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Critique de Jipi


Jipi
02 février 2021
Voir une chose c'est la comprendre. Tous les objets qui nous entourent ont pour la plupart un sens dont le but est de nous rassurer.

Avoir une réelle vision de l'univers ne peut donc correspondre uniquement qu'à ce que nous pouvons assimiler.

Tout le reste n'est qu'une terre inconnue qu'il faut avoir le courage de fouler.

Une maison rouge local présumé d'un minotaure endormi aux formes insensées que l'on approche dans le dégout et l'effroi.

Des objets s'imbriquant les uns dans les autres échappant à tout entendement.

Un aspect général représentant les traits d'un hôte invisible ne faisant que se répandre dans un labyrinthe sans queue ni tête.

Propageant dans une demeure au bout de nulle part la reproduction démentielle du moins pour nous de sa conscience astronomique.

Dans une sorte de miroirs atypiques allant se perdre dans la pénombre de leurs plafonds.

De nouveaux clichés qu'il faut avoir la force d'affronter sans baisser les yeux au risque de voir s'effilocher au fil de la découverte de pièces aussi improbable les unes que les autres une raison incapable de s'adapter à de telles visions.

Et pourtant une seconde vérité est certainement présente dans toutes ces images dégotées au bord de la folie.

Un autre monde terrifiant dont on ne peut plus ignorer la présence qu'il faut accepter comme une seconde peau juxtaposée à notre monde et que l'univers transporte dans son expansion.

There are more things Jorge Luis Borges

A quoi bon s'acharner sur ce que l'on ne comprend pas ceci malgré l'apparence d'un document regroupant certainement le secret des secrets mais préférant le reproduire dans sa propre logique.

Logique n'en étant pas une du moins la notre puisque tout son contenu n'est qu'un assortiment décousu truffé de contradictions ne provoquant que curiosité peur et retrait.

Aucun suivi possible au contact de pages thématiques venues d'ailleurs dépourvues de consistances passant de main en main dans l'espace et le temps sans pour cela se démunir de leurs codes d'accès.

Le tout dans la paume de sa main pour presque rien certes mais dans quel état !

Une révélation en mode détraquée ne générant qu'un partenariat éprouvant et sans issue entre deux ressentis séparés par un mur infranchissable.

Isolant à tout jamais le mécanisme crypté d'une boite de pandore enchevêtrée dans l'ordonnancement de son déséquilibre, assumant pleinement la surface d'un texte inexploitable très éloigné d'un discernement conditionné dépendant depuis des siècles de sa cause à effet.

Un livre constamment à disposition certainement rédigé à l'aube des temps par la première particule dont nous avons anéanti la fantaisie par notre lucidité et son ordonnancement.

Le livre de sableJorge Luis Borges.

Dans un système universel soumis à la gravitation, un point en rotation autour d'une circonférence sera un présent à la poursuite de son futur et de son passé, concepts qu'il connait déjà puisque son déplacement circulaire est éternel.

Le début est égal à la fin, ce qui était devient ce qui est, tout en étant ce qui sera.

L'événement quel qu'il soit sera irrémédiablement voué à la répétition, malgré la ferme volonté de vouloir changer l'ordre des choses.

"L'hydre-univers tordant son corps écaillé d'astres."
Victor Hugo

En attendant la découverte de cette citation qu'il connait déjà, l'autre, aube et crépuscule d'un même esprit se rêve à distance sur un banc public en devisant sur les comparaisons de deux époques à parcourir ou révolues.

Genève et Cambridge. Borges jeune et vieux en devenir ou déclinant se parle à lui-même le temps d'une brève rencontre en devisant sur ses manques et ses acquis.

Interface entre l'homme d'hier qui grâce à la découverte de son double redevient l'homme d'aujourd'hui.

Plusieurs décennies ignorées par l'un parcourues par l'autre ne sont plus que le devenir et la finalité d'une même conscience.

La première réanime ses réminiscences que la seconde n'étant que le duplicata de la première se chargera de reproduire au coup par coup.

La reconstitution de toute une connaissance accumulée ayant la possibilité de se régénérer à nouveau en visitant ou revisitant toutes les étapes de son parcours sans pouvoir les modifier.

Celui qui a été dégrossit celui qui sera et qui se réalisera dans ses propres pas.

L'autre Jorge Luis Borges

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