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EAN : 9782709650526
252 pages
J.-C. Lattès (24/08/2016)
3.41/5   279 notes
Résumé :
Une radiographie de la séparation d'Adrien et A., qui se quittent après huit ans d'amour.

C'est une histoire simple, universelle. Après huit ans d'amour, Adrian quitte A. pour une autre femme ; Beaux rivages est la radiographie de cette séparation.
Quels que soient notre âge, notre sexe, notre origine sociale, nous sommes tous égaux devant un grand chagrin d'amour.
Les larmes rassemblent davantage que les baisers.
J'ai écrit Beaux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (98) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 279 notes
Il me semble que cela fait une éternité que je n'ai plus aimé et été aimée, soufflant sur les larmes d'une séparation agrippée à mon cou.
Beaux rivages a réveillé en moi tous ces souvenirs de morceaux de peaux et d'âme écartelés inlassablement dans un vide. Cet abysse dans lequel on peut se plonger jusqu'à étouffer par manque de l'autre, par désespoir de ne plus se sentir apte à aimer à nouveau, de ne plus se sentir femme sans l'homme qu'on aime. Ne reste qu'une femme fragile et fragilisée agenouillée dans un fouillis de souvenirs dont on ne sait que faire parce que la plaie de la rupture saigne encore, que c'est trop tôt, que l'espoir fuite dans les courants d'air.

Les mots de Nina Bouraoui sont beaux, sensuels, remplis de prestance, de charisme. Des images à couper le souffle pour crier le double amour, celui qui part prenant dans son antre la lumière d'une nouvelle histoire et laissant l'autre dans l'ombre d'un amour qui ne peut s'éteindre. Huit années d'amour et de souvenirs de ce couple de Beaux rivages pour du jour au lendemain voir Adrian claquer la porte pour une autre femme.

La narratrice, la femme quittée se livre avec pudeur et une sensibilité à fleur de peau des prémices de la séparation jusqu'à la renaissance dans les brèches des souvenirs, dans un temps qui a passé, marqué par ses bonheurs et ses désillusions.

Nina Bouraoui parle fort, avec son pesant de sensibilité, un pied dans l'existentialisme et l'autre dans la prose écorchée.
Texte tantôt ombragé et tantôt lumineux parce que l'amour c'est tant et plus, Beaux rivages c'est l'autopsie de l'amour quand il saigne quand il pleure et qu'enfin la plaie se referme doucement.

J'avais déjà beaucoup aimé Otages de cette auteure. Beaux rivages est un coup de coeur.
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Nina Bouraoui, auteure que je découvre, a écrit Beaux Rivages dans le but de tenter d'expliquer ce qui se passe dans la tête d'une femme de 46 ans quittée pour une autre femme par son amour de toujours, après huit années de passion, de partages. Huit années de bonheur qui s'écroulent d'un seul coup, brutalement, l'annonce de la rupture de son amoureux Adrien envoyée par SMS. Bien sûr, elle ne veut tout d'abord pas y croire, persuadée qu'il va revenir. L"'Autre" comme elle l'appelle, écrit un blog qu'elle ne peut s'empêcher d'aller lire régulièrement, cette "Autre" semble la narguer.
Elle finit par se rendre chez une psy, prend un amant, des calmants.
Elle s'interroge, se remet en question, elle a des hauts et des bas, pour finir, bien forcée, d'accepter l'inacceptable.
C'est bien écrit, mais personnellement, si j'avais lu ce livre il y a plusieurs années, il ne m'aurait pas aidée. La narratrice nous décrit ses réactions, mais pas du tout comment elle s'est sortie de ce chagrin. C'est plutôt un voyage dans ses pensées. A la fin du livre, elle dit que cet amour-là n'a pas disparu. J'aime assez ce genre de lecture qui permet de ne pas banaliser une rupture, car à l'heure actuelle c'est tellement courant qu'on finirait pas se dire "c'est normal", il n'y a pas de quoi en faire un foin. Même si l'on s'en remet avec beaucoup de temps, une rupture laisse toujours des traces parfois douloureuses dans le coeur de ceux et celles qui l'ont subie.
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"Beaux Rivages", titre faussement heureux nous raconte une histoire mettant en scène des peurs universelles: la peur d'être abandonné, de ne plus être aimé, la fin d'un Amour...et les abîmes où nous plongent un chagrin d'amour. Il n'y a ni âge, ni classe sociale, ni richesse qui protègent de ce cataclysme !!

Après huit années de complicité, d'amour, d'attachement, de voyages et pays partagés, d'harmonie physique, Adrian quitte notre narratrice pour une autre femme...
C'est le récit du désarroi de cette femme qui narre l'insupportable , l'intolérable de tout désamour !


Comme une autre camarade babéliote dont j'ai lu le commentaire avec intérêt et émotion, j'ai choisi cet ouvrage plus pour son sujet que pour sa forme, avec un minime espoir de comprendre ou d'atténuer , les remous bien violents de mon présent... où la peine, l'incompréhension submergent tout...
Lamartine, universel et intemporel à jamais nous rappelle qu"'Un être vous manque et tout est dépeuplé" !

Nina Bouraoui dissèque fort bien cette douleur transperçante de la perte de l'autre , de son absence, du manque qu'on a de lui...et dans la blessure présente, il n'y a aucun remède !!

Nina Bouraoui nous livre l'analyse ou la tentation de comprendre la séparation, la fin d'un amour,la magie que l'on croyait éternelle, qui s'est éteinte, avec le supplément de douleur, de masochisme, de voyeurisme, lié et augmenté par les réseaux sociaux !!!

Séparation, sentiment d'abandon qui laissent désemparé(e), orphelin (e), avec la réactivation de deuils et de chagrins beaucoup plus anciens, enfouis... Comme l'exprime joliment l'auteur, elle a écrit ce livre pour "tous les quittés du monde"... Pour ceux qui pensent qu'ils ne pourront plus vivre
sans l'autre, et qu'ils ne sauront plus aimer"....

On se dit qu'on en mourra... de ce chagrin d'amour... et le temps faisant son oeuvre, on guérit et "stupéfaction"... on ne comprendra pas plus, pourquoi on a souhaité mourir, disparaître, hurler de douleur et de colère....alors que l'élan d'aimer renaît, un matin !!???
" La souffrance se reliait toujours à une souffrance plus ancienne, la séparation la réactivant. Il me fallait remonter aux sources de l'abandon, non pour trouver un remède, en existait-il vraiment ?
mais un chemin vers la clarté. Elle était loin cette clarté, je n'y croyais plus, mais pour une fois, je me disais qu'elle existait peut-être encore" (p. 166)
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Elle ressent une douleur insupportable ; Adrian en aime une autre et la quitte. Obsédée par cette idée, elle en oublie de manger, de dormir, de vivre. Elle repense à tous les indices qu'elle n'a pas vus, sans doute trop amoureuse et trop confiante pour imaginer une fin à leur amour. Elle passe par tous les états de sidération, lit le blog de l'autre pour comprendre. Puis se met à espérer : il laissera tomber la " salope, la rousse ". Il lui reviendra.

Nina Bouraoui dans un cri long et déchirant, un cri venant des tripes, raconte l'amour assassiné. Son héroïne se livre sans rien cacher de sa douleur, de ses faiblesses : sa colère et sa folie. Petit à petit, à travers cette auto-analyse, les étapes de son évolution se dessinent. De la révolte au désir de reconquête en passant par l'envie de mourir, cette femme va évoluer, prendre conscience de sa liberté, et apercevoir la possibilité d'un avenir apaisé.

Un livre qui se lit en apnée tellement le désamour (et la rupture), indissociable des relations amoureuses et aussi universel - chacun peut y retrouver une partie de son histoire - sont traités avec sensibilité et justesse.

L'amour ne meure pas, il se transforme, se renouvelle, se régénère, et parfois change de sujet.
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Beaux Rivages est un roman bouleversant et spectaculaire qui prend rapidement aux tripes. On suit l'histoire d'une femme complètement dépassée par sa vie, on suit avec avidité son quotidien qui ressemble à tant d'autres. C'est beau, c'est poétique, c'est tout simplement fabuleux. J'aimerais lire des livres qui me bouleversent autant plus souvent. L'actrice a beaucoup de talent pour retranscrire les émotions de son personnage. J'admire le courage des femmes qui se reconstruisent après une rupture, on peut toutes passer par là un jour. À lir
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critiques presse (2)
Elle
05 août 2021
Nina Bouraoui signe un roman miroir. « Beaux Rivages » (Le Livre de Poche) résonne du chagrin, de la colère et des lendemains qui rechantent de tous ceux qui ont été quittés un jour. Et l’écriture est solaire.
Lire la critique sur le site : Elle
Actualitte
26 octobre 2016
Par ses mots, grâce une écriture assez directe, introspective et vive, à travers la description des différentes phases que traversent le personnage, le lecteur peut aisément revisiter son existence propre.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
Parfois je me demande si le bonheur existe, s'il existe vraiment, ou si nous en avons juste l'impression, la sensation, comme si quelque chose s'arrêtait en nous et que nous nous regardions à l'intérieur en nous disant : je suis heureux, je suis heureuse, je peux l'affirmer car je le ressens, dans mon corps, sous ma peau, ça pulse, file, c'est du flux qui se propage ; mais c'est juste un moment, un instant, un très court instant.....
Page 243
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J'ai souvent pensé que ma capacité à souffrir était égale à ma capacité à aimer. Que chacune de mes larmes répondait à chacun de mes rires. Que chacun de mes tourments répondait à chacune de mes convictions. Que chacune de mes craintes répondait à chacune de mes certitudes. Que ma peine glorifiait ma joie. Que ma défaite honorait ma victoire passée. (...) En perdant, j'ai appris à reconquérir, non l'autre, un autre, mais toutes les parts de mon coeur pulvérisé. (p. 245)
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(...), l'amour est imprévisible. Il survient quand on ne l'espère plus, disparaît alors qu'on le jugeait acquis. Il est sans prise et sans durée, sinon celle que l'on veut bien lui prêter. Il est cruel. Il y est souvent question de sacrifice. Je ne crois pas que l'on puisse mourir d'amour, mais sa perte nous éteint et nous devenons sans lui des pierres sèches, grises.
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Parfois je me demande si le bonheur existe, s'il existe vraiment, ou si nous en avons juste l'impression, la sensation, comme si quelque chose s'arrêtait en nous et que nous nous regardions de l'intérieur en nous disant : je suis heureux, je suis heureuse, je peux l'affirmer car je le ressens, dans mon corps, sous ma peau, ça pulse, file, c'est du flux qui se propage ; mais c'est juste un moment, un instant, un très court instant, comme si tous les sens étaient réunis, en alerte, pour éclairer ce bonheur si fragile qui n'existerait que dans son vol, quand il vient à nous, nu dans la lumière, comme une apparition avant de s'enfuir. Je ne sais pas s'il y a un don ou une science le concernant. S'il y a un penchant au bonheur, une nature, et s(il y a une impossibilité au bonheur, une contre-nature. Je ne sais pas si le bonheur est un, entier, grand, large et unique, ou s'il est constitué de fragments poétiques - l'odeur de l'herbe après la pluie, le premier jour de l'été, une champs de coquelicots, un ciel d'arrière-saison, un glacier bleu, la certitude de faire partie d'un tout qui avance d'un seul élan, aime d'un seul amour. Je ne sais pas si l'on peut mesurer, quantifier le bonheur. Si l'ont peut le saisir comme un objet, le serrer contre soi, l'empêcher de tomber. Je ne sais pas s'il y a des signes ou s'il survient sans prévenir. S'il existe, je crois l'avoir souvent connu reconnu quand j'étais avec Adrian, il était petit, moyen, grand, il était bruyant, silencieux, il n'était pas permanent, jamais loin, non comme une ombre, mais comme une rai de soleil caché sous un pierre. Je l'avais comme on a la grâce ou la vertu. Je l'ai perdu, ou plutôt il s'est égaré en moi, mais il reste présent comme un éclat qui ne brille plus, pour un temps, je le sais, je suis patiente et je n'attends pas, cela reviendra un jour, une nuit, parce que c'est en vie et que ça pulse, file et se propage, en silence.
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Il n’y a pas de vie sans risque, non, pas de vie, ou alors on reste chez soi, à l’abri du danger, alors que le vrai danger est à l’intérieur de nous, c’est là que ça craint, sous l’oreiller, dans le sable, les yeux fermés, les mains sur les oreilles, c’est quand on ne veut plus rien savoir que la vérité dévore. 
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Vidéo de Nina Bouraoui
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
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