Dans son nouveau roman, Sens interdits, Chantal Pelletier projette le lecteur en 2046. L'enquête criminelle se déploie sur fond de drames environnementaux dans un pays régi par des permis de table, des contrôles de temps d'écran, des maisons de redressement alimentaire et des sessions de télécoaching punitif. Olivier Bordaçarre, dans Appartement 816, met en scène l'an 2030 dans un pays aux libertés et aux comportements modifiés par une épidémie. Dans un huis-clos hypnotique, un homme enfermé chez lui avec sa femme et son fils témoigne d'une époque et de ses effets sur la psychologie et les corps. Dystopie, anticipation, roman noir et réel : autant de liens à explorer qui montrent comment la littérature pense les enjeux de demain.
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Mina ne vieillissait pas et, quand bien même serait-elle flétrie dans quelques décennies, il ne s’imaginait pas cesser de l’aimer. Le temps passait sur elle comme une caresse et, sans conséquence, ne lui réclamait rien.
Je suis resté longtemps assis sur une chaise de la cuisine, face à la fenêtre, le temps de déguster ce bon café du matin, tranquillement, sans bruit, peut-être une heure. Il faisait très beau. Ce mois de mars est exceptionnel tant au niveau de l'ensoleillement que des températures. De toute façon, depuis plusieurs années, nous passons directement de l'automne au printemps. Nous ne connaissons presque plus la pluie.
Vladimir les avait colonisés grâce à son argent. Cette évidence inonda tout à coup son esprit. La douleur fut plus intense encore. L’autre avait pris possession d’elle. Leur vie même était devenue un territoire occupé. Il lui avait suffit d’aligner quelques billets. Une faiblesse ! Quelle naïveté ! Vladimir s’était installé en eux, sur leurs terres vierges, et s’y était enraciné, agrippé, ventousé. Il avait attiré les clients, s’était connecté à eux. Comme une tique géante vissée sur un corps, aspirant ici l’amitié, provoquant là l’admiration aveugle, pour le plus grand succès de sa funeste entreprise.
Un policier m'a demandé quand j'avais vu monsieur Polita pour la dernière fois. Cela m'a fait penser aux séries policières que je regarde de temps en temps. Les policiers posent toujours cette question. C'est drôle de se retrouver comme dans un film.
Les histoires d'amour n'ont que le commencement. La suite, c'est de l'entretien.
J'imagine parfois un aquarium qui prendrait l'espace entier de la pièce et je serai dedans. Je nagerais avec les poissons. J'oublierais tout.
La compagnie des oiseaux. Le vieux poirier sans plus de poires. La mare et les insectes dans un rayon. Le paysage, au fond. Une ville tout là-bas.
Parfois j'aime faire des phrases sans verbe. Cela donne un côté poétique, je trouve.
J'ai une envie irrépressible d'amnésie. Des pans entiers de notre vie ont une fin et il faut les effacer. Glisser le dossier dans la corbeille et la vider.
Penser au présent. Profiter du présent et des bonnes choses de la vie malgré les difficultés. Au final, le présent est une source de satisfaction puisqu'il est immobile. Tandis que le futur approche de nous et que le passé s'éloigne.
Non sans une pointe d'ironie,Sergi, fils de modestes immigrés andalous que la misère avait arraché à leur Séville natale l'aube des années 90 pour les replanter dans une loge de concierge de la place Dupleix....