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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne sais plus lequel de mes amis lecteurs a apprécié la critique de Srafina lui permettant, de ce fait, d'apparaître sur ma page d'accueil, mais il a été bien inspiré.
Je viens de terminer ce court roman à l'instant et je suis trop enthousiaste pour poster un avis structuré et convaincant. J'ai toujours été plus à l'aise pour exprimer ce qui me déplaît. Vengeance de mauvaise élève, sans doute...

Alors je vais tout déballer en vrac : original, déjanté, tendre, délicieusement gothique, culotté, surprenant, jubilatoire, vachement bien amené, effrontément snob et d'un irrésistible humour so british.

Une réminiscence de révérence culturelle m'interdisait, dans un premier temps, de lui attribuer plus de quatre étoiles. On ne peut décemment pas noter un livre paru en 2016 - qui plus est dont les personnages sont des vampires (va dans l'métro, Satanas !) - au même niveau qu'un Classique unanimement reconnu...
Mais, bien sûr que si, on peut !
Ce sera donc un 5/5 pour tout le plaisir que j'en ai retiré et parce que lire c'est, avant tout, cela : du plaisir, surtout du plaisir.
Le reste : culture, connaissance, ouverture d'esprit... ne sont que des "plus". Des "plus" dont il ne restera rien si on n'a pas, avant tout, trouvé le plaisir.
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Il est très rare que je lise deux romans à la suite, du même auteur.
Mais la malicieuse Juliette Bouchet est l'exception qui confirme la règle.

Déjà son premier roman « le double des corps » m'avait mis l'eau à la bouche. Son deuxième « Avant j'étais juste immortel », fut tout aussi léger, exaltant et fut pour moi très jubilatoire.

Il confirme aussi que l'auteure a du talent. Juliette m'a séduit une fois de plus, par sa spontanéité, son grand enthousiasme d'écrire et son impertinence qui ne la quitte pas.
Il y a aussi deux choses qui caractérisent cette belle auteure. C'est cette manière de saupoudrer ses récits d'une grande pincée d'érotisme, jamais vulgaire. Et c'est surtout c'est son humour grinçant et constant, avec lequel elle constelle ses romans, permettant ainsi de dédramatiser les situations à les rendre même cocasses et joyeuses.

Dans « Avant j'étais juste immortel », Juliette a repris, avec une grande maitrise, le « mythe des vampires », qu'elle a traité avec une belle autodérision et de l'insolence. Elle s'est faite une nouvelle fois narratrice et s'est glissée dans la peau de Raphaël, un très jeune vampire de quarante ans.
Raphaël, beau mec ténébreux, qui est de la descendance de Vlad III Barasab, de la dynastie Draculescu, mène une vie sobre et de reclus dans sa propriété du « Castelet ». Soucieux de pouvoir perpétuer sa race et son nom, Il a choisi de rester puceau en attendant de rencontrer la femme-vampire de sa vie.

Souffrant de plusieurs allergies, Raphaël s'est donné cette rigueur de garder un corps, le plus sain possible. Ce souci obsessionnel l'oblige donc à trouver une nourriture non polluée par toutes les saloperies et OGM que mangent les humains. Et cette mission est souvent périlleuse et aventureuse pour lui, en ce 21e siècle.
C'est donc dans les couvents que le jeune vampire ira très souvent chercher sa pitance, en croquant le cou fragile pour sucer le sang de jeunes nones, vierges et saines de corps comme d'esprit.

C'est au cours d'une excursion dans un hôpital, à la recherche de poches de sang avec son ami Sir Peter Robert, que les deux compères vont tomber sur l'éblouissante docteur Alma Pobeda.
Devant une aussi belle créature humaine, le choc émotionnel est tel que Raphaël s'évanouit. Il se réveillera plus tard dans une chambre de l'hôpital, dans le service d'Alma. La plantureuse docteur va s'occuper de lui de très très près, intriguée par les radios et le bizarre des analyses de sang de son patient.
Un patient pas tout à fait comme les autres, d'autant plus qu'il entre en grande érection à chaque fois qu'Alma pousse la porte de sa chambre.
S'en suivront alors et encore des situations invraisemblables et délicieuses, des quiproquos, où d'autres personnages et d'autres vampires farfelus envahiront la vie de Raphaël, désormais pétri d'amour.

« Avant j'étais juste immortel » est un roman sang pour sang naturel et très euphorisant,
Il m'a apporté une grande lame de fraicheur et cela fait un énorme bien en ces temps si moroses.

Un grand merci à vous Juliette Bouchet !
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Un jour que j'étais entre deux livres comme on est entre deux eaux, j'ai rencontré les mots de Juliette Bouchet. J'avais besoin d'un sursaut ou d'un aiguillon. de quelqu'un qui réveille. J'avais envie d'insolence, d'impertinence et de malice.

Le monde est bien trop grave pour qu'on le prenne au sérieux et pour qu'on reste polis. On oublie parfois qu'on lit et qu'on écrit pour le fun. J'ai feuilleté des pages, son premier roman le Double des corps, un truc du ventre, un truc qui m'a pris à la gorge aux premiers mots. Une intensité, quelque chose d'une franchise qui m'a scotché. J'ai commandé le second, Avant j'étais juste immortel (publié chez Robert Laffont en 2016). Parce qu'il était irrévérencieux dès les premières lignes et m'a fait marrer. Parce que c'était du champagne et de l'audace. Et qu'au moment où je l'ai lue, je m'ennuyais un peu. Elle m'a tiré de ce vague à l'âme. Je l'ai adorée pour ça.

Raphael rentre chez lui dans une jolie maison façon château gothique au bord de la mer. Lui, c'est un vampire sans histoires. Il se rend compte que quelqu'un s'est introduit chez lui. Il s'agit du vieux Peters, propriétaire légitime des lieux qui ressemble comme deux gouttes d'eau au Dumbledore de Harry Potter (on le surnommera la plupart du temps ainsi). Ils se bagarrent et il transforme le vieil homme qui devient son compagnon. Il doit lui apprendre à se nourrir. Ensemble ils se mettent en quête de sang bio, à une époque où les humains ingèrent des tas de saloperies et des antibiotiques qui, bien souvent, rend leur sang impropre à la consommation.

« C'est génial ! C'est complètement barré. », me suis-je empressé d'écrire à l'auteure dans ces messages intempestifs que mon enthousiasme m'incite à écrire parfois. Ça m'a fait penser aux Monty Pythons ou à Twilight sous amphètes. Juliette Bouchet ne respecte rien, décrivant la manière dont les compères vont se nourrir dans les couvents ou dans les hospices (pour avoir du sang de l'ancien temps, gardant encore les traces d'un mode de vie sain). Il a un côté garnement ce roman qui m'a infiniment plu, un sourire permanent. Il n'était pas rare que j'éclate de rire ou que je me fende d'un « oooooh » un brin choqué mais ravi. Parce qu'il y a de l'audace et de la satire, un regard, certes malicieux mais très profond, très acéré sur les déviances de notre modernité.

Voyez-vous, Raphael est un pur. Il n'est pas un vieux vampire (il a 40 ans) mais il est toujours puceau car il a voulu se préserver des affres de la passion. Il vit sa vie en demeurant profil bas, en ne faisant pas de vagues. Il est pourtant issu d'une lignée absolument illustre comme on l'apprendra plus tard. Mine de rien, Juliette Bouchet réinterprète toute la mythologie vampirique avec sa gouaille et son insolence à elle. Comme ça, en passant, l'air de rien. Et vous vous dites « mais…mais… elle me refait Dracula, non ? ». Ben oui. Et le pire c'est que tu ne l'as pas vue venir et que ça te donne un sourire encore plus large encore.

Car voilà, Raphael le chaste, à la suite d'une entourloupe destinée à piquer du sang dans un hôpital, va tomber sous le charme d'une doctoresse sublime (Alma Podeba), qui va sacrément le troubler. Il a beau résister, le désir est là, et ça le chamboule un brin.

Mais quel délice, ce roman ! Les registres qui se mélangent, le classique et l'argot, le rythme qui vous emporte comme du Mozart, cette impression de reprendre le livre à chaque fois comme une récréation, avec la joie fébrile de se demander ce que Juliette va bien pouvoir inventer au chapitre d'après. La suivre. Et se sentir bien dans son sourire et dans sa lucidité. Dans son plaisir d'écrire qui éclate à chaque page.

Parce que ça sonne juste, parce que ça questionne tous les travers de notre modernité, la malbouffe, tout ce qui nous empoisonne, notre quête de pureté, notre envie de retour aux sources. Même les vampires sont déboussolés, comme le frère de notre héros qui se chope toutes les MST possibles et imaginables et doit en subir les conséquences pour l'éternité.

Je me suis mis à aimer cette manière de mettre un sourire sur nos turpitudes. En fait, je suis même tombé amoureux de ça. Juliette Bouchet, de ce que je connais et de ce que j'ai aperçu d'elle, m'a toujours irrésistiblement fait rire. de ses statuts sur les réseaux sociaux. Ce qui m'a poussé vers elle, c'est ça. Ce sentiment de se dire qu'elle est géniale cette fille. C'est aussi simple que ça. Rien ne m'obligeait à lire ce roman, paru il y a deux ans, les bouquins plus pressants s'entassent autour de mon bureau et rétrécissent la pièce façon « écume des jours ». Mais je n'avais pas souri autant devant un roman depuis un moment. J'en avais besoin, de retrouver, juste ça, le plaisir de succomber au charme d'un livre. Pas parce qu'il sort, pas parce que je l'ai promis. Juste parce qu'il était ce dont j'avais envie. Je me suis accordé ce plaisir que j'avais un peu perdu de vue. le chocolat qu'on prend alors qu'on est au régime. Rien n'est plus délicieux que ce genre d'incartade.

Je n'ai pas envie de le finir. J'ai ce réflexe puéril, arrivé au bout d'un livre que j'ai aimé, à le prolonger encore un peu. Un jour ou deux. Encore un week-end à se dire que ces personnages vivent encore en soi. S'émerveiller de la rencontre avec un auteur. C'est une bouffée d'air frais, de drôlerie, d'audace et de spontanéité, de fraicheur. C'est extrêmement bien écrit, avec la sincérité d'un coeur qui ne s'interdit rien, avec cet irrespect et cette insolence, ce quelque chose de l'enfance et de sa lumière que Juliette a conservé dans ses mots. Tout ça m'a infiniment touché.

J'ai eu le sentiment de jouer avec elle, de m'amuser avec elle, de la suivre dans ces folles aventures ou la réalité bascule et où l'extraordinaire existe, mâtiné de cette ironie qui salue l'horreur d'un haussement d'épaules et renvoie la réalité à sa triste grisaille. Elle m'a donné le sourire, Juliette Bouchet, comme une rock star ou une caricature de Charlie hebdo. Elle m'a rappelé toute une tradition de sales gamins que j'aime tant et dont je suis.

Qu'elle en soit remerciée.
Lien : http://www.nicolashouguet.co..
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Voilà un court roman tout à fait jubilatoire !
Je ne suis pas un adepte des histoires de vampires et, bien au contraire, cette "mode" m'agace un peu. Mais Juliette Bouchet explore un côté tout à fait nouveau et étonnamment "frais" du genre : ses vampires sont terriblement humains, dans leurs préoccupations quotidiennes, surtout alimentaires.
Finalement, c'est un roman léger, qui se lit très vite et dont on ressort le sourire aux lèvres, comme d'une délicieuse comédie familiale. Certes, certaines situations sont quelque peu caricaturales, mais toujours au service d'un récit rythmé, animé et amusant. Alors ne boudons pas ce plaisir !
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Quel talent ! C'est le deuxième roman de Juliette Bouchet, et c'est mon deuxième coup de coeur de cette auteur ! Une réussite surprenante et pimentée par un humour noir délicieusement transgressif.

Comme dans son premier roman, l'auteur nous surprend tout au long du roman, on part sur une histoire mais qui se dévoile et s'épanouie et complexifie la psychologie de ses personnages et son intrigue, jusqu'au final qui clot magnifiquement ce tourbillon euphorique et émouvant.

Mais n'allait pas penser que l'histoire se concentre sur un aspect très sérieux du mythe du vampire...Pas vraiment ! Il y a un écureuil vampire ! Pour vous dire le niveau d'autodérision du roman sur son sujet.

L'humour est pourtant très important et presque sérieux par moment puisque l'on aborde des thèmes assez graves tel que la mort, la santé, la morale, le sexe, l'autisme...etc. Et ce juste dosage entre burlesque et dramatique donne une oeuvre absolument parfaite.

Juliette Bouchet a un style inimitable, c'est fort, c'est drôle, c'est cru, en un seul mot c'est sublime. L'impertinence du narrateur donne le ton dès l'incipit et nous plonge dans un moment merveilleusement intrépide mais toujours très intimiste.

Même dans cette univers déjanté, j'ai été ému aux larmes par le personnage d'Otto, qui vient comme un alien dans cette histoire mais qui apporte une touche d'émotion et de sensibilité au roman.

Enfin bref...Un énorme coup de coeur, une oeuvre parfaitement maitrisée du début à la fin, un bouleversement littéraire émouvant et délirant. Une auteur à suivre, qui laissera sa patte dans le sillon de la littérature française.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Oubliez tout ce que vous avez pu lire sur les vampires. Juliette Bouchet apporte du sang neuf à nous mettre sous la dent. C'est un livre pas très sérieux qui met le projecteur sur des sujets néanmoins d'actualité et d'envergure. Des travers et des paradoxes de notre société que l'auteur aborde sans détour et avec beaucoup d'humour.

L'écriture est en deux tons, gothique et somptueuse, acérée et décadente. On s'amuse, on se gausse des clichés rencontrés. Raphaël est un personnage original, solitaire quand il décide de Transformer Roberts comme homme de compagnie. On suit le chemin de son initiation jalonnée d'embûches dans une ambiance truculente et survoltée. Les dialogues sont croustillants, beaucoup de références donnent du chien, du vivant à cette intrigue succulente. On fait la rencontre de la famille de Raphaël, déjantée. On succombe aux désarmantes et insolites histoires d'amour.

On s'amuse, on sourit beaucoup et on rit même parfois à gorge déployée, parce que c'est juste irrésistible et drôle. Les situations sont renversantes à tout point de vue, c'est direct et sans tabous.

L'auteure a réussi à me convaincre avec un bon coup de dépoussiérage sur le mythe des descendants de Dracula. Vous devriez vous régaler !
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
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