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Citations sur Sandrine Gatti (16)

Arrivée au sommet, Noémie lâcha la main de sa grand-mère et traversa la route sans regarder.
"Noémie !" s'écria Sandrine, mais elle courait déjà.
Elle avait vu des camomilles et les cueillit pour les offrir à son papa. Elle atteignit le columbarium en deux temps trois mouvements et mit les fleurs dans un vase en plastique. Le columbarium en béton n'était pour elle ni lugubre ni triste. C'était une maison de poupée pour ranger les adultes morts, voilà tout. Elle remit en place le ruban de la couronne de roses blanches. Elle en détacha deux fleurs, parce qu'elle les trouvait jolies, et les offrit à sa maman et à sa mamie, pour se faire pardonner.
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A l'angle de la route, il grimpa quelques marches en béton sur la gauche, traversa la terrasse de la friterie du coin et salua par leurs prénoms les habitués qui sirotaient leurs bières de l'après-midi. Les ventres posés sur les tables en plastique, ils contemplaient la cohue des voitures, qui faisaient, sur le rond-point, les manoeuvres nécessaires pour rentrer ou sortir du parking de l'Anspach...
Il coupa au court par un sentier entre deux sumacs de Virginie puis slaloma avec grâce entre les autos qui se parquaient, celles qui cherchaient une place, les familles qui s'entre-engueulaient. Le samedi était le jour des grandes courses...
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"Tu te souviens, Maman : hier, j'avais téléphoné aux Blés dorés. Tu sais : la maison de repos, où vit tante Jeannine. Ils ont rappelé. J'y ai réservé une chambre. Dans quelques semaines, quand tu auras terminé ta convalescence, tu pourras y aller. J'ai réglé tout ça hier par téléphone depuis le salon. Ca n'a pas été facile avec les clientes, Noémie dans les jambes et les formalités de la mutuelle."
La tante en question était depuis longtemps atteinte d'Alzheimer et Mme Gatti, sa belle-soeur, lui avait souvent rendu visite. Chaque fois, elle assurait que Jeannine était très bien là-bas, qu'on s'occupait d'elle à merveille, que le personnel était gentil, attentionné. Dans le hall d'entrée, on pouvait voir les photos de personnes âgées très heureuses quand saint Nicolas distribuait les étrennes ou que l'harmonie des rouges leur rendait visite. Pensait-elle ce qu'elle disait, Mme Gatti, quand elle prônait ces lieux communs ? Maintenant qu'elle allait rejoindre sa parente, elle ne semblait pas s'en réjouir. Elle détournait son regard de celui de Sandrine, rompait toute communication.
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Il prit la parole et fut vite maître de son trac. Son accent italo-wallon et sa souplesse toute commerçante faisaient oublier les hésitations surtout quand il abordait un membre du public, pour une ou deux secondes, ne parlant qu'à lui, le prenant à témoin. Du plan qu'il avait conçu, il ne garda que les points positifs. Il souligna, avec une nostalgie non feinte, la beauté des collines siciliennes tannées par le vent et le soleil brûlant, l'odeur chaude de la poussière et du fenouil séché, le chant des cigales, les effluves de la mer qui s'éclatait sur les rochers où ils jouaient lorsqu'ils étaient enfants et que Fabio était si blond. Il raconta la difficulté à apprendre à vivre ici avec la pluie et la grisaille...
A la fin,... il quitta le pupitre, s'avança vers le cercueil et, se libérant complètement de l'ébauche de discours qu'il avait préparée, fit un geste de la main pour montrer la photo, et conclut :
_ Il avait un beau sourire. Les barbecues dans son jardin vont nous manquer... Voilà : c'était Fabio...
Il voulut dire "mon frère", mais n'y parvint pas. Il voulut toucher le cercueil du bout des doigts, mais n'y parvint pas. Il peina à faire les pas qui le séparaient de sa chaise et s'y effondra en poussant un cri animal, le sanglot d'une bête blessée, d'un homme qui est allé trop loin. Il pleura toutes ses larmes. Cécile le prit dans ses bras, lui baisa les paupières. Michèle lui posa la main sur l'épaule et il l'entendit dire "C'était très bien, Papa" sans pouvoir la voir au travers de ses yeux trop mouillés.
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Sandrine réalisa qu'elle, elle n'écoutait plus. Les scènes que le quatuor avait évoquées avaient perdu leur sens, s'étaient évanouies. Seul persistait leur pessimisme morbide. Le violoncelle, cruel et lancinant, la ramenait à ses soucis, à l'étau qui de jour en jour lui broyait les entrailles. Lejeune, Elodie, Cem, Kurt, l'inspecteur du fisc, le comptable Verjus, ces prédateurs lui laissaient-ils le choix ?... Son père, quand elle était petite, affirmait que, Gatti, cela voulait dire chat. Un chat fait face, sort ses griffes. En aurait-elle la force ?
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Celui qui hait se sent mal en présence de son ennemi, l'évite, ne lui parle plus, ne lui permet pas de corriger l'image qu'il s'est faite de lui. Cette image se détache du réel, prend des allures effrayantes, démoniaques, jusqu'à ce que ce sentiment haineux au début anodin, commun, voire banal, se métamorphose en péché capital, en désir d'homicide. La haine porte en elle le germe du meurtre et, pour le Christ, la voie de la rédemption passe par son rejet absolu.
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