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Critique de Dez54


Nouveaux Dialogues est un livre résultant des entretiens d'Osvaldo Ferrari, journaliste et essayiste argentin avec Jorge Luis Borges, nouvelliste, poète et sans doute la figure la plus marquante de la littérature de ce pays. Les entretiens ont lieu en 1985 (Borges décédera l'année suivante) et abordent des thèmes variés : Grandes figures littéraires (Hermann Melville, Conrad, Flaubert, Henry James, Virgina Woolf...), histoire, politique, philosophie et même sur quelques éléments de sa propre biographie.


Le terme de "Dialogues" utilisé dans le titre renvoie davantage à une certaine connivence entre les deux auteurs plutôt qu'à un véritable dialogue "équilibré" entre les deux hommes de lettres. Ici, c'est bien Osvaldo Ferrari qui pose les questions et Jorge Luis Borges qui y répond. Les textes sont fluides et agréables à lire avec quelques touches de l'humour subtil et un brin d'autodérision qui caractérise Borges.


Le texte est divisé en une trentaine de chapitres ("Sur l'Uruguay", "Sur Socrates") extrêmement court (le livre entier fait tout juste 180 pages). O. Ferrari fait montre d'une grande bienveillance envers Jorge Luis Borges. Cela signifie également que certains sujets sont passés sous la table : dans le chapitre politique, on abordera par exemple la position clairement antifasciste de Borges vis de l'Allemagne dans les années trente mais nullement ses attitudes plus ambiguës vis à vis du régime de Pinochet (alors même qu'elles lui avaient abondement été reprochées et lui ont peut-être même couté le prix Nobel).


Si cela donne sans doute un peu rythme à l'ouvrage, j'ai l'impression qu'avec des chapitres aussi courts, on ne fait finalement que survoler de nombreux sujets sans jamais les approfondir ce qui m'a laissé globalement sur ma faim. Si j'ai pris un plaisir certain à lire ce livre (très agréable et fluide au demeurant), je lui ai largement préféré l'ouvrage sobrement intitulé Conférences qui regroupe justement douze conférences pendant lesquelles Borges a bien davantage d'espace pour nous offrir un peu de sa culture et de son verbe.
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