Il faut prendre garde à la jungle car on y fait l'expérience d'une solitude infiniment peuplée.
Quand la médecine me laisse un répit, je rends visite aux oiseaux.
Leur conversation me sauve.
Et quand je regarde notre aimable compagnie...
... Je me surprends à accorder aux animaux...
... Une plus large part de vie morale...
... Comme si nous étions les bêtes ne voyant le monde qu'à travers le lorgnon de nos désirs et de nos impulsions...
... Et eux, les savants et les philosophes, se riant de nos gesticulations pathétiques.
Comme le coeur des hommes est faible!
Vous rêvez d'altitude car vous manquez de hauteur!
Et quand je regarde notre aimable compagnie, je me surprends à accorder aux animaux une plus large part de vie morale... comme si nous étions les bêtes, ne voyant le monde qu'à travers le lorgnon de nos désirs et de nos impulsions... et eux, les savants et les philosophes, se riant de nos gesticulations pathétiques.
S'il pouvait mettre toute la forêt sous cloche et embouteiller l'Amazone, il le ferait. Et il déplacerait tout le Brésil jusque dans le jardin du roi Louis XV.
Des Indiens, j'ai tout appris, car ce sont les savants les plus avisés du monde. Alors que nous, hommes de science, déambulons dans un monde obscur que nous tentons de déchiffrer… Leur univers est lumineux, sans nul besoin d'outil pour le mesurer… Et tout s'y lit comme dans un livre ouvert. Nous ne vivons pas dans le même monde. Le nôtre est un rébus, le leur une évidence, magnifique et transparente.
[Condamine]
Auprès d'indiens, j'apprends beaucoup de choses sur les plantes et leur usage.
Sur le curare dans lequel ils trempent les pointes de leurs flèches.
Et sur cette étrange gomme qui saigne au tronc des arbres et que Fresneau mentionne dans son traité sous le nom de caoutchouc.
Caotchu, en quechua, signifie "bois qui pleure", n'est-ce pas charmant ?
Dès qu'on s'arrête quelque part, il faut que vous examiniez tous les gueux de la ville ! A force de s'occuper des pauvres, on finit par tomber malade de leur maladie de pauvres.