AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 29 notes
5
2 avis
4
18 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le Danube est le fleuve au monde qui traverse le plus grand nombre de pays, il charrie dans ses eaux beaucoup d'histoires qui brouillent les cartes géographiques. Il n'est donc pas étonnant de voir des écrivains en faire un véritable espace littéraire, à l'image d'Eugeniu Botez.
Europolis se présente comme une promesse d'exotisme suranné avec une ville à l'embouchure du Danube affichant tous les atours d'un port cosmopolite et dynamique, une peinture bigarrée des personnages, une intrigue alimentée par les bavardages et les rumeurs, une exaltation et une ardeur turbulentes qui prêtent parfois au comique. Mais fort de son expérience navale, Eugeniu Botez se charge de démystifier cette vision romantique avec un roman au réalisme mordant qui s'enfonce sans cesse dans la désillusion, la noirceur voire la férocité.

Ce qui me fascine ici c'est moins l'histoire d'immigration et du retour dans une ville qui invite au départ que l'aspect documentaire qui s'étoffe au fil de la lecture. La sensation de déceler quelques enseignements autour des relations entre les diverses communautés vivant sur ce territoire mêlant Orient et Occident. Avec une vision qui s'élargit pour devenir panoramique, la tentation d'interpréter ce qui se tisse derrière les espoirs et la haine ravageuse qui se propagent dans le récit était grande.
Et considérer que si les premières pages suggèrent un brassage des cultures allié à une richesse tirée de l'activité portuaire, la succession des chapitres dépeint une ville promise au déclin et avec elle des rivalités sous-jacentes qui poussent la colonie grecque à sacrifier ici l'un des siens dés lors qu'il ne contribue pas à la richesse de celle-ci ou menace sa stabilité.

Roman captivant ne serait-ce que par sa description remarquable de la vie portuaire et de la population qui gravite autour de ce lieu à forte charge symbolique.
Et je ne peux que recommander la lecture de la critique d'Apoapo riche d'informations sur le concept de levantinité auquel peut être affilié Europolis .
Commenter  J’apprécie          702
🎶Mon dieu que j'aime ce port du bout du monde que le soleil inonde de ses reflets dorés🎶

C'est ce qu'inspire la lecture d'Europolis, dont l'intrigue se déroule à Sulina, une ville portuaire à l'embouchure du Danube, paradoxalement aussi ouverte sur le monde qu'elle est refermée sur elle-même, avec ses routines, ses ragots et le regard acéré de chacun sur tous.

Aussi, lorsque Stamati, le tenancier du café en face du débarcadère, reçoit une lettre l'informant du retour de son frère, parti aux Amériques des années plus tôt, la nouvelle fait l'effet d'une bombe dans la communauté. le retour de l ‘enfant prodigue et avec lui l'espoir de subsides que n'aura pas manqué d'amasser « l'américain ».

Première surprise lorsqu'il débarque, il est accompagnée de sa fille, une jeune métis sensuelle et envoutante, qui fait frémir corps et coeurs.

Le port l'accueille avec les honneurs proportionnels aux bénéfices escomptés. Evantia séduit un jeune officier. Mais sa beauté et sa naïveté en fait une proie facile pour le séducteur Deliu avec qui elle se compromettra.

La jalousie des femmes et la sottise des hommes coûteront cher à ceux qui incarnèrent quelque temps l'espoir de fructueux profits.

Ce roman roumain d'Eugenio Botez, qui écrit sous le pseudonyme de Jean Bart date du début du 20è siècle. c'est le premier tome d'une trilogie jamais achevée. Dommage. L'histoire est singulièrement moderne, si l'on excepte les propos très misogynes, à un tel point que l'on se demande s'ils ne sont pas à prendre au second degré, soulignant les propos ineptes de marins en goguette.

L'ambiance d'un port de commerce du sud, vivant, ensoleillé, bruyant et remuant est parfaitement restitué. On a l'image d'une fourmilière organisée que l'arrivée des deux personnages venus de loin agite comme le ferait un coup de pied. Avec les conséquences dramatiques qui en découleront.


Merci infiniment à Tandarica pour m'avoir proposé la lecture de cet auteur , dont je n'avais jamais entendu parler, mais qui mérite le détour.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          680
Europolis est un roman sur le déclin : déclin du port de Sulina, situé à l'embouchure du Danube, où la lutte contre l'ensablement est perpétuelle et finira par être perdue. Déclin aussi pour la plupart des personnages, dont les rencontres dans cette ville portuaire ne vont pas être suivies dans l'ensemble d'évènements heureux.
Cette ville portuaire, coincée entre le fleuve et la mer, bruit de rumeurs, médisances, racontars. Les hommes et les femmes, de tous horizons, s'y côtoient, cherchant chacun à tirer le meilleur de son existence, en pure perte le plus souvent.
L'élément déclencheur de cet histoire est le retour d'Amérique d'un enfant du pays. Tous le croient riche et vont agir en fonction de cette croyance, n'hésitant pas pour certains à s'endetter pour le recevoir ou à commencer des travaux dont on espère qu'il pourra les subventionner.. Il n'en est rien et la déception, à l'égal de l'espoir qui s'était emparé des habitants sera immense, et suivie de rancune, laissant l'homme et sa fille dans le dénuement.
C'est un roman aux nombreux personnages, tous décrits avec beaucoup de justesse. C'est un roman aux saveurs multiples, cosmopolites,
J'ai cependant regretté qu'il soit si empreint de tristesse, rendant sa lecture un peu longue pour moi.
Un petite suggestion: J'aurais apprécié de disposer d'une carte pour mieux situer les lieux. Je l'ai, bien entendu, consultée par ailleurs, mais j'aurais aimé pouvoir y revenir sur ma liseuse.
Je remercie infiniment Gabrielle Danoux, la traductrice, notre chère Tandarica, de ce partage qui m'aura permis de sortir de ma zone de confort.
Commenter  J’apprécie          492
« Où donc me menez-vous, songes vains ?
Sur un champ d'eau sans nul chemin…
Peuples microscopiques, rois, soldats savants,
Les générations se suivent, se croient les premières, Mouches éphémères brillant dans un monde d'une aune,
Nous, enfants de ce petit univers.
Nous faisons sur notre terre des monticules de fourmilières. », Eminescu

Sulina, port cosmopolite à l'embouchure du vieux Danube dans les années vingt, offre le théâtre vain des illusions des hommes. Le temps passe et balaie leurs certitudes pour le meilleur ou pour le pire.

Tout comme l'activité portuaire de Sulina, son effervescence et sa fièvre, voués à disparaître sous les langues de sable du Danube, les hommes trébuchent et passent leur tour.
Que reste-t-il de leur passage enfoui sous la vase du temps qui passe ?

La Sirène noire, Eventina, échouée dans ce paysage insolite, humide et venteux m'a parfois fait penser à la Cosette de Victor Hugo. Son chemin parsemé de malchance rencontre de temps à autre, au bord du gouffre, une main tendue, la bienveillance et l'amour.

« La chance ne frappe qu'une fois à la porte d'un homme… le tout est de savoir ouvrir à point. »
Dans cette histoire, beaucoup de personnages semblent avoir perdu la clé de ce bonheur si simple. Et le lecteur de se morfondre lorsqu'il voit l'un deux aveugle et sourd à cet appel, à l'écho lumineux de la Sirène noire.

J'ai beaucoup aimé ce roman. Microcosme étonnant où l'auteur explore les bas-fonds de l'âme, noirs comme le charbon, tout autant que les rares perles qui jaillissent dans le regard d'une petite fleur couleur chocolat venue des îles.

C'est aussi une formidable immersion dans le passé, où les marécages et la beauté du Danube se mêlent. Piraterie et commerce, bassesses et vanité, complots et mensonges, pureté et naïveté, ignorance et fragilité, sont les ingrédients de ce roman à l'écriture vivante et colorée, découvert grâce aux critiques de Tandarica.
Commenter  J’apprécie          460
Ne cherchez pas Europolis sur une carte, vous ne la trouverez pas. Comme vous ne trouverez pas Jean Bart, l'écrivain. L'auteur, de son vrai nom Eugeniu P. Botez (écrivain et journaliste roumain, 1874-1933) a pris ce pseudo en hommage au corsaire français bien connu. Quant à Europolis, il s'agit de la petite ville portuaire de Sulina, à l'embouchure du Danube.

Cette ville, Jean Bart la connaît bien et pour cause il y a vécu et travaillé. Alors quelle magnifique occasion pour y planter son décor ! Une ville cosmopolite où se croisent différentes nations, où les langues étrangères sont plus ou moins connues et parlées par tous, où les riches côtoient les pauvres. C'est une petite ville qui a été choisie au milieu du XIXe siècle pour être le siège de la commission européenne du Danube, organisme chargé d'assurer la transformation des canaux pour les rendre navigables.

Sulina, petite ville portuaire au passé commerçant important commence à perdre de sa superbe. Aussi quand les habitants apprennent que le frère de Stamati revient au pays, les espoirs de gloire et de richesse renaissent. Lui, Nicola, le frère parti en Amérique, c'est sûr qu'avec tous ses dollars, il pourra investir ici et là et redorer le blason de tout à chacun. En commençant par son frère et sa soeur qui empruntent à tour de bras pour remettre en forme leurs affaires (café pour l'un et salon de coiffure pour l'autre) déclinantes. Et quand débarquent du bateau l'Américain et sa fille Evantia, inutile de dire qu'ils sont fêtés en messie. On en oublierait presque que le premier se retranche derrière un mutisme plutôt incompréhensible et que la seconde est, comment dire... noire.

C'est avec un plaisir intense, une certaine jubilation, que l'on découvre cette histoire aux nombreux personnages, car chacun y est méticuleusement décrit et analysé. L'étude de ceux-ci est un vrai catalogue humain où les rapports sont finement scrutés, analysés, détaillés et relatés. Et force est de constater qu'il n'en sort rien de très glorieux. Tout ici n'est que tromperie, duperie, faux-semblant, désillusion, malheur et solitude.
L'avancée de la lecture permet aussi l'analyse de la réalité sociale (multiculturelle) de Sulina, de son fonctionnement, des habitudes de travail et l'observation des us et coutumes des habitants, jusqu'à leurs manies (surtout celles d'observer ce qui se passe chez autrui). C'est un vrai spectacle divertissant parfois drôle, parfois cynique.
C'est aussi un vrai travail de bâtisseur de la part de l'auteur, mais un travail bâti sur du sable, comme celui qu'il faut sans cesse enlever du delta du Danube pour permettre le passage des bateaux. C'est un château de cartes qui s'effondre ou mieux c'est un décor de cinéma laissé à l'abandon.
« Cette ville, créée par les besoins de la navigation, sans industrie ni agriculture, est condamnée à être rayée de la carte du pays, si on choisit un autre bras du fleuve comme porte principale du Danube. »

C'est un livre que j'ai eu grand plaisir à découvrir, un livre truffé de personnages et de péripéties, une observation précise d'une époque et d'un lieu. Et je remercie infiniment Gabrielle Danoux, la traductrice, de m'avoir permis de me pencher sur ce petit coin de la mer Noire.
Commenter  J’apprécie          430
Comme d'autres lecteurs, j'ai eu la chance de découvrir Eugeniu Botez grâce à Gabrielle Danoux, traductrice de ce livre, que je remercie pour l'envoi de ce très beau roman.

Un roman très dense qui comprend plusieurs histoires et qui a pour cadre principal le port roumain de Sulina sur la mer Noire, dans ce magnifique delta du Danube que l'auteur célèbre avec une poésie toujours renouvelée au fil des pages et des saisons.

J'ai pourtant eu un peu de mal à enter dans ce texte, avec cette arrivée imminente, mais longuement attendu de cet américain qui constituait les espérances d'investissement et de nouvelles fortunes pour toute la communauté de Sulina. Eugeniu Botez la dépeint en détail, quelques retours en arrière étant nécessaires pour situer tous les protagonistes.

Et puis, progressivement, l'auteur développe le vécu de ses principaux héros, emmenant ainsi le lecteur sur les mers, jusqu'au bagne de Cayenne, lui faisant vivre des traversées terribles rappelant les aventures d'Arthur Gordon Pym lorsque les requins dévorent les cadavres des défunts du scorbut.

C'est aussi un triste roman d'amour avec la tragique histoire de la belle Evantia, fille métisse de l'américain dont la beauté va incendier les esprits à Sulina et qui tentera de trouver le véritable amour au milieu des calomnies proférées par les jaloux.

Et puis, c'est sans doute avant tout une part de l'histoire de ce port de Sulina dont l'activité croît ou décroît selon les aléas météorologiques qui modifient la configuration du delta du beau Danube. Cette histoire s'inscrit dans une époque, le début du XIXème siècle, elle est donc riche de toute la densité de la vie portuaire, avec toute une population disparate, allant des élites aux plus humbles.

Eugeniu Botez décrit avec minutie les levers ou couchers de soleil, les brumes hivernales, les renaissances au printemps, avec les oiseaux, la végéation renouvelée et, parmi toutes ces beautés, les hommes, les femmes qui louvoient, convoitent, prennent, détruisent, compatissent, aident selon la hauteur de leurs qualités morales.

J'ai été réellement pris par la tourmente de ce beau roman qui plaira à tous ceux qui aiment la mer, l'aventure humaine, l'amour et la vie.
Commenter  J’apprécie          420
Une très belle édition en roumain incluant une préface de Paul Cernat intitulée "Un port à l'est" ainsi qu'une chronologie et un dossier critique. Sur ce roman, Gib I. Mihaescu a écrit : "Vous vous êtes figuré quelque chose de monstrueux, une ville gigantesque, du futur, effrayante création de la technique moderne, avec des dômes en verre, des véhicules exclusivement volants et des robots.
Metropolis, Cosmopolis (référence au roman éponyme de Paul Bourget), Planetopolis.
Au contraire. Il s'agit d'une modeste ville roumaine, d'un petit port dont la renommée, à en croire l'auteur du roman, et surtout les énormes langues de vase que le Danube déverse jour après jour sur sa propre route et celle des vapeurs, érigeant ainsi des barrages entre lui et la mer, appartient d'ores et déjà au passé. (...)
Un roman intense et captivant, un paysage inédit et coloré de ce pays, un coin restreint de nature choisi presque à dessein pour représenter l'éternelle transfiguration du cycle de la vie tout entière des hommes et des éléments qui semblent tous naître pour se dévorer."

---
autre critique fusionnée par un administrateur :
Europolis, c'est la ville de Sulina. Hommage et ironie à la fois. Prémonitoire. Pour les curieux, n'hésitez pas à voir l'article Wikipédia sur le sujet, Botez a vraiment vu juste sur son déclin. Un parallèle avec un auteur roumain de la même période, Gib I. Mihaescu, l'héroïne, au cas particulier l'anti-héroïne ou l'héroïne tragique est, comme dans La Femme chocolat, noire. Pousserais-je l'audace jusqu'à affirmer que c'est ce genre d'audace qui vaut encore aujourd'hui à Botez (et au roman de Mihăescu) une postérité comme peau de chagrin ?
Commenter  J’apprécie          420
Un grand merci à Tandarica pour ce livre que j'ai beaucoup aimé. Et pour ceux qui ne le savent pas encore, Europolis, écrit en 1933 par Eugeniu Botez sous le pseudonyme de Jean Bart, a été nouvellement traduit par Gabrielle Danoux, Tandarica. Une réédition a donc été donnée en 2016.

Europolis est l'histoire d'une ville, Sulina, et de ses habitants. Et plus précisément du déclin de cette ville portuaire, située en Roumanie, à l'embouchure du Danube dont les eaux se jettent dans la Mer Noire.
Imaginez une ville au commerce maritime florissant, où toutes les nationalités se côtoient. Sa situation géographique est telle que français et britanniques y apportent des améliorations techniques. La Commission européenne du Danube y siège jusqu'en 1939. Théâtre, hôpitaux, écoles, entreprises diverses, agences consulaires et clubs diplomatiques, centrale électrique, etc., témoignent du faste de cette ville cosmopolite. Elle le restera jusqu'à la seconde guerre mondiale et l'auteur, ancien officier de marine, la connaît bien.

L'annonce de l'arrivée d'un parent venu tout droit d'Amérique, voulant finir ses jours dans son pays natal après 40 ans d'absence, fait l'effet d'une bombe dans la communauté de Sulina. Vous vous rendez compte ! d'Amérique ! Il a sûrement fait fortune et pourra investir ses dollars dans mon entreprise. C'est ce que chacun pense avant l'arrivée de cet homme qu'ils accueillent d'ailleurs en héros. Et chacun y va de son influence et tous l'invitent. Mais, il est bien taiseux l'"Américain"... Humh, ça sent l'oignon.

Toute une myriade de personnages grouille autour de l'"américain". Mais que cela ne vous fasse pas peur ! Car l'auteur a un talent fou pour décrire les protagonistes. Une foule de détails succulent enrobent, sans jamais les alourdir, tous les personnages, fort attachant d'ailleurs, mais dont le destin n'est pas plus réjouissant que le déclin de leur ville.

Un seul bémol, tout à fait personnel, j'ai souvent sursauté face aux dialogues parfois très misogyne, où la femme est décrite comme un "spécimen" ou une "créature", réellement inférieure à l'homme quand elle n'est pas à l'origine de son malheur. Aïe aïe aïe. Mais bon, remettons le livre dans son époque. Et alors là, on ne peut s'empêcher de les savourer, ces dialogues, tant ça foisonne dans tous les sens !

Plaisir et découverte ont été au rendez-vous.
Commenter  J’apprécie          404
S'il y a une littérature que je ne connais pas c'est bien la littérature roumaine. Quand Tandarica m' a proposé de lire Europolis de Jean Bart alias Eugeniu Botez j'ai saisi l'occasion.
Europolis c'est Sulina, un port franc situé à l'embouchure du Danube sur la mer morte. Microcosme culturel, ethnique, sociologique, Sulina est avant tout un port tourné vers le transport fluvial or les eaux du Danube charrient des alluvions et la circulation fluviale est menacée.
Europolis c'est Sulina et ses habitants, leurs espoirs, leurs aspirations, leurs amours.
Eugeniu Botez nous fait découvrir un monde replié sur lui-même où le retour de Nicola Marulis va créer l'émoi parce que voyez vous il revient d'Amérique... Minutieusement, méticuleusement, l'auteur nous décrit les espérances, les regrets, les coups bas , les drames dans ce petit monde où chacun épie l'autre, essaye d'échapper au regard et finit par plier. A tort ou à raison il m'a semblé que Eugeniu Botez était influencé par le naturalisme , mouvement littéraire que je respecte mais qui ne me parle pas.
Une lecture enrichissante puisque je me suis penchée sur l'histoire de Sulina mais lecture en demi-teinte pour moi .
Un très grand merci à Tandarica pour sa générosité et mes félicitations pour son travail de traductrice.
Commenter  J’apprécie          310
Un roman roumain de 1933, année de la mort de l'auteur, à 59 ans, traduit dans les années 50, en Roumanie communiste, aux éditions "en langues étrangères". Pas extraordinaire la traduction et au contrôle habituel, il manque tout de même au moins quelques mots à la fin.
Elle a néanmoins l'immense mérite d'exister parce que, pour le reste, c'est le désert sur cet auteur. Pour quelques éclaircissements : "Eugène" Botez était un peu à part dans les lettres roumaines, commandant de bord de métier, élève de Ion Creangă à l'école primaire, il n'a commencé que vers la fin de sa vie à adjoindre à son pseudonyme Jean Bart son vrai nom, Eugeniu Botez. Il est mort assez prématurément, finalement, et on considère généralement "Europolis" comme son meilleur roman, c'est-à-dire qu'il progressait et aurait probablement pu donner encore des oeuvres au moins du même tonneau (comme les Blecher, Mihaescu, etc...).
Noter qu'Europolis est la seule oeuvre accessible en français, donc je n'ai pas pu vérifier ce qu'on dit, c'est pourquoi aussi cette traduction est précieuse. Rien d'extraordinaire non plus mais du travail bien fait : un lieu, original, la ville de Sulina, une histoire, assez simple au fond (la passion amoureuse), et des ramifications autour, des thèmes secondaires abordés, parfois assez subtilement (le racisme, le progrès), aves les moyens du bord (pas de grands développements philosophiques, beaucoup de choses se passent au fil de l'eau).
En même temps, que demander de plus d'un roman ? Précieuse traduction, trouvée sur un site de livres d'occasion roumain, bon livre. Auteur on ne peut plus dire à découvrir mais sans doute à conserver.
Commenter  J’apprécie          260



Autres livres de Eugeniu Botez (1) Voir plus

Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5268 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}