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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La vie, c'est parfois comme une vague, une déferlante qui peut prendre de court, désarçonner, emmener loin celui qui se risque à se laisser glisser, bousculer ou encore malmener qui ne parvient pas à l'apprivoiser… Mais surfer sur la vague requiert un équilibre savant. L'âge charnière qu'est l'adolescence est peut-être celui où l'exercice est le plus périlleux : l'envie de s'élancer, de créer et d'explorer les océans du monde cohabite alors souvent avec des questionnements existentiels, l'aspiration à faire table-rase et la peur d'échouer…

Voilà ce dont nous parle ce roman inclassable qui paraît aujourd'hui. L'histoire est celle d'Adam qui espère, depuis des années, des nouvelles de son anthropologue de père, évaporé quand il avait 8 ans. Cet abandon incompréhensible les a laissés, lui et sa mère, complètement désemparés, silencieux, figés, encore des années plus tard, dans un passé à la fois idéalisé et dont l'évocation reste terriblement douloureuse.

Le récit s'amorce alors qu'Adam vient, enfin, de recevoir une lettre lui annonçant la mort de son père, assortie des courriers que ce dernier ne lui avait jamais envoyés. Moins qu'une élucidation des circonstances de l'abandon brutal, qu'on souhaiterait pourtant avec autant de force qu'Adam, le roman montre comment il parvient à puiser dans ces courriers et dans son entourage la force d'admettre sa situation, d'aller de l'avant avant que sa propre vague ne se fracasse sur le rivage brestois. Jack, son ami d'enfance tourmenté par ses propres questionnements métaphysiques, l'incandescente Aeka et la tendre Katel lui font progressivement comprendre, chacun à sa manière, qu'il est temps de rompre les amarres avec un passé obsédant, de cesser de dériver au gré des courants, et de commencer à embrasser une vie dont il perçoit déjà tout l'attrait.

Le roman n'hésite pas à aborder de front les tourments métaphysiques de ceux qui se risquent sur la crête vertigineuse de la vague et a donc un côté très sombre… mais le message est résolument optimiste et émancipateur.

Ce texte très littéraire, fourmillant de références, prend les adolescents au sérieux. Les métaphores sont puissantes – qu'il s'agisse de la ville de Brest, de l'océan ou du thème récurrent de l'Odyssée – et les dialogues vertigineux. le rythme est lent, non-linéaire, sinuant au gré de l'incursion des souvenirs et des spirales de pensées inspirées par la déambulation d'Adam à travers Brest. J'ai à plusieurs reprises été un peu déroutée par cette forme un peu échevelée du récit et par l'ambiguïté de certaines scènes dont je n'ai pas su dire si elles relevaient du récit, de l'imagination du protagoniste ou d'une métaphore filée. Je n'en ai pas moins pris beaucoup de plaisir à découvrir la belle plume de Frédéric Boudet et à voir sous mes yeux Adam se lancer à la conquête des vagues de sa vie. On sort de cette lecture avec l'envie de croquer la vie à pleines dents, et de créer…
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La nuit est d'encre, l'ombre des grues dans la rade de Brest se découpent sur un ciel d'étoiles. Adam, dix-neuf ans revient sur les lieux de son enfance. Là-même où son père les a laissés, sa mère et lui. Sans un bruit, sans une querelle, sans un mot, il est parti. Envolé, mais vivant. Ailleurs. Adam a grandi toutes ces années sans lui, et voilà que des mots, glissés dans des enveloppes, lui sont envoyés par-delà l'océan. Son père est mort. de vieilles lettres écrites de sa main sont désormais entre les siennes. Vont-elles éclairer sa nuit? Pas si simple de combler le manque, de tenir debout en plein jour, de ne pas s'abandonner dans les eaux sombres, de regarder droit devant. Se dire que la vie vaut la peine, que la présence bienveillante de l'ami Jack le doux dingue est inestimable, que l'apparition merveilleuse de la belle Katel est inouïe, que le bruit du silence existe vraiment, que le bleu de l'océan reflète la lumière comme jamais, que les souvenirs eux ne s'effacent pas. Partir en quête de ce père, quitte à se perdre. Lever l'ancre, ne plus lutter, lâcher prise. Avancer, respirer, caresser. La vague est imprévisible. La vie est une odyssée.
Un roman mouvant, émouvant, à l'image de l'adolescence et de ses béances. Une histoire sur le temps, d'avant d'aujourd'hui et d'hier. Les remous du passé, l'insaisissable présent, le futur flottant.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Adam est de retour à Brest pour les vacances. La ville de son enfance n'a en rien changée. Toujours ces mêmes grues au port et cet océan au loin. Même paysage et même sentiment d'abandon. Son père les a laissés, lui et sa mère, il y a maintenant 10 ans. Sans un mot. Sans expliquer pourquoi. Il est parti, laissant Adam privé de joie paternelle. Et voilà qu'aujourd'hui des mots lui parviennent par-delà l'océan. Son père est mort. Lui qui pensait un jour le revoir se dit que c'est terminé, pas de retour possible. le voilà noyé sous la vague, pourra-t-il sortir la tête de l'eau ?

Vous la voyez cette vague lors des fortes marées ? Et bien c'est Surf que l'on se prend de plein fouet. Elle vous plaque puis vous roule, secoue, brutalise et glisse plus loin pour finalement diminuer, se calmer mais attention une autre se prépare, encore plus forte, prête à tout saccager sur son passage. Ah oui ! Vous aurez le temps de respirer, juste quelques secondes. L'apprivoiser est votre seule chance de survie. Cela peut vous effrayez à lire mais croyez-moi, vous en redemanderez.

Surf est tout à la fois. La jeunesse et ses tracas, l'abandon et la perte irrévocable, le silence de mort et la détermination. J'ai surfé avec tout ça, le passé, le présent, la mort, le destin dans un rythme de lecture lent. L'écriture est sensible, magnifique. J'ai très rarement lu un texte aussi travaillé en littérature ado, mis à part Milly Vodović de Nastasia Rugani dans cette même collection. Il est vrai qu'un tel texte n'est pas à portée de chacun. Je le conseille vraiment à partir de 15 ans et pour un bon lecteur. Surf ne va dans aucune case, il est unique. Il interroge sur notre destin, celui préconçu ou celui que l'on se forge. À nous de le subir ou de lui foutre un coup d'pied au derrière !

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/03/11/38090993.html
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Surf est un de ces romans qui vous turlupine après la lecture parce qu'il est difficile à résumer et délicat à embrasser. On peut certes le raconter en quelques phrases : Adam, la vingtaine, apprend le décès de son père lointain qu'il n'a pas revu depuis une dizaine d'années. Il est chahuté en profondeur par cette nouvelle qu'il ne sait pas comment partager avec sa mère. Il renoue avec son ami d'enfance Jack-Nathan qui est complètement perché. Tous les deux zonent aux abords de Brest, ville portuaire décrite avec une acuité impitoyable.
La substance du roman ne réside pas dans les faits narratifs, elle tient dans la langue de Frédéric Boudet, elle tient dans sa tentative de rendre compte des états d'âme torturés de deux jeunes hommes ultra sensibles et perturbés. Cela donne des paragraphes tonitruants dont le ton fait mouche mais cela donne aussi des pages qui ne prennent pas la vague. le livre pulse au plus près de ses personnages ce qui a pour conséquence que lorsqu'ils sont en panne d'inspiration, le roman s'essouffle un peu.
L'une des plus belles trouvailles du roman est le goût de deux personnages pour la musique concrète. Cela ancre la narration dans une atmosphère sonore très particulière, noisy et décapante.
Le personnage de Jack-Nathan, géant défracté, constitue une sorte de métaphore des démons qui agitent les jeunes adultes, les pulsions de vie et de mort qui s'affrontent au jour le jour, la quête d'un infini qui n'existe pas, le deuil de l'enfance…
Je conseille ce livre à tous ceux qui souhaitent sentir battre le flow de la jeunesse au plus près.
Pour finir, un mot sur le travail de l'éditeur qui est une parfaite réussite, la couverture, le choix du papier, la mise en page sont au diapason. L'objet me plaît beaucoup, tourner ses pages est un plaisir.
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Voici ma critique de ce livre reçu lors de la masse critique de mai.

L'objet livre en lui-même est très beau. Je trouve la couverture absolument magnifique !

Adam a 19 ans, il est à cet âge où on glisse doucement vers l'âge adulte, parfois, et ici notamment, sans vraiment s'en rendre compte. Il vient de perdre son père. Pour la deuxième fois. Pour la dernière fois. Il cherche à comprendre ce père auquel il a pensé chaque jour pendant les 11 dernières années, qu'il n'a jamais oublié, alors que lui l'a abandonné. Il vient de recevoir une lettre lui annonçant sa mort à laquelle étaient jointes quatre autres lettres écrites par père et jamais envoyées. Il doit donc faire le deuil de ce père qui est pourtant parti depuis longtemps. Alors il cherche à comprendre tout ce qui entoure son père. Il s'embourbe un peu dans ses souvenirs. Il est nostalgique d'un temps révolu, l'enfance.

Les personnages sont différents, chacun sa personnalité. Parfois difficile (voir très difficile) à suivre pour certains. Mais tous dans ce moment de glissement vers l'âge adulte, au sortir de l'adolescence, chacun avec sa façon de le vivre. Parce que c'est un moment difficile à vivre pour certains plus que pour d'autres. Des jeunes un peu paumés. Des personnages intéressants à suivre. Surtout Adam et son cheminement.

Concernant le style de l'auteur, j'ai apprécié sa façon de décrire les lieux, Brest, la rade, tout ça. Ça donne une ambiance particulière au roman, qui colle avec l'état d'esprit d'Adam tout du long. On est comme lui, dans une sorte de nostalgie, de tristesse. Des descriptions au fil de l'eau dans le texte, parsemées par-ci par-là. J'ai trouvé une certaine poésie à sa façon d'écrire, une sensibilité que j'ai beaucoup aimé. Mais il est parfois difficile à suivre. Notamment dans les chapitres de souvenirs d'enfance, avec très peu de ponctuation, on a du mal à s'y retrouver et à les comprendre.

Le fin est un peu simple, je trouve. Je ne saurais dire quoi, mais il m'a manqué quelque chose.

En bref, un objet livre très beau, un livre intéressant pour le cheminement du personnage principal, mais l'histoire n'est pas génialissime non plus, et si la fin m'a convenue, ce qui y a conduit, moins, il m'a manqué quelque chose.

Le livre est conseillé à partir de 15 ans, je confirme que le style de l'auteur peut-être difficile à aborder pour les plus jeunes.
Lien : http://voyages-sur-un-mot.ek..
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