Citations sur A comme Association, Tome 4 : Le subtil parfum du sou.. (33)
Les deux garous se figent.
Leur chef s'avance, les renvoie d'un geste du menton, se plante devant moi, bras croisés sur sa vaste poitrine.
Sale gueule mais impressionnant. Et encore, impressionnant est un mot un peu léger pour décrire l'aura qui se dégage de lui.
Je réalise avec une douloureuse acuité que je n'ai que dix-huit ans, une connaissance purement livresque des Anormaux et des capacités physiques qui, pour étonnantes qu'elles soient, ont des failles et des limites. Beaucoup de failles et d'inquiétantes limites.
Par tous les diables, comment me suis-je fourrée dans ce pétrin ?
- Pourquoi l'Association nous espionne-t-elle ?
La voix rocailleuse de Trulez possède l’amabilité du verre pilé. Alors que le mot survie prend souffant un relief douloureux dans mon esprit, un autre surgit du fin fond de ma conscience pour l'épauler : diplomatie.
- Je ne t'espionne pas, face de caniche, j'ai vu de la lumière et je suis entrée.
Promis, si je survis, je prends rendez-vous avec un psy.
- La plus lourde des solitudes se dissimule dans les endroits les plus beaux.
Il a haussé les épaules, histoire de minimiser ses paroles.
Peine perdue.
Elles ont touché juste.
Et fort.
Je le regarde, ses joues s'embrasent, il détourne les yeux. Bon, ce n'est pas gagné.
- D'accord, sortons si tu préfères. Peu importe l'endroit où nous mélangerons nos solitudes, tant que leur mélange nous réchauffe.
Devant la flamme qui s'allume dans ses prunelles, je me sens obligée de poursuivre :
- Désolée, je suis incapable de te déclarer ça en quenya.
Il sourit.
- [...] ça sonne bien en haut-elfique, mais je crois que c'est en français et dans ta bouche que ça reste le plus beau.
—Un réveillon sur la route? A cent kilomètres heure?
—Et plus si affinités.
—T'as pas de casque.
—T'as l'intention d'avoir un accident?
—Je ne suis pas du genre prudente.
—Et moi pas du genre casqué. T'as peur?
—Répète!
—T'as peur?
Sur une avenue déserte, ma Z1000 fonce à une allure totalement répréhensible.Son phare troue la nuit et les immeubles autour de nous défilent , de plus en plus vite. Jasper a passé ses bras autour de ma taille et fait corps avec moi. Je sais qu'il a fermé les yeux et savoure l'instant.
Comme moi.
Confiant.
Comme moi.
La vie mérite d'être vécue.
Toujours
"Lorsque je passe devant elle, mademoiselle Rose me lance un "au revoir, Ombe" aussi chaleureux qu'un après-midi de novembre sous la pluie, sans daigner lever les yeux de son écran. Et dire que j'ai failli la croire humaine." (Ombe)
—Le rôle de l'Association est de...
—...gérer les Anormaux, pas de les massacrer, je sais. N'empêche qu'en massacrer un peut permettre de mieux gérer les autres.
Le sourire de Walter revient.
—Je ne te promet rien mais je vais réfléchir à ton... idée.
Il sourit, ses yeux brillent et, soudain, je réalise que je suis à moitié nue, allongée sur un garou beau comme un rêve qui, lui est complètement nu.
Je réalise également que, hormis son prénom, j’ignore tout de lui.
Je réalise enfin qu’il a retrouvé, nos positions respectives m’ôtant la possibilité en d’en douter, toute sa vigueur.
Son regard brûlant clame son envie de refermer ses bras sur moi, de m’embrasser, de me…
Réagis, Ombe.
L’action est ton domaine, le réflexe une seconde nature, bouge !
Nacelnik n’a pas le temps de faire un geste, je le plaque sur le lit, l’immobilise d’une clef imparable…
… et j’écrase ma bouche sur la sienne.
-C'est un garou. Nos chemins se sont croisés non loin de l'entrepôt où tu as rencontré Erglug. Je lui ai sauvé la vie, il a volé la mienne. Il a ouvert pour moi des portes cachées, des portes verrouillées, des portes inaccessibles. Il a dévoilé des horizons lumineux et des possibles exaltant. Il m'a guérie des blessures que j'ignorais porter et pour finir, m'en a infligé des nouvelles que je suis incapable de supporter. Il...
jasper m'interrompt en posant sa main sur la mienne.
-Qui ça il?
-Qu'importe. Il a oublié la saveur de mes baisers, pourquoi devrais-je me souvenir de son nom ?
Un long moment, je demeure silencieuse puis Jasper retire sa main, doucement, et je reprend mon récit.
Je lui dis tout.
Mes actes et mes pensées.
Mon combat contre Lakej et mes combats contre moi.
Mes certitudes et mes doutes. Surtout mes doutes.
Mes peurs.
Mon bonheur et ma détresse. Surtout ma détresse.
Il m’écoute. Jusqu'au bout.
Et, lorsque j'ai finit, il a la délicatesse de se taire.
De ne rien ajouter, rien commenter, rien expliquer.
Il se contente d'être là, et cela suffit à ce que j'aille mieux.
—Tu leur as demandé de faire le ménage sans chercher à recueillir des indices?
—Tu ne croyais pas que j'allais me compromettre plus longtemps avec ce trafic avilissant?
Du calme, Ombe.
Je m'oblige à prendre une profonde inspiration.
Načelnik est un garou, un Anormal. Sa façon de réfléchir n'est pas stupide, elle est juste... différente. Inutile de lui expliquer qu'étant membre de l’Association j'avais un besoin impérieux d'informations.
Totalement inutile.
Sur une avenue déserte, ma Z1000 fonce à une allure totalement répréhensible.Son phare troue la nuit et les immeubles autour de nous défilent, de plus en plus vite. Jasper a passé ses bras autour de ma taille et fait corps avec moi. Je sais qu'il a fermé les yeux et savoure l'instant.
Comme moi.
Confiant.
Comme moi.
La vie mérite d'être vécue.
Toujours.