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3,58

sur 37 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sergi Vélasquez est un artiste peintre. Il tente de vivre de sa peinture et doute toujours de la qualité de son art. Il vit au crochet de sa soeur, Julia, qui est une brillante psychanalyste. Julia est mariée avec Paul qui fait le père au foyer pour l'équilibre de leurs deux filles. Paul est aussi l'oreille attentive des états d'âme de son beau-frère. La vie de Sergi va être chamboulée quand il va rencontrer Rebecca, une rousse incendiaire et patiente de Julia. Malgré les mises en garde de sa soeur, Sergi va construire une relation sulfureuse avec Rebecca. En parallèle, Roxane, photographe de talent et aussi jolie rousse, tente de se reconstruire suite à un grave accident de voiture qui lui a défiguré la moitié du visage...
L'histoire est construite autour d'une vie de famille bourgeoise presqu'ordinaire. Au début, les éléments du récit semblent ne pas être liés et comme sur une palette de peintre, l'auteur mêle habilement les tons pour nous livrer une intrigue passionnante. Même si au milieu du livre, par logique, vous arrivé facilement à spolier une partie du suspens (mais je pense que c'est une volonté de l'auteur pour gagner en cohésion) l'histoire vous aspire et vous n'avez qu'une envie, surtout ne pas lâcher ce livre. le style est magnifique, riche en métaphore, parfois à l'orée de la poésie. La folie de Rebecca monte graduellement avec le sentiment extrêmement possessif qu'elle ressent pour Sergi. le caractère phycologique des personnages, que se soient les enfants ou les adultes sont puissants et bien tranchés. Un roman fort, émouvant, sensible, cultivé, jalonné de références artistiques et cinématographiques. L'auteur nous gratifie également de réflexions profondes sur l'art contemporain. Un coup de coeur pour moi.
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Il tombe dingue amoureux de Rebecca, une splendide rousse particulièrement exaltée, qui semble envahir peu à peu son existence. La soeur de Sergi, peintre qui se cherche, la connaît bien et a un avis plutôt mitigé la concernant. Et puis, il y a la photographe Roxanne au visage défiguré et au corps brûlé qui peine à accepter son sort. Elle tente d'y parvenir en exposant des images de son anatomie.



Nous avions quitté l'auteur avec son « Dernier désir » qui nous avait bluffé. Pourquoi ne pas l'avouer d'emblée, celui-ci est du même calibre.

Olivier Bordaçarre tend vers une qualité de l'écriture – mots pesés, soupesés - et une construction qui nous rappellent les admirables histoires de Pascal Garnier, sans les égratignures de la dérision.

Ce sont deux récits qui s'entremêlent pour enfin se rejoindre avec au bout du bout une collision destructrice. Si la méthode n'est pas novatrice, le soin que met l'auteur à distiller sa potion maléfique - son art de laisser transpirer cette sécrétion bileuse - est tout bonnement exquis. Ainsi, nous suivons d'une part la liaison amoureuse de Sergi Vélasquez avec Rebecca et d'autre part la cruelle solitude de Roxanne. Les doutes du peintre, la névrose de la belle rousse, la mortification de la photographe sont si intimement fouillés que le trouble s'insinue à dose homéopathique.

Sergi a une conception très personnelle de son art, sa création par le chaos se confondant avec son existence - il se réfugie souvent chez sa soeur psychanalyste qui lui prête un appartement sur le même pallier. Paul, son beau-frère, s'évade de son quotidien de père au foyer au contact de l'artiste.

« Paulo, soyons réalistes : le public de la peinture, c'est le bourgeois. Des hommes ou des cailloux, pour lui, c'est kif-kif ! Il vient das la galerie parisienne, il mate cinq minutes, il achète un tableau de cailloux, il fout ça dans son salon pour le montrer à ses invités charmants, et après, ils bouffent comme des cochons. Voilà. Fin de l'intérêt de la bourgeoisie pour l'art.Le prolo, lui, il sait même pas que ça existe, il est trop préoccupé par sa survie. »
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/10/a-double-tranchant-accidents-olivier-bordacarre.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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" Accidents" est un roman qui alterne deux histoires; celle d'une jeune femme accidentée et la vie d'un artiste peintre, Sergi Vélasquez. Ce dernier tombe éperdument amoureux d'une belle rousse, rencontré dans un ascenseur. Il sait d'emblée qu' elle sera l'élue de son coeur. La soeur de Sergi, psychanalyste, ne semble pas être du même avis car cette femme est sa patiente et ne l'apprécie guère.
Comment ces deux histoires vont se retrouver liées?

Les premiers chapitres happent le lecteur procurant ainsi un engouement et une envie de savoir comment Olivier Bordaçarre va aborder cette histoire.

J'ai fait connaissance donc de Sergi, cet artiste cherchant à tout prix la satisfaction de son travail.


" Pourquoi faire de la peinture? A quoi ça sert puisque, maintenant, tout est au même niveau? L'art, la pub, le sport et la cuisine conceptuelle. Des hommes ou des cailloux, le système, il s'en branle."

Julia, la soeur de Sergi, vit avec Paul, l'homme à tout faire et ses deux enfants. Ces personnes sont sur le même palier.
Bref une vie tranquille pour tout le monde jusqu'au jour où Sergi rencontre la ténébreuse rousse Rebecca mais aussi une certaine photographe Roxane exposant des images de son corps...

Que va-t-il se passer et de quelle manière l'auteur évoque la thèmatique du double?

L'écriture est très belle et vive rendant ainsi une histoire captivante petit à petit une certaine tension ainsi qu'un malaise se font sentir.

Avec des phrases très simples et humoristiques, l'auteur arrive à déstabiliser par moment le lecteur.

Tous les sens sont en alerte. J'ai beaucoup apprécié les personnages; leurs situations et leurs sentiments sont admirablement bien décrits.

Je ne connaissais pas Olivier Bordaçarre et j'aime son style, sa façon d'amener l'histoire.

On passe d'un climat familial simple à un suspense haletant et sombre.


" Accidents" est une réussite et je compte en lire d'autres de cet auteur.
Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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Un épouvantable accident fige un instant les passants. Grâce au courage de l'un d'eux, la passagère échappe à une mort atroce.
Dans un bel appartement feutré, Paul prépare le goûter de sa fille en écoutant son beau-frère lui exposer ses doutes d'artiste. Julia, sa femme, reçoit un patient dans son cabinet de psychothérapeute. Valentine, l'adolescente, boude, grogne, se dispute.
Un jour, Sergi croise dans l'ascenseur, une rousse incendiaire . C'est ELLE, la femme de sa vie. Tout va pour le mieux.
Ou pas...
Je ne connaissais pas du tout Olivier Bordaçarre quand ce roman m'a été proposé par l'opération Masse Critique. La couverture me plaît, le titre m'intrigue, le résumé m'attire... Pourquoi ne pas tenter ma chance ?
Dès les premières pages, je suis tétanisée. le récit s'ouvre sur un terrifiant accident de voiture raconté de façon cinématographique. Coincée dans l'habitacle, une jeune femme, assommée et blessée prend lentement conscience que, si personne ne lui vient en aide, elle va mourir. le réservoir fuit, l'essence s'enflamme...
Le deuxième chapitre nous transporte dans un univers bien plus rassurant. Dans un appartement cosy de la rue Boulanger, un père de famille gère une adolescente rebelle qui veut à tout prix loger chez une copine et une petite fille avide de visionner un film de « grands ». Et d'ailleurs, « maman, elle voulait bien ». Paul discute avec son beau-frère, un peintre, qui hésite entre satisfaction de se voir enfin exposé dans une galerie et crainte de se faire rouler financièrement. Sans parler de ses doutes d'artiste : sera-t-il prêt à temps ? Ses oeuvres sont-elles dignes d'être présentées au public ?
Le roman est divisé en vingt-six chapitres dont les titres sont des adresses. Une bonne partie de l'histoire se déroule au troisième étage d'un immeuble ancien, occupé par Paul Calmant et Julia Vélasquez, une psychanalyste qui exerce à domicile, contraignant sa famille, au demeurant plutôt exubérante, à se tenir tranquille quand elle consulte. Leur voisin est Sergi Vélasquez, son frère, qui a transformé l'espace en un atelier bordélique. de temps en temps, nous retrouvons la jeune femme rescapée de la collision du début.
L'atmosphère, assez bon enfant à partir du deuxième chapitre, évoque la passion de Paul, cinéphile averti, les revendications de Valentine et Anouk, ses filles, mais aussi le coup de foudre de Sergi pour cette beauté mystérieuse croisée dans l'ascenseur. Que peut bien faire une femme pareille chez une thérapeute ? Pourtant, Julia le met en garde : s'il sort avec une de ses patientes, la déontologie lui interdit de poursuivre les entretiens. Mais franchement, où est le problème ? Rebecca a l'air parfaitement équilibrée. L'art de l'auteur consiste à distiller des éléments perturbateurs qui instaurent tension et malaise.
Un moment clef est celui où Sergi et Rebecca semblent jouer un remake du « Mépris » de Godard. Ici, Sergi se demande s'il ne devrait pas siffler quelques notes d' « Ascenseur pour l'échafaud », là, il raconte cette anecdote où Giacometti déclare : « dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat ». Voici, cachée entre deux voitures, Rebecca occupée à espionner Sergi. La voilà en pleine crise de colère, brisant tout autour d'elle. de discrets appels destinés à éveiller notre attention.
Olivier Bordaçarre utilise avec brio le discours indirect libre et transpose remarquablement les tics de langage des locuteurs. Valentine harcèle son père : « Félicie lui ferait grave la gueule (déjà qu'actuellement, au niveau de leur relation, c'était hyper complexe à gérer) ». Anouk a une idée fixe : regarder « King Kong ». « Mais siii ! Trépigna la petite au bord des larmes. » Elle sort « en grognant j'en ai marre, j'en ai marre, j'en ai marre. » Sergi se parle à lui-même. Dans une galerie, il se perçoit à travers le prisme du regard des autres, dont les réflexions sont à la deuxième personne du pluriel : « C'est tout vous ça, désirer l'ombre et provoquer la lumière, c'est vous tout craché. Une petite entorse au règlement vestimentaire vous positionne en inadapté. Ça attise la sympathie ou la curiosité, le mépris ou l'attendrissement. »
Soudain, nous déambulons dans une rue d'été. L'auteur peint les couleurs avec humour : « On avait chaussé les lunettes noires, on était bras nus, on fumait des blondes en sirotant des rousses, le sourire surligné d'un trait de mousse blanche », clin d'oeil à l'univers de Sergi.
Quelques mots suffisent à faire défiler sous nos paupières une scène de film connue : « Tati, pardessus beige froissé, chapeau brun à bord courbe, pantalon feu au plancher, chaussures marron, chaussettes à rayures, pipe emblématique et pébroque noir ». Indiscret, Sergi colle l'oreille au mur mitoyen du cabinet de sa soeur. Quelques bribes de la confession lui parviennent : « … grâce à moi... contrat avec l'industriel... je n'arrive pas à … il faut... beaucoup de temps... »
Le style m'a donc paru riche et varié. Olivier Bordaçarre sait créer un climat, une ambiance.
Le thème principal est, sans conteste, celui du double. Dès les premières lignes, on se focalise sur la passagère de la voiture accidentée. Mais, à côté d'elle, sur le siège conducteur, personne. Mystère. Ce n'est que bien plus tard que nous comprendrons. Sans cesse, on joue sur le contraste ombre et lumière. La photographe se présente de dos. Sergi et Julia sont frère et soeur. Julia fouille dans les esprits, Sergi fouille dans des débris, des poussières, qu'il agglomère à sa peinture pour créer des « cailloux ». Il y a deux appartements, deux chats, d'incessants jeux de miroirs.
Sur la couverture, du rouge, symbole du feu et du sang, deux femmes, dont l'une cache son visage derrière l'objectif et cadre le dos de l'autre. le tout très symbolique et très parlant quand on lit le roman.
Les personnages ont de l'épaisseur. On peut s'attacher à eux, se projeter dans certaines des situations qu'ils vivent, dans certains de leurs sentiments.
J'ai trouvé ce livre très réussi, prenant, captivant, haletant, même, parfois. Et,bien que j'aie pressenti le secret dès le début, j'ai beaucoup aimé cette lecture.
Je remercie donc de tout coeur l'opération Masse Critique et les éditions Phébus qui m'ont permis de la découvrir.
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Tendresse, résilience – et un doppelgänger – pour ce très beau roman de politique du quotidien.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/11/09/note-de-lecture-accidents-olivier-bordacarre/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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