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Critique de Bazart


Si Thierry Frémaux tendait tant lors du dernier Festival Lumière qui vient de s'achever, à réhabiliter son oeuvre et lui rendre hommage , c'est qu'il avait eu la chance de le connaitre un peu et de le rencontrer à l'occasion d'une biographie du si regretté l'écrivain et critique Michel Boujut (que Frémeaux avait un peu aidé en amont), "Conversations avec Claude Sautet". Une biographie que j'ai eu la chance de recevoir peu de temps avant que le Festival ne commence, puisqu'il a eté réédité le 8 octobre dernier, dans une édition définitive éditée par Actes Sud et l'Institut Lumière, il faut dire que sa dernière parution en 2001 était épuisée depuis pas mal de temps déjà.

Le livre sort augmenté d'un avant-propos de Thierry Frémaux (qui reprend dans les grandes lignes le texte qu'il avait dit au micro lors de cette conférence de presse de présentation), une préface de Daniel Auteuil, qui joua pour Claude Sautet dans Quelques jours avec moi (1987) et Un coeur en hiver (1992), et d'une postface de Bertrand Tavernier qui fut, avant de devenir cinéaste, l'attaché de presse de Claude Sautet puis son ami.

Tous parlent admirablement bien du travail de Claude Sautet, de son perfectionnisme constat, de son amour pour les comédiens et de la beauté totale de ses oeuvres qui restent toujours aussi fortes plusieurs décennies après avoir été tournées.

Quant au corps de l'ouvrage en lui même, on aime beaucoup le procédé, cette conversation mine de rien, sous un ton amical (les deux hommes se connaissaient bien et avaient pas mal de points communs) entre Claude sautet et michel Boujut.

Une discussion sur l'intégralité de la carrière du cinéaste qui acceptait pour la première fois de sa carrière de jeter un coup de rétro sur son oeuvre, lui qui réchignait à analayser ses films, préférant laisser cet exercice à d'autres.

Sur un ton objectif et toujours plein de distance, Sautet prend bien soin de ne jamais verser, à travers ses confessions intimes et inédites, dans le sentimentalisme ni à la nostalgie, mais y dévoile tout de même quantités d'anecdotes de tournages absolument passionnantes, pour qui a vu et adoré les films en question.

Sautet revient parfois avec pas mal d'humour et d'autodérision sur ses marotes, et notamment sa manie dont je viens de parler des sempiternelles scènes de café( « A chaque film, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers").

On y apprend également que pour "Garçon" (certainement le film le plus mineur de sa filmographie, pourtant projeté aussi lors du Festival), Montand avait fait des caprices terribles, parasitant le tournage, en refusant notamment de partager la vedette avec Jacques Villeret… Bref, voici un ouvrage en tous points passionnant et indispensable pour qui apprécie autant que moi ce cinéaste inoubliable que fut Sautet.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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