Attention, préjugés. Et graves, et répétés san relâche : "Rimbaud ayant abandonné la poésie ne pensait plus qu'à gagner de l'argent ; et il n'y ait pas arrivé."
On n'entendrait que les jérémiades d'un négociant "négociant" acharné à ramasser thaler après thaler, comme sa paysanne de mère...Etrange aveuglement sur un point si sensible - et qui donne accès immédiatement à sa démarche fondamentale...C'est exactement l'inverse qui peut se vérifier : l'objectif de RImbaud n'était pas de gagner de l'argent, et il en a gagné beaucoup. L'argent ne fut pas pour lui un but, mais un moyen. Nombre de ses entreprises furent désintéressées (au sens strict de de l'argent : les offres de services à l'Ilg, par exemple en 1888) ; dès que sa survie est assurée, Rimbaud laisse même à sa mère les intérêts appréciables des sommes placés à son nom, de sa propre initiative, avec une sorte d'indifférence (Harar, 1881). A sa mort, ses avoirs représentent une centaine de millions de centimes - qu'il ne pourra pas toucher, forme parfaite de l'Impossible.