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Critique de Tandarica


Première remarque : ne pas confondre Malcolm Bradbury avec Ray Bradbury, l'auteur de Fahrenheit 451. En second lieu, on peut donc être un des romanciers anglais majeurs de son époque, du moins être considéré comme tel, et ne pas avoir été traduit en français.
Pour résumer l'intrigue, il serait dommage d'aller trop loin car les dernières pages réservent des surprises de taille (la technique de l'auteur est bien rôdée et il faudrait, après les avoir découvertes, relire le livre, un peu comme dans "Sixième Sens", le film de M. Night Shyamalan) : Petworth est un universitaire anglais envoyé à Slaka pour quelques leçons dans des universités locales. Sa guide est Marisa Lubijova et il fait d'étranges rencontres : le docteur Plitplov, qui se prétend son ami mais dont il ne se souvient pas et qui lui donne des détails troublants sur sa femme, l'ambassadeur anglais et sa femme Budgie, un tantinet nymphomane, le haut fonctionnaire de la culture Tankic, assez porté sur les femmes, la romancière oniriste (?) Katya Princip, avec laquelle il a une aventure. Enfin, les cours sont dispensés et le voyage touche à sa fin, le retour se fait en avion avec, contre toute attente, les Steadiman et d'autres surprises.
Slaka est censé être un pays purement fictionnel, et Bradbury a bien brouillé les pistes (Plitplov évoque Plovdiv, la ville bulgare). On y reconnaît néanmoins aux musiciens tziganes, au caractère paranoïaque du régime, à la surveillance généralisée, à la réforme orthographique, à l'eau de vie qui rappelle la țuică, la Roumanie. Elle n'est pas décrite de manière réaliste (on nous épargne les files d'attente, les pénuries sont évoquées subtilement).
Quant à Malcolm Bradbury, c'est un romancier postmoderne, pour son attention à certains détails, je dirais que son modèle est Vladimir Nabokov. Cependant, son sujet universitaire rappelle bien entendu David Lodge (il se permet d'ailleurs de l'évoquer par une habile mise en abyme). Mais son personnage, surtout vers la fin, gagne en consistance et son usage maîtrisé de l'absurde (par exemple, on sert tous les matins le même petit-déjeuner à l'hôtel quelle que soit la commande) donne corps à son propos sournoisement politique et peu limité à une région du monde. On y comprend entre autres que les personnages les plus importants ne sont pas ceux qui sont censés avoir écrit l'histoire, voire autre chose. D'ailleurs, est-on vraiment sûr que quelque chose a été écrit, que l'on gardera une trace de tout cela ?
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