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Critique de franksinatra


Si l'on excepte la lecture ultra rapide d'un petit opuscule de nouvelles ferroviaires, mes sept derniers livres lus appartiennent tous au grand genre littéraire du roman policier dans sa globalité, qu'il soit noir, classique ou encore de mystère. Aussi quand Pierre Krause, de Babelio, que je remercie ici chaleureusement ainsi que les Editions du Seuil, m'a proposé de lire et commenter Trio de William Boyd dans le cadre d'une masse critique, j'ai sauté sur la double occasion de sortir de mon style de prédilection et de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.

A la fin des années 60, dans la charmante station balnéaire de Brighton, une équipe de cinéma britannique tourne un film au titre improbable de "l'Epatante Echelle pour la Lune d'Emily Bracegirdle". Nous y retrouvons les trois personnages principaux de Trio : Talbot Kydd, le producteur, Anny Viklund la jeune vedette américaine et Elfrida Wing, romancière en panne d'inspiration et épouse du metteur en scène. le premier est stressé par tous les problèmes, petits et grands, matériels et humains, à résoudre sur le tournage d'un film mais surtout, derrière la normalité de façade d'une vie de famille tranquille avec femme et enfants, il a de plus en plus de mal à refouler son homosexualité ; la deuxième, actrice adulée dans son pays natal est accro aux médiacaments et se débat entre un ex-mari terroriste recherché par le FBI et ses deux amants, un philosophe français et la vedette masculine du film, un jeune chanteur anglais ; la troisième noie dans un alcoolisme mondain le syndrome de la page blanche dont elle souffre depuis dix ans et la tristesse d'une vie conjugale avec un époux volage. Tous les trois, au cours de cet été 1968, véritable période charnière dans le monde avec les évènements de mai en France, l'opposition grandissante à la guerre du Vietnam et les tensions raciales aux Etats-Unis, la fin du Printemps de Prague et la libération sexuelle, vont vivre des situations qui vont les conduire à prendre des décisions qui bouleverseront leurs vies.

L'auteur nous propose avec son dernier roman une triple histoire avec des personnages attachants qui se débattent dans des vies tourmentées en ayant du mal à être eux-mêmes dans un monde en transformation mais dans lequel le "moi public" prend trop souvent le pas sur le "moi privé". Même si William Boyd s'appuie sur son expérience de réalisateur et de scénariste pour décrire avec justesse et précision le milieu du cinéma et développe dans un style agréable à lire, entre humour et ironie, les sentiments de ses héros, l'ensemble manque un peu de rythme malgré le découpage de l'oeuvre en trois parties d'inégales longueurs qui pourrait faire penser à une accélération vers un dénouement qui laisse le lecteur un peu sur sa faim. En ce sens je préfère un Jonathan Coe et surtout un Nick Hornby, deux auteurs dans la mouvance desquels se situe Boyd. Ceci dit la découverte de cet auteur reste néanmoins plaisante et je ne manquerai pas, grâce aux critiques des Babeliotes, de me renseigner sur ses autres livres pour dépasser ce bémol qui m'empêche de mettre quatre étoiles.
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