« Je vois Sami partout dans mes mots et […] je sens que je peux pleurer ce soir, parce qu’une année vient de passer et qu’il n’est pas revenu. Et qu’il ne reviendra peut-être plus. » (p. 133)
Tout se défait, tout se sépare, et je ne sais pas si l'on retrouve un jour les choses que l'on a perdues.
"Je me disais que pour prendre conscience de la vie il fallait changer d'angle."
Les rêves c'est la partie de soi que l'on ne peut pas montrer. Parce que c'est l'âme sans défense.
Alors j’ai décidé de tout raconter pour Sami. Pour qu’il sache. Parce que c’est vrai que c’est important les mots, ça reste quand les idées s’envolent déjà.
« Je n’ai pas peur la nuit avant de m’endormir, je n’ai pas peur des esprits, j’ai peur de ce qui existe. Je crois que j’ai peur de la vie, comme on me l’a donnée, proposée. Parce j’ai toujours l’impression de ne pas avoir le choix. D’être obligée de suivre les autres, le monde. » (p. 33)
On ne peut pas toujours avoir ce que l'on veut ou ce que l'on espère. On ne peut pas toujours être là où l'on aurait envie d'être. Et je me dis qu'exister est parfois une suite de petits et grands renoncements. Et que c'est cela qui forge le caractère, la personnalité, et que c’est cela qui fait sortir une bonne fois pour toute de l'enfance.
Mon père dit qu'il y a deux sortes d'humains sur terre, ceux qui se gardent, et ceux qui se perdent.
Lorsque l'on est triste, on n'a rien à perdre, et la tristesse se transforme en force, une force qui fait mal, qui est au fond de soi, et quand elle fait trop mal, elle sort comme une boule de feu.
Je me dis que Sami a été aspiré ; qu’il est passé de l’autre côté. » (p. 75)