Étoile qui passes d'un arbre à l'autre
Filant ton chant léger
la maison prend le large
et les enfants à la fenêtre
montrent du doigt le point du ciel
aussi doux que des lèvres
où la parole est née
( retouche à la prière du soir)
Retouche à l'attente
en flamme au milieu des miroirs
le silence
prend la forme de l'aimée
Retouche à l'étude
Les mots se rouvrent sous la lampe
Et donnent fleurs aux branches de la nuit
Retouche aux chagrins
leurs bateaux de papier
descendent l'eau de mes rues vides
poussés par le balai du temps
Retouche au poème
frisson de la nuit claire
l'amour en barque
descend la voie lactée des mots
sa main dans l'onde à pierreries
silence en herbe sur les rives
Retouche à l'absence
tombé du temps
ton souvenir posé sur mon âme qui plie
a refermé ses ailes
2e retouche à la sieste
l’ange dans l’herbe heurte
la pomme de la première heure
la trop aimée dans son rêve se tourne
vers un monde sans arbres
sauf une barque dans la houle de lumière
retouche à la sieste
un papillon met la lumière en confettis
la mer est nue dans une ronde de baigneuses
et le soleil marche droit
vers moi né d’herbe et de désir
des souvenirs me traversent
avec la grâce des gazelles
Dans les fossés du parc. Le saut-de-loup est tapissé de lierre et le lierre ressemble aux taches de vin dont certains se masquent dès leur naissance. Au fond des douves on joue à saute-mouton avec des tonneaux. Un homme à bonnet d'astrakan fait pleurer des femmes en tablier blanc, coiffées de bonnets à tuyaux Il montre sous sa veste à brandebourgs des trous laissés par la guerre.
retouche à une fête populaire
l’aube ronde et facile
roule sous l’arbre des couleurs
le jour enfant dans l’eau qui joue
attrape à ses genoux les civelles de l’ombre
les toits noircissent à la lumière
mais l’âme a cet éclat des fenêtres qu’on ouvre
Retouche au matin