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EAN : 9782709667029
250 pages
J.-C. Lattès (18/08/2021)
3.07/5   123 notes
Résumé :
« Je pense souvent à ce qu’il restera, à ce qu’Erwan gardera de moi, de son enfance, j’aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l’amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l’odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon cœur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes. »
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Toujours un livre lu dans le cadre du « prix des bonnes feuilles » organisé par ma librairie maison de la presse des Herbiers. Cette fois nous ne partons pas au Sénégal comme dans le dernier livre présenté mais en Algérie. Madame Akli est arrivée en Algérie en 1962, après l'Indépendance pour y vivre avec Brahim qu'elle venait d'épouser. Elle va avoir avec lui Erwan a qui elle a envie de laisser ses souvenirs. Il y a la pellicule photographique mais elle va le faire par écrit dans un carnet. Elle y parle de sa souffrance de cette expatriation, de sa difficulté à s'intégrer, d'amour maternel et d'amour charnel.
C'est un livre où on a envie a chaque page de relever une citation tant les mots sont biens choisis, maitrisés, délicats.
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C'est avec un immense plaisir que je découvre le nouveau roman de Nina Bouraoui » Satisfaction « publié le 18 août dernier aux éditions JC Lattès.

Fin des années 1970 – Alger

p. 10 : » Je suis arrivée en Algérie en 1962, après l'Indépendance, pour suivre Brahim que je venais d'épouser. L'Algérie est devenue mon pays. Il sera un jour mon tombeau ; à trente-huit ans, il est déjà celui de ma jeunesse. «

Toute la vie de Michèle Akli tourne autour de son fils Erwan, âgé de dix ans. Un amour inconditionnel et exclusif, au détriment de son couple.

p. 99 : » Erwan a tous les droits, Brahim n'en a plus aucun. «

Ce mariage mixte avec Brahim prive Michèle de toute vie sociale et d'épanouissement.

p. 73 : » le poids de la terre algérienne sur les épaules des femmes françaises, tunnel sans issue dans lequel nous sommes, courant, nous débattant. «

L'écriture devient alors exutoire. le carnet unique confident.

p. 21 : » N'ai-je pas toujours été hantée par cette mélancolie que nul pays, nul voyage, nulle évasion ne saurait guérir, soigner ? Cette mélancolie m'aura conduite vers l'Algérie où le passé côtoie le présent, je pense aux vestiges romains qui la parsèment, aux ruines qui scellent le destin des hommes. La terre les attend, les reprendra. «

Quand son fils se lie d'amitié avec Bruce, garçon manqué qui se joue des genres et de l'ambiguïté, Michèle devient mère louve.

p. 157 : » La maternité est un mariage. Les hommes n'y sont pas conviés. «

La force de Bruce face à la fragilité d'Erwan tour à tour s'affrontant puis s'attirant, sous le regard impuissant de Michèle.

La mélancolie devient le théâtre des fantasmes et de la sensualité lorsqu'elle rencontre Catherine, la mère de Bruce.

p. 152 : » Je me fais l'effet d'une tueuse en série, pourtant je suis entrée dans la gueule du loup. «

Cet exil, la narratrice le vit comme l'abandon de ses espérances et la Méditerranée le territoire de toutes les folies.

Dans une Algérie instable et insécuritaire, une femme se noie dans la solitude et l'ennui où l'imagination se confond avec la réalité.

La nature et la mer Méditerranée prennent une place grandissante dans les romans de Nina Bouraoui pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Exceptionnellement, j'ai ressenti la nécessité de lire ce roman dans un silence quasi monacal tant l'écriture de Nina Bouraoui stimule par ses mots, dans une explosion sensorielle inédite.

Rares sont les auteurs qui maîtrisent et manient avec autant d'efficacité l'art de la métaphore.

Nina Bouraoui choisit ses mots avec une attention telle que les mots s'enchaînent et dansent pour former une sensuelle chorégraphie poétique.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Je n'ai pas du tout accroché.
Le style est ampoulé, imprécis, non addictif.
Je n'ai pas compris où l'auteure a voulu en venir.
J'ai été moi-même en Algérie l'été 2003, et je n'ai pas retrouvé l'ambiance, le soleil, les fruits juteux et sucrés.
Ce livre ne m'a du tout intéressée.
C'est la première fois que je lis cette auteure, et je ne renouvellerai pas l'expérience.
Tant pis.
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Dans les romans de Nina Bouraoui que j'ai eu la chance de lire, j'ai particulièrement apprécié sa sensibilité et son humanité. Elle a cette capacité rare de comprendre les émotions et surtout de les retransmettre avec bienveillance et justesse. Elle m'a aussi marqué les esprits avec sa plume élégante et poétique, en adéquation avec la dramaturgie de ses sujets.

Le début de ce nouvel opus est prometteur et aborde les thèmes récurrents de l'autrice. On retrouve toute sa finesse et son style raffiné. Mais cette virtuosité devient presque un handicap pour ce texte. En s'appliquant sur la forme, elle en oublie de développer son fonds. Je vous cite une ligne, une page au hasard et vous allez être bluffé par la beauté de la langue. Nina Bouraoui est une grande écrivaine qui manie les mots avec dextérité. Seulement, pour ma part, dans le cas présent, j'ai eu la sensation qu'elle empilait ses belles tournures, au détriment de son histoire.

L'enchainement des évènements semble faire du surplace et les jours semblent se répéter. Les sentiments et les sensations de son héroïne se retrouvent enfoui sous ces scènes qui tournent en boucle. Ce livre pourtant assez court m'a paru très long et j'avais hâte d'en voir la fin. La « Satisfaction » n'a donc pas été au rendez-vous. Mais comme je suis un grand admirateur de Nina Bouraoui, je ne lui en tiendrai pas rigueur. La magie n'a tout simplement pas opéré cette fois-ci et j'en suis le premier peiné. Sa manière d'écrire vaut toujours le détour et peut-être que sur vous, le charme de ce roman sensoriel agira. En ce qui me concerne, je range ce livre sur le bas-côté et attends le prochain avec une certaine impatience pour que l'autrice et moi, nous puissions nous retrouver, comme avant !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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J'ai découvert Nina Bouraoui dans la grande librairie il y a quelques semaines et j'ai été intriguée par sa manière de présenter Mme Akli , héroïne de son roman.
Mme Akli, Michèle, est arrivée en Algérie en 1962, après l'indépendance.Elle est mariée à Brahim, avec qui elle a eu un fils.
De son amour pour Brahim et l'Algérie, il semble ne rien rester ..une remise en question de ses choix, de sa vie, et un désir de l'autre qui la questionne et la bouleverse. Un style éblouissant, une écriture poétique et imagée, une belle découverte !
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critiques presse (2)
LaPresse
13 novembre 2021
Retenu parmi les finalistes du prix Femina, ce roman vaporeux de l’autrice d’Otages sonde avec audace les thèmes de l’identité, de l’exil et du rapport à soi dans une sorte de métaphore universelle sur l’impossibilité d’être en paix avec soi-même.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Elle
06 septembre 2021
Poétique et touchant, le livre de Nina Bouraoui évoque des thèmes universaux : l’enfance, l’amour et le désir.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Catherine est un bouclier. Avec elle, j’insulte la milice, repousse le
voleur du garage, frappe le conducteur de la R8, avec elle je deviens un
homme. La faiblesse physique des femmes et la détestation des hommes
pour ce motif. La douceur de Brahim ne me rassure pas. Il ne saurait pas
nous défendre, il passerait en premier pour mourir et ne pas assister à
notre agonie.
J’imagine Catherine sur la terrasse de son appartement, observant sa
fille, mon fils, cherchant ma silhouette qui apparaît, disparaît de l’aire de
jeux de nos enfants qui grandissent, comme les racines sous leurs pieds,
tentacules rampants, invisibles, quadrillant les fondations de la maison et
des demeures avoisinantes, dévalant vers la ville, cherchant un point
d’appui au fond de l’eau.
Je ne sais pas si Amar est rentré, Bruce n’évoque pas ses parents, elle
en a honte ou souhaite les protéger, lisant dans mon jeu, devinant mes
intentions et se trompant.
Je veux Catherine dans mes divagations, je ne pourrais pas passer à
l’acte même si elle me le demandait. La peur me contraint à la solitude
sensuelle. Folie de penser qu’elle pourrait me désirer ; je ne suis pas son
style, noyée dans mes vêtements, ma mélancolie, mes sables mouvants,
elle doit fréquenter des femmes à son image, belles, attirantes, libres ou
des professionnelles dont le métier est de donner du plaisir et de
disparaître sans adieu.
En vrai, je ne saurais pas quoi lui faire, en imagination, je me laisse
conduire par son désir, obéissant à sa voix, ses mots, ses gestes, suivant
ses consignes. Notre liaison serait une seconde naissance, je serais
appliquée, docile avant d’apprendre, de gagner en savoir, en expérience
puis je convoquerais mes amants sales pour me punir de mon infidélité.
La douceur des femmes, cette légende.
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J'attends quelqu'un, l'inconnu. Je crois en la préhistoire d'une histoire, à ce qui existe avant d'exister, à l'empreinte des pas inaccomplis dont le chemin est tracé, réservé.
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Souvenir de Paris, d'une promenade avec mon frère, d'une robe à fleurs, de mes chaussures rouges à talons, de l'euphorie retrouvée de marcher sans but, dans les rues de la ville, sans craindre un crachat, une parole, un regard, je recouvrais ma féminité, mais je ne pouvais totalement en profiter, en présence de mon frère qui l'accompagnait sans se douter de ce que je pouvais ressentir, sans connaître la valeur de ce que j'étais en train de gagner et que je perdais aussitôt dans le vol Air Algérie qui me reconduirait vers mon existence" neutre" .
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Je me suis trompée de vie. Je ne veux pas y croire, mais je l'écris, ce qui est écrit est à demi écarté. Il existe une illusion des mots, du langage qui parvient à réparer, ou, quand elle n'y parvient pas, à transformer la réalité, nous consolant de nos défaites.
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[…] il faudra du temps, pour bâtir un avenir, rassembler le peuple, l’unir à ceux qui gouvernent, il faudra un homme providentiel, un miracle, le soutien de l’Occident, la terre perdue est une terre que l’on renie, la France a abandonné ses enfants martyrs.
Commenter  J’apprécie          90

Videos de Nina Bouraoui (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Bouraoui
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
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