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EAN : 9783981864311
248 pages
Mellonia (07/10/2019)
4.34/5   19 notes
Résumé :
Liè­ge. La ban­lieue in­dus­triel­le. San­dri­ne Gat­ti de­vrait être tris­te. Elle ne l’est pas. Elle re­vient des fu­né­rail­les de son ma­ri. Elle de­vrait pen­ser à sa­ fil­le de six ans qui cou­che ce soir chez sa grand-mè­re. Elle n’y pen­se pas. Non, elle pen­se à l’hom­me qu’elle a ren­con­tré hier, en dis­co­thè­que. Elle sait que c’est ob­scè­ne, qu’on la re­gar­de, qu’on ne lui par­don­ne pas, qu’on lui en veut, peut-être.

San­dri­ne se tro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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La plupart du temps, c'est le hasard qui guide mes choix. Je me promène au hasard, je regarde des films au hasard... et ma sélection littéraire n'échappe pas à ce dogme.
Évidemment, pratiquer cette « quête » romanesque s'apparente quelque peu à de l'orpaillage ; on cherche beaucoup, on secoue sa battée avec énergie, on s'énerve parfois et, finalement, on en sort pas mal de déchets qui, au premier regard, nous avaient pourtant semblés être de purs joyaux.
Puis je suis tombé sur « Sandrine Gatti ». Une belle pépite, une grosse, bien brillante, bien charnue.
Je ne savais pas à quoi m'attendre, je n'ai pas été déçu.
Sur le fond, c'est du tragique ordinaire. La vie de personnages qu'on pourrait croire être des « petites gens ». L'auteur déroule un récit implacable, étrangement glaçant. L'ambiance est lourde, tellement épaisse qu'elle poisse. Elle nous colle à la viande même le livre fermé. C'est sombre à souhait sans pour autant tomber dans la caricature. Un esprit typiquement belge, succulent à souhait.
Et puis la forme est en parfaite adéquation. Bien sûr, c'est lent. Certain même diront trop ; ce n'est pas mon cas : ce rythme s'adapte idéalement à l'inéluctabilité de l'histoire. Un récit comme ça on le laisse mijoter. Et à feu doux.
La narration est sans parti pris. C'est froid, c'est précis, c'est chirurgical.
« Sandrine Gatti » est sans l'ombre d'un doute une de ces pépites qui marquent les esprits. Ce n'est pas une claque, c'est un direct à l'estomac. Ça cogne dur et fort, on a le souffle court.
Un livre dont on imagine sans peine une adaptation cinématographique.
Un livre que je recommande et qui, je lui souhaite, rencontrera le succès qu'il mérite amplement.
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Vous aimez les polars d'ambiance d'Indridason ou de Mankell, leur côté réaliste, leurs tranches de vies ordinaires cabossées à mi-chemin entre l'enquête criminelle et l'étude sociologique. Vous appréciez ces flics usés, abimés, neurasthéniques ou déprimés qui ne sont guère plus heureux que les suspects qu'ils croisent dans leurs commissariats. Pourquoi les aimez-vous ? Peut-être parce qu'ils vous ressemblent un peu. Peut-être parce que, finalement, vous trouvez que ces enquêteurs sont de bonnes personnes qui font de leur mieux sans trop de moyens ni de soutien hiérarchique. Sans doute aussi parce qu'ils parviennent à leur manière par rendre un peu justice.
Alors, vous devriez aimer Sandrine Gatti. Ne vous méprenez pas, elle n'est pas policière mais coiffeuse. Elle n'enquête sur rien du tout, elle n'est que la veuve. Son mari est mort, on ne sait ni comment ni pourquoi. C'est l'originalité de ce polar d'ambiance grise et d'atmosphère plombée, comme le ciel du Plat Pays peut l'être parfois (notez bien le « parfois », je ne veux pas me mettre à dos les offices de tourisme), qui intrigue d'entrée :
« Elle s'était défaite du deuil de son mari comme un chien s'ébroue de son eau » … « Mais tout de même, l'attitude épanouie qu'elle affectait le choquait… Qui aurait pu croire qu'elle venait, ce matin, d'incinérer son mari ? »
Etonnant, n'est-ce pas ?
On oublie l'Islande, on laisse la Scanie, à jamais à Wallander, et on part en Wallonie, dans la banlieue de Liège, tout près des frontières allemande et néerlandaises (Maastricht et Aix la Chapelle sont à environ trente kilomètres). On fréquente les salons de coiffure, les « bacs à schnick » où s'ébattent petits dealers et maquereaux, musiciens amateurs ou chômeurs occupés à liquider (au sens propre) leurs allocations en avalant force Jup', coupés menthe et tequila boum-boum avant de se finir par un péket. Là, vous avez compris, je fais l'intéressant, tout comme lorsque je vous dis que Sandrine offre de temps en temps à sa fille un lacquemant après lui avoir servi un pasticcio. Rassurez-vous, tous ces termes typiquement wallons figurent en notes très explicites à la fin du roman et permettent aux pékins vivants comme moi au sud de la Meuse de comprendre parfaitement de quoi il retourne.
Au-delà de la chronique sociale « d'une Belgique vue d'en bas » dans une ambiance musicale très présente, le lecteur s'attache peu à peu à cette Sandrine qui collectionne les « accidents de la vie », mais qui tente de rester debout, coincée qu'elle est entre l'affection protectrice la liant à sa mère et à sa fille et l'amour après lequel elle court en vain. Pour rester dans l'ambiance musicale de cette histoire, si j'osais, je convoquerais Robert Charlebois et sa « Concepcionne qui avait besoin d'affectionne* » tandis que « Ramonne fumait un drôle de gazonne* ». Je m'égare, ma tête tourne un peu… que voulez-vous, j'ai perdu l'habitude de passer du temps dans les « bacs à schnick », « pour faire d'la musique avec le gros Pierre* ».
Ah ! Il faut quand même que je vous le dise : il y a bien un flic qui enquête, un peu, pas trop… suffisamment pour que l'épilogue vous surprenne et que vous compreniez que vous avez laissé passer quelques petits cailloux blancs semés par l'auteur au fil de son récit. Vous savez ce qu'on dit : les apparences sont souvent trompeuses…
Vincent Brems a réussi un premier roman de grande qualité, avec tout ce qu'il faut de sensibilité, d'émotion et un zeste de rebondissement final qu'on déguste comme un petit verre de genièvre. Je le recommande chaudement… je parle du roman mais si vous insistez, le genièvre également.
Je précise n'avoir aucun lien avec l'auteur et avoir acquis mon exemplaire au prix public. Il s'agit ici d'une pure et agréable découverte comme Babelio permet d'en faire parfois.
Si je vous ai convaincu, faites comme moi, commandez ce bon roman à l'aide du lien ci-dessous. Si vous hésitez encore, allez-y aussi, le premier chapitre est en lecture libre. Alors, comme le chante le grand Robert, moi aussi « J'veux que ça clique »*
https://vbrems.lima-city.de/fr/intro.html
*Chansons de R. Charlebois, Concepcion(1972) et Un gars ben ordinaire (1970)
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Vincent BREMS nous livre ici une histoire de moeurs.

Sandrine GATTI contre toute attente semble poursuivre sa vie, sans chagrin. Elle vient de perdre Fabio son mari, mais s'en va en discothèque la vieille des obsèques.

Il n'y a pas d'urgence pour elle, c'est la rumba qui compte, s'énivrer, s'enfiévrer au bras d'un autre.

Sandrine GATTI est une femme de petite vertu. Elle se traîne ses casseroles, mais elle arrive à faire la cuisine dedans. Elle avance quoi qu'il lui en coûte. Elle est coiffeuse et il faut que le pognon rentre.

Entourée de mauvais personnages, des bas quartiers de Liège, elle verra trop tard les dommages collatéraux de ses fréquentations douteuses.

La vie va lui donner rendez-vous…

L'auteur interroge le lecteur qui se demande ce qui se trame : Qui a réglé son compte à Fabio ?

C'est un roman noir de belle facture. Une écriture solide, pertinente même si ce n'est pas mon genre littéraire.

Je vous invite à rencontrer Sandrine GATTI, personnage singulier, mal aimé qui avance sur des roues carrées.
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Sandrine Gatti”, premier roman, autopublié par Vincent Brems, mérite le label de “pirouette belge”. Histoire tragique faisant la part belle à un humour décalé, le récit n'en traduit pas moins les humeurs déjantées qui transforment toute vie en catastrophe, tout rêve en cauchemar, toute espérance de libération en emprisonnement et tout essai de s'en sortir en enfoncement plus radical encore.
Autour de Sandrine Gatti, anti-héroïne, à la fois fille, femme, mère, chacune plus amère l'une que l'autre, l'auteur fait nager en eau trouble une série de personnages glauques, interlopes, tantôt amis, aidants ou opposants et ennemis. Tous, veulent entraîner Sandrine là où ils vivent. Elle, ne sachant ni nager, ni respirer dans ce monde, ne peut que couler et s'enfoncer de plus en plus bas. Noyade assurée ! le lecteur se demandera quand elle va, enfin, toucher le fond et si elle aura encore la force de donner un bon coup de talon au fin fond de cette vase nauséabonde, espérant jusqu'au bout la voir remonter à la surface.
Situant son récit dans une région liégeoise à la fois pétrie de désillusions économiques, de frictions entre quartiers, de rivalités claniques et de manque d'envergure pour se redresser, mais, tout en même temps, riche du sens de la fête, de ferventes traditions folkloriques et d'une incroyable facilité à effacer ce qui ne va pas par un bon coup bu entre amis, l'auteur donne aux cramignons de la Bassse-Meuse l'occasion de rivaliser avec les virées nocturnes dans le Carré de Liège, à la pègre liégeoise de vouloir prendre le contrôle des dancings de Tongres et aux gens de la rive droite de la Meuse de se mesurer à ceux de la rive gauche pour prendre le contrôle de la région. de la même façon, il mêle ce qui devrait être éducation et stabilité familiale avec les apnées en alcool, les nuits sans fin et les liaisons n'offrant que des lendemains qui déchantent. de là à basculer dans les rencontres glauques, le commerce illicite et le milieu interlope de la prostitution, des durs et des petites frappes, il n'y a qu'un pas, faux pas faut-il le préciser, que Vincent Brems franchit allègrement. C'est noir, c'est dur, violent... et pourtant, le lecteur se surprend à aimer cette Sandrine, se montrant souvent irresponsable, qui, malgré tout, rêve d'un ailleurs, d'un autrement, d'un avenir à ouvrir encore et à offrir à sa fille.
C'est qu'avec l'air de jeter tout, de façon quelque peu pêle-mêle à la face de ses lecteurs, Vincent Brems construit une réplique certes noire mais juste de ce qui fait le monde, la vie, le quotidien des petites gens d'en bas. Ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir un coup d'avance sur l'échiquier de la vie, ceux qui ne parent rien, cherchent seulement à pouvoir sortir, sans trop de retard, une réponse aux coups du sort, du hasard et de la vie. Et même si, tout le monde en est conscient, ils n'ont que ce qu'ils construisent pour eux-mêmes, le lecteur est prêt à convenir que ces gens n'ont, et ce n'est pas de leur faute, aucune notion d'architecture pour établir les plans d'une situation de vie qui tienne la route et le temps.
Au-delà de l'histoire apparaissant au premier plan, “Sandrine Gatti” est un livre qui peut étonner, questionner le lecteur et l'ouvrir à l'attention nécessaire à la conduite de nos existences .
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Il est toujours délicat de "critiquer" un livre écrit par un ami babélio. Mais avec Sandrine Gatti, je n'ai aucun mal à être positive. J'ai l'impression que Ventrebleu s'est lâché pour son premier roman et qu'il a prit beaucoup de plaisir à l'écrire malgré le côté plutôt sombre de l'histoire.

Pensez-vous, l'héroïne, fille-mère, collectionnant des hommes loin d'être fréquentables, ne parvient pas à trouver un père digne de ce nom pour sa petite Amélie. Jusqu'à ce que Fabio entre dans sa vie et lui donne une seconde fille, Noémie. Mais, il semble que le bonheur ne soit pas fait pour elle. Les mauvais garçons lui collent à la peau. Est-ce le fait de vivre dans la banlieue industrielle de Liège ? de s'être rapprochée de très près du monde de la prostitution et d'y avoir gardé des amitiés ? Et ce meurtre dont elle sent les lourds regards accusateurs pointés sur elle ? Comment s'échapper ? Oublier. Sortir. Danser.
Mais la limite entre la vraie vie et le monde de la nuit est parfois floue, elle se franchit facilement sans que l'on s'en rende compte. Après, il est trop tard pour faire machine arrière.

Vincent Brems décortique des vies, de sa plume fine, pointue mais sans excès, rendant la lecture très agréable. Il nous plonge dans un monde bien réel, que l'on ne connaît pas ou que l'on veut ignorer. Celui où l'on trime dans des jours qui se ressemblent, dont l'on veut s'échapper que ce soit dans l'alcool, les petites magouilles où l'argent facile entraîne inévitablement vers des dérives plus violentes. L'argent qui donne accès à de plus hautes sphères, où la corruption gagne du terrain et éclabousse chaque intervenant. Personne n'est épargné, le politicien, le notaire.

Ce livre nous démontre que l'on n'est pas toujours maître de son destin, les événements s'enchaînent d'eux-mêmes et l'héroïne, une femme d'un grand courage, tente de maintenir la tête hors de l'eau. Mais parfois, suffocation.

L'auteur parvient, avec habileté, à dépeindre une société avec ses travers, mais aussi son humanité, avec en toile de fond la ville de Liège et surtout sa banlieue, située en contrebas, la situation géographique ayant un fort impact sur la vie de ses habitants.

La scène de la crémation m'a beaucoup émue, uniquement par la parole d'une petite fille.
Une autre scène, elle, m'a beaucoup fait rire lorsque les invités d'un dîner conversent l'un avec l'autre ou l'un contre l'autre. J'ai adoré l'humour corrosif.

Bref, je ne peux que vous recommander ce très bon livre qui nous parle avec beaucoup de justesse et de clairvoyance des thèmes de notre époque.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
L'hiver s'était fait long. Amélie avait six mois, le dos de Sandrine se portait mieux, le patron la congédia pour un motif bidon, question de ne pas attendre qu'elle s'engrossât de nouveau. Son chômage étant suffisant pour le loyer, les frais courants, elle décida de prendre une année sabbatique et rencontra le même jour un étudiant, mince, grand, bouclé, qui lui plut beaucoup. La bonne santé qu'il rayonnait, sa manière de la zyeuter quand elle dansait, sa timidité de vierge, lui donnaient beaucoup de charme. Il lui offrit un verre sans bégayer, mais presque. Ils se revirent chaque jeudi au Perroquet. C'était le jour où Jenny s'occupait du bébé. Platoniques, fort tendres, ils s'effleuraient du bout des doigts, du bout des lèvres. Un soir, ils couchèrent ensemble. Ce fut très doux. Elle ne le revit jamais. Elle reçut dix mois plus tard une bafouille de sa part qu'elle ne lut qu'en biais. Il la remerciait de lui avoir tout appris. "Enculé" fut l'épithète dont elle le qualifia.
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Elle déposa sur le cercueil la couronne de roses blanches que Sandrine avait choisie et, devant lui, bien en évidence, une photo de Fabio. C'était en juillet, dans le jardin. Libert était venu. Ils avaient fait une grillade. Fabio portait un marcel à petits trous et posait son bras autour des épaules de Sandrine. Son visage était inondé de soleil. Il faisait son plus beau sourire. Celui qu'elle aimait. Celui qu'il faisait quand il se moquait de lui-même. Ce qui, quand elle y réfléchissait, était devenu rare. Le portrait - un gros plan - représentait Fabio de trois-quarts, bronzé, les yeux bleus rayonnant en direction du photographe, un sourcil légèrement plus haut que l'autre, les cheveux courts gominés en bataille...
Cette image évoquait la chaleur de l'été, le fumet des viandes fortes rôtissant sur la braise, les cris de Libert quand il jouait avec Noémie, le goût du ketchup, des pommes de terre pétées*, les fous rires qu'ils avaient eus, le soir, quand Noémie dormait et qu'ils buvaient de la bière. Sandrine luttait contre les larmes, mais ses yeux se mouillaient. Elle appela Noémie pour qu'elle vint s'asseoir.

*cuites au four ou dans la braise.
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Elle adorait les revues, Cosmopolitan et Vogue. Ses clients aussi, même les hommes. Elle apprenait par coeur les interviews des faiseurs de modes, se montrait bienveillante avec tel nouvel acteur, telle égérie de telle marque. Sa préférence allait à Angelina Jolie dont elle avait presque l'âge. Non pas qu'elle lui ressemblât : elle était tout autant longiligne qu'elle se trouvait potelée. Elle aurait aimé, elle aussi, adopter une flopée de gosses, se marier incognito avec Brad Pitt. Elle avait toujours trouvé que Fabio lui ressemblait. Il avait quitté Elodie, son ex, à la fin des amours tumultueuses de Brad Pitt et Jennifer Aniston et ils s'étaient mariés à l'époque de Mr. & Mrs. Smith. Elle, qui avait toujours été fan de Friends, était devenue du jour au lendemain ennemie jurée de Jennifer.
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Les nuits qui suivirent furent insomniaques. Si le soir elle veillait, écarquillant les yeux pour faire venir des larmes qui ne voulaient sortir, le jour, elle dormait sur ses jambes. Les clientes devinaient les cernes sous les fards. Parfois, elle ne répondait pas à une question ; parfois, elle ne finissait pas une phrase qu’elle avait commencée. Sa paupière inférieure s’endolorissait. Les larmes qui ne coulaient pas engourdissaient ses cils, lui faisaient mal de toute leur pesanteur. C’était une navrance physique, un mal très concret ; si elle n’en avait su la cause, elle serait allée chez le médecin. Étaient-ce des rêves ou des cauchemars qui la tourmentaient jours et nuits ? Elle ne le savait pas. À quel ordre moral aurait-il fallu se vouer pour distinguer ici le blanc du noir, le bien du mal ? Qu’aurait fait son père en pareil cas ? La même chose qu’elle : rien.
Fabio ne joua plus la comédie de celui qui travaillait chez son frère. Il dormait ses matinées et sommeillait ses après-midi pour tirer le meilleur profit de ses nuits blanches et rentabiliser son commerce.
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L'occasion était trop belle. Thérèse en profita pour exprimer ce que depuis longtemps elle ruminait :
"Dis-moi, Sandrine, prononça-telle de manière doucereuse, à propos de coupable. Est-ce que l'enquête avance ?
_ Certainement, (répondit Sandrine) sur le même ton, en levant les yeux de son portable que, justement, elle consultait. Vu les questions qu'ils posent, je crois qu'ils sont sur la piste du crime passionnel."
Elle se maîtrisait. Elle avait dit ces mots avec calme, posément. Seul un faible tremblement des mains dénonçait son anxiété.
Un silence se fit. Elle avait tous les regards rivés sur son visage où frémissait un sourire. Son coeur battait. Jean, dans son fauteuil, ne mâchait plus.
"Ils soupçonnent mon amant", dit-elle d'un sourire devenu franc.
Thérèse et Jean, qui n'aimaient rien tant que de briller dans une conversation, pâlissaient et ne disaient plus rien.
On sonna.
"Je vous présente Lazlo", ...
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