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3.57/5 (sur 109 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Jarnac , le 13/05/1940
Mort(e) à : Paris , le 29/11/2011
Biographie :

Michel Boujut est journalise, critique de cinéma et écrivain .
Il est le fils du poète Pierre Boujut.

Il a été journaliste à la Télévision Suisse Romande, aux Nouvelles littéraires, à l'Événement du jeudi, puis producteur de l'émission de télévision Cinéma-Cinémas.

Auteur de monographies consacrées aux cinéastes Wim Wenders et Claude Sautet, il poursuit une activité de critique de cinéma pour Charlie Hebdo pendant dix ans, et travaille régulièrement pour France Culture et France Inter depuis 1992.

Il a publié, entre autres : Les Jarnaqueurs (Baleine, 1998), Un ange passe (Flammarion, 2002) et Le Fanatique qu'il faut être (Id., 2004).

Il a été membre du jury du Festival de Berlin de 1993.

Michel Boujut connaît la notoriété sur le petit écran en produisant avec Claude Ventura et Anne Andreu pendant dix ans (1982-1992) Cinéma, Cinémas sur Antenne 2, une émission devenue culte pour les cinéphiles, et récompensée par le 7 d'or du Meilleur magazine culturel ou artistique en 1986 et 1991.
Membre du jury du Prix Louis-Delluc
Il publie un très beau récit 3le jour ou GaryCooper est mort" chez Rivages en 2010.


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Source : www.litteratures-europeennes.com
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Journaliste cinéphile, écrivain et producteur de la légendaire émission Cinéma Cinémas sur Antenne 2, Michel Boujut est une voix – celle qui parle si bien du cinéma – et une plume – celle qui raconte avec brio l’aventure du septième art. Michel Boujut est aussi un Suisse adoptif, puisqu’il a partagé pendant plusieurs années le travail pionnier de la Télévision romande, en compagnie de ceux qui allaient marquer le cinéma suisse des années 1960 et 1970, Tanner, Soutter, Goretta et les autres.


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Au fil de ces "quinze jours ailleurs" qui m'ont fait cinéphile, les films m'ont accueilli, étreint, réconforté, délivré, oxygéné, soulevé, emporté haut et loin, forgeant durablement mon imaginaire.
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Il le sait maintenant : le cinéma est son pays. C'est important un pays, surtout pour qui va quitter le sien.
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Un jour, à Berlin, je converserai avec Wim Wenders ...
Un échange sur les images, justement. Et sur leur morale. Elles furent un refuge pour notre génération, prétendait-il, peut-être sont-elles en train de devenir une prison. Les images nous cernent et nous empêchent de voir.
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A chaque film, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers"
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Claude avait peur des banalités, des redites, des mots galvaudés : euphorie, égarement, crise, compassion… Alors nous cherchions à contourner l’obstacle. « C’est comme l’écriture d’un scénario », me disait-il. Et, de fait, une histoire naissait, prenait son envol. La vie venait avec, sans se hausser du col. Les sentiments avec les images, le métier de vivre et le métier du cinéma.
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- Qui peut savoir ce qui m'attend ?

Ce qui l'attend, elle, c'est la pénitence de qui a perdu ses repères et erre sans père sévère...
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"FAUX MOUVEMENT" / "Falsche Bewegung" (1975)

"Faux mouvement" est la très libre adaptation [par l'écrivain autrichien et ami de W.W., Peter HANDKE, qui en rédigea le scénario] de la première partie du "Wilhelm Meister" de J. W. GOETHE, "Les années d'apprentissage", paru en 1795. L'archétype du roman de formation : l'émancipation d'un jeune bourgeois au contact du monde du théâtre. «Tout le roman ne semble vouloir dire autre chose que ceci, précise Goethe dans un entretien avec Eckermann : en dépit de toutes ses sottises et ses égarements, l'homme, conduit par une puissance supérieure, arrive cependant à bon port. » Chez Wenders, la conclusion sera à l'opposé. Le constat d'échec remplaçant la confiance indéfectible... (...)

"Faux mouvement" s'ouvre par une vue plongeante sur une petite ville et ses installations portuaires à l'embouchure d'un fleuve. C'est Glückstadt et le fleuve, l'Elbe, tout en haut de l'Allemagne dans les polders du Schleswig-Holstein. (...) A la fenêtre de sa chambre, le jeune Wilhelm (Rüdiger Vogler) contemple la place du marché, et pose un 45 tours des Troggs sur le plateau de son tourne-disque. (...)

Dernier plan : Wilhelm contemple le panorama du plus haut sommet des Alpes bavaroises qui marque la frontière avec l'Autriche, la Zugspitze. (...) Son périple est fini, il a parcouru l'Allemagne du nord au sud. la vacuité l'habite toujours ; il demeure cet être non réconcilié qu'il était avant d'entreprendre son voyage. « J'attendais un événement comme n attend un miracle... Pourquoi m'étais-je enfui , pourquoi avais-je quitté les autres... J'avais l'impression d'avoir manqué quelque chose, et de manquer quelque chose à chaque geste nouveau. »

Wilhelm, "homme sans qualité, n'a été capable que d'actes dans le vide, de tendresse à contretemps, d'élans interrompus, de risques inutiles... De faux mouvements à répétition. Wenders a su tenir son film sur le fil du rasoir, dans une oscillation perpétuelle. « Toujours sur le point d'équilibre, dit-il lui-même, entre le faux et le juste. »
Le livre de Wilhelm ne verra peut-être jamais le jour, Wim l'a "écrit" à sa place.

[Michel BOUJUT, "Wim Wenders", chapitre 6 : Un apprentissage d'écrivain : "Faux mouvement" (1975), éditions Edilig (Paris), coll. "Cinégraphiques" - 1ère édition, 1982, pages 45, 47 et 53]
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"ALICE DANS LES VILLES" / "Alice in den Städten" (1974)

Le premier volet du triptyque wendersien : "Alice dans les villes", "Faux mouvement", "Au fil du temps". (...) Le cinéma comme voyage, le travelling comme rail invisible qui mène d'un point (de non-retour) à un autre. un fil tendu entre le réel et la fiction, tendu à se rompre entre l'Amérique des highways et l'Europe des lignes brisées. Tour, détour, un adulte, une enfant.

« Mon premier film sur un scénario personnel », dit Wenders. « Le film est basé sur les expériences de mes deux premiers voyages en Amérique. La première fois que j'y suis allé c'était pour montrer à New York "L'angoisse du gardien de but (...) ". Je n'ai pas osé quitter New York. J'y suis retourné une seconde fois sans raison professionnelle. Mais là, j'ai un peu voyagé en voiture pendant trois semaines. Ce fut une expérience assez solitaire et assez panique (...). L'Amérique est devenue un cauchemar à peine dix minutes après avoir quitté New York. Un pays d'une effrayante uniformité. » (...) Le film pourrait n'être que cela, l'échec d'un récit, l'impossibilité de saisir le réel et le désarroi qui en découle. Philip, pourtant, ne cessera de noter réflexions et impressions de voyage sur un carnet. Ce qu'Alice, à la fin du film, nommera avec impertinence ses « griffonnages ». (...)

Ici, Alice (Yella Rotländer) a choisi Philip Winter (Rüdiger Vogler) qui ne peut, tout d'abord, ni ne veut ensuite, se débarrasser d'elle. C'est ensuite qu'ils vont déambuler dans la géographie allemande, comme sur les cases d'un jeu de l'oie, à la recherche de la maison de la grand-mère d'Alice. Lieu originel et racines perdues. Cette quête, un peu absurde et loufoque, commencera d'ailleurs par l'énumération de Philip des villes allemandes, par ordre alphabétique, pour solliciter la mémoire d'Alice. Ce n'est qu'à la lettre "W" (?) que la gamine croira se souvenir de Wuppertal. Tout au long de l'aventure, elle fera durer le voyage, comme pour prolonger le plaisir.

[Michel BOUJUT, "Wim Wenders", chapitre 5 : Tours, détours : "Alice dans les villes" (1974), éditions Edilig (Paris), coll. "Cinégraphiques" - 1ère édition, 1982, pages 35, 37, 39 et 41]
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"L'ANGOISSE DU GARDIEN DE BUT AU MOMENT DU PENALTY" / "Die Angst des Tormanns beim Elfmeter" (1972)

Passés les home-movies et les travaux d'école, W.W. aborde en août 1971 sa première production "professionnelle" et en 35 mm couleurs. Sa première collaboration aussi avec le romancier Peter Handke. L'histoire de Joseph Bloch, goal autrichien devenu soudain "étranger au monde" — étranger dans le sens où Camus (qui jouait lui-même au foot !) employait ce mot. Cela commence comme un "acte manqué" (le ballon que le gardien ne bloque pas), se poursuit par un "acte gratuit" (le meurtre d'une caissière de cinéma) et s'achève sur le "non-acte" de la contemplation. [...]

« Je suis gardien de but » répond-il lorsqu'on l'interroge. Un gardien de but, c'est-à-dire celui qui dans une équipe de football ne doit jamais perdre de vue l'ensemble du jeu. Sur le terrain, il est l'homme du regard. Et en ce sens, il est un pur héros wendersien, un "professionnel du regard" qui annonce le projectionniste d' "Au fil du temps", le photographe d' "Alice dans les villes", l'écrivain de "Faux mouvement", le détective de "Hammet", ou le metteur en scène de "L'état des choses"... Il est aussi un solitaire, celui qui le long de sa ligne de but, à l'intérieur de sa surface de réparation dont il ne peut sortir, demeure isolé pendant toute la partie. Hors du terrain, sa solitude continuera à lui coller à la peau. Incapable de prendre son destin en main, Bloch personnage passif, résigné et "indifférent au malheur", ne cessera d'être balloté comme un ballon de foot. Au cinéma, la vue, ce n'est pas forcément la vie.

« La raison pour laquelle j'ai trouvé que le livre était un sujet en or pour un film, c'est qu'il se limite à des détails et à des descriptions minutieuses, et qu'il reste toujours captivant parce qu'on ne sait jamais comment ça continue. [...] »

"L'angoisse" sent la forêt mouillée, les routes de campagne et les soupes d'auberge.

[Michel BOUJUT, "Wim Wenders", chapitre 3 : Hors-jeu : "L'angoisse du gardien de but au moment du pénalty" (1972), éditions Edilig (Paris), coll. "Cinégraphiques" - 1ère édition, 1982, pages 23 & 24]
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"HAMMET" (1978-1982)

On aurait mal perçu les intentions de Wim Wenders si l'on croyait trouver dans son "Hammet" la moindre volonté de pastiche ou, a fortiori, de plagiat. Il faut quelque aveuglement pour soutenir, comme cela a été fait, que "Hammet" est un remake du "Faucon maltais" [1941] de John Huston. Avant d'être un film noir, "Hammet" est une rêverie sur un genre cinématographique en voie de disparition, et, au-delà, sur une Amérique mythique. Le songe d'un songe qui remonte aux sources et aux souvenirs de cinémathèque, en une vision supérieurement onirique et impérieusement nostalgique.

[Michel BOUJUT, "Wim Wenders", chapitre 10 : Naissance d'un écrivain : "Hammet" (1978-1982), éditions Edilig (Paris), coll. "Cinégraphiques" - 1ère édition, 1982, page 90]
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