https://www.laprocure.com/product/1080103/fremaux-thierry-si-nous-avions-su-que-nous-l-aimions-tant-nous-l-aurions-aime-davantage Thierry FrémauxSi nous avions su que nous l'aimions tant, nous l'aurions aimé davantage Éditions Grasset « le titre est inhabituellement long, mais c'est un très beau titre : Si nous avions su que nous l'aimions tant, nous l'aurions aimé davantage. C'est le titre que publie Thierry Frémaux, le délégué général du festival de Cannes, aux éditions Grasset. Celui dont il est question, c'est le grand cinéaste récemment disparu : Bertrand Tavernier. Alors, Thierry Frémaux lui rend biens sûr hommage en tant que très grand cinéaste français des années 70, 80, jusqu'à nos jours, mais aussi en tant qu'ami. Il y a presque une relation paternelle entre Bertrand Tavernier et Thierry Frémeaux... » Bertrand, libraire à La Procure de Paris
A l'heure de la dématérialisation, et peut-être avec les manies de l'âge, j'achète, j'amasse, je thésaurise. Il est impérieux d'avoir les films que l'on aime près de soi, de vivre entouré d'eux comme nous vivons entourés de nos livres, et non d'en disposer potentiellement dans un "cloud" dont, un jour, on nous dira qu'il a disparu dans l'incertitude numérique.
" Si je suis là, c'est que j'aimais par dessus tout voir des films et lire des livres. Mais je ne peux en jouir normalement. Ce type d'existence dessine ses propres limites. C'est un grand classique que connaissent les cinéphiles: lorsqu'on commence à travailler dans le cinéma, on y va moins .
Se précipiter dans une salle pour passer deux heures et oublier sa vie relève d'un comportement qui ne nous est plus offert. Le travail est un plaisir mais le plaisir est devenu un travail."
Robert Favre Le Bret, Maurice Bessy et Gilles Jacob, qui furent délégués généraux avant moi, ont tous retenu à leurs dépens cette maxime dont je fait chaque année l'expérience: "Une bonne sélection, c'est grâce aux films, une mauvaise sélection c'est à cause du sélectionneur".
« C’est sur un tapis que j’ai compris que la culture sauvera le monde. Pratiquer un sport méconnu me préparait à l’obscurité des passions cinéphiles, à l’inclination pour les artistes oubliés et au rejet des modes. »
N'ayant pas été élevé à l'école de l'analyse esthétique et de la théorie, Bertrand parlait de position de caméra, d'un plan flouté, d'une structure de scénario, d'une ligne de réplique.
Un jour, Jean Rochefort avait déclaré : " Quand je ne veux parler à personne, j'appelle Bertrand !"
Je n'ose jamais revoir un film refusé, de peur de me morfondre deux fois : ne pas l'avoir pris, et finalement l'aimer quand même.
"Tomber souvent pour ne jamais se faire mal": je crois encore entendre les paroles distillés lors de mon premier cours. J'avais neuf ans, je venais jsute d'enfiler mon premier kimono, j'avais froid, je ne connaissais personne ( sauf mon frère et ma soeur qui étaient dans le même état que moi), je me sentais ridicule et trouvais que tout le monde avait une meilleure allure que la mienne. L'enfance a des modesties qui ne sont que des étonnements et qu'on prend pour des infirmités.
A Cannes, l'effervescence des fêtes et des foules n'empêche pas ceux qui livrent des films de se retrouver dans une extrême solitude, il le savait.
Laurent veut absolument savoir s'il s'est passé "quelque chose" sur le tournage de La Ciociara : "C'est pour l'histoire du cinéma ! " rigole-t-il - mais il n'obtient aucune réponse, juste les singeries de Jean-Paul. "Il était irrésistible", dit Sophia en le couvant du regard. "Elle était mariée", ajoute Jean-Paul. On ne saura jamais.
Qui est kanna ?