AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Paul-Émile Borduas - Écrits I (8)

Au printemps dernier, j'étais à cent lieues de penser, en parlant à la maison avec quelques dames de votre société, qu'un peu plus tard l'une d'elles me demanderait, au téléphone, de bien vouloir venir vous rencontrer. J'en fus surpris, inquiet, un peu affolé. Pourquoi me demander pareille histoire ? L'art de peindre n'est-il pas l'art muet par excellence ? J'étais sollicité par un impérieux désir de refus.
Commenter  J’apprécie          10
[...] Nous savons que de grands poètes sont morts inconnus, que de grands savants furent persécutés, que de grands artistes connurent le ridicule toute leur vie. Nous savons que la révision des comptes est commencée, qu'elle continuera, alors pourquoi attendre? Nous savons que tout être humain devrait se remettre à cette tâche immensément humaine de refaire ce qui a été corrompu ou faussé pour continuer ce qui est resté sain.
Commenter  J’apprécie          00
II y était d'une timidité touchante, il osait à peine et rarement lever un oeil vers son auditoire plein de convenances ; peut-être parce qu'il était seul à lire un texte et n'avait à faire face à aucun opposant, il ne manifestait alors aucune des qualités d'argumenteur détendu, spirituel, précis et souvent paradoxal qu'il allait déployer victorieusement plus tard dans maints « forums ». J'ai eu l'occasion de lire à Saint-Hilaire le texte de cette conférence quelques années plus tard... Borduas s'y montre certes personnel quoique gauche et quelque peu incertain, mais on n'y identifie pas encore le maître-auteur de Refus global.
Commenter  J’apprécie          00
La portée du manifeste fut considérable. Borduas affirme, dans Projections libérantes, que Maillard ne se remit jamais du désaveu dont il avait fait l'objet de la part de ses anciens étudiants. Ce désaveu en recoupait d'autres, comme le brusque départ et les dénonciations de l'étudiant Jacques de Tonnancour ou les contestations faites sur place, à l'École, par un groupe d'étudiants. Claude Gauvreau raconte ce que furent ces contestations auxquelles participèrent son frère et ses amis ; il la situe « à l'époque des gouaches de Borduas», soit au printemps de 1942. Les amis dont parle Gauvreau sont notamment Fernand Leduc, Adrien Villandré, Françoise Sullivan, Louise Renaud et Magdeleine Desroches ; quatre d'entre eux allaient signer Refus global. La nomination de Pellan à l'École des beaux-arts eut lieu dans ce contexte, en 1943, et fit craindre à Borduas qu'il ne se ralliât à Maillard comme l'avait fait Cosgrove, alors que Pellan entendait bien poursuivre et poursuivit de fait le combat avec la génération des Jean Benoît, Jean Léonard, Mimi Parent.
Commenter  J’apprécie          00
On possède de multiples versions de ces écrits, souvent non datés et dont la chronologie a été délicate à établir. Quelques traits généraux permettent de reconstituer le paysage de ces années 1947-1948.
Alors que le Retour n'est en fait que la trace, bien partielle, d'une réflexion personnelle de Borduas où il « fait le point », Parlons un peu peinture, le Surréalisme et nous et En regard du surréalisme actuel s'inscrivent dans les rapports difficiles que Borduas entretient avec le milieu artistique ; la Transformation dresse un tableau poétique de sa vision de l'univers ; Refus global constitue un texte d'action, « performatif » où s'inscrit la rupture finale avec les codes sociaux dominants ; les Commentaires sur des mots courants paraissent comme une annexe à Refus global, constituant à la fois un « ajout pédagogique » et des prises de position supplémentaires.
Commenter  J’apprécie          00
Depuis les gouaches de 1942 et la découverte du nonfiguratif, Borduas a suivi un chemin, fait de découvertes successives et de contacts fondamentaux : les dessins d'enfants, le surréalisme, les rencontres suivies et souvent passionnées avec les élèves-disciples où Borduas apprenait parfois autant qu'il enseignait. Les discussions à l'occasion de vernissages et dans les ateliers, autour de bouteilles de cidre ou de vin, se poursuivaient souvent tard dans la nuit ; tout ce travail, toutes ces avancées ne se sont réalisés que de façon orale, d'où l'absence de documents écrits.
Commenter  J’apprécie          00
Nous avions toujours recherché les qualités d'emprunt, aimé les beautés idéales, les beautés extérieures de la nature, quand il n'aurait jamais fallu cesser de contempler les beautés réelles, la beauté objective de l'œuvre d'art. Nous en avions aimé la beauté abstraite, sans en aimer la beauté sensible. Quand sans la beauté sensible, il ne saurait y avoir de réelle beauté abstraite. Nous n'avons aimé dans l'art que ce qu'il y avait d'illusoire, préférant ainsi l'ombre à la proie.
Commenter  J’apprécie          00
Problème de pédagogie ? Peut-être. Problème surtout d'avoir à enseigner, au retour de Paris et après une étude personnelle de Picasso et de Matisse, ces fameuses règles de la symétrie, du trompe-l'oeil et de la succession particulière des temps et des lieux. Borduas est trop conscient, en 1942, de la part de bon sens et de modernité qu'il y a dans la résistance de ses élèves pour en parler avec mépris. Bien au contraire, il faut voir, dans les moments d'angoisse qu'il raconte, une des sources de la mise en question d'une conception de l'art dont il sera plus tard un farouche adversaire.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (1) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    855 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}