours sacrés, investis d'un pouvoir magique. Ils sont donc perçus comme dangereux. L'art est et reste très certainement un concept occidental, hérité de la tradition antique, et totalement étranger à bien d'autres sociétés.
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