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Critique de Charliebbtl
Un récit à double intrigue
Venise semble être, cette année, à la mode chez les éditeurs car, après la rivalité entre Véronèse et le Tintoret découverte dans "Concours pour le Paradis" de Clélia Renucci, Alfredo Colitto nous plonge, lui, dans une Venise pleine d'intrigues et de personnages arrivistes prêts à tout pour atteindre leurs fins. Et on peut le reconnaître, Colitto excelle dans cette aventure. La double intrigue est particulièrement bien ficelée et nous fait constamment passer de cette enquête concernant la découverte de trois cadavres d'enfants à la tentative de fuite de l'un des plus éminents représentants de l'Ordre des Templiers, détenteur d'un secret très convoité par le Roi de France et son sous-fifre, le Pape. le tout, tout en douceur. Les personnages se croisent, leurs destins s'entrelacent sans jamais créer de confusion dans l'esprit du lecteur et on ressort ravi et comblé de ces quelques heures de lecture. Alors que bon nombre d'auteurs, dans ce genre d'intrigues multiples, finissent habituellement par en privilégier une sur les autres, Alfredo Colitto tient le cap qu'il s'est fixé jusqu'au bout et réussit à tenir son lecteur en haleine. Pour preuve, même l'épilogue vous apprendra encore une dernière chose sur l'un des personnages.
L'ambiance médiévale est également extrêmement bien rendue avec des personnages rappelant des poncifs littéraires. Ainsi, Gradenigo a un petit côté Frollo (même s'il n'est pas religieux à la base mais sa froideur et ses déboires amoureux m'ont fait immédiatement penser à ce personnage hugolien). D'autres rappellent certains personnages du "Nom de la Rose" d'Umberto Eco comme Bérenger de Tours qui n'a rien à envier aux Inquisiteurs de l'époque ou Mondino de Liuzzi qui renvoie, par certains aspects, au personnage de Guillaume de Baskerville et à ses facultés d'enquêteur. On reconnaîtra également que l'auteur fait aussi la part belle aux héroïnes qui, même si elles ne sont que trois dans le roman, ont chacune un véritable rôle à jouer dans l'histoire. Adia n'est pas seulement là pour rappeler le passé amoureux de Mondino. Elle contribue pleinement à résoudre un aspect de l'intrigue liée aux Templiers. Mina, elle, (même si je serais à deux doigts de lui attribuer le titre de tête à claques du roman) parvient à dominer sa jalousie afin d'aider Mondino dans la réussite de son entreprise. Quant à la troisième héroïne, je vous la laisse découvrir car c'est sans doute, par sa brève apparition, l'une des plus émouvantes et des plus marquantes de cette histoire.
Pour terminer, il faut également remarquer qu'Alfredo Colitto s'y entend en matière de revirement de situations. Les cinquante dernières pages sont haletantes et je vous mets au défi de lâcher le roman à ce moment-là. Alors qu'on pense simplement obtenir la solution aux deux intrigues mentionnées, on découvre les motivations de certains personnages qui dévoilent finalement une humanité, certes, teintée de sang mais devant laquelle on peut difficilement rester insensible. Je vous rassure, je n'excuse aucun d'entre eux, mais je comprends leurs gestes aussi condamnables soient-ils.
Lien : https://mespetitsplaisirsamo..
Venise semble être, cette année, à la mode chez les éditeurs car, après la rivalité entre Véronèse et le Tintoret découverte dans "Concours pour le Paradis" de Clélia Renucci, Alfredo Colitto nous plonge, lui, dans une Venise pleine d'intrigues et de personnages arrivistes prêts à tout pour atteindre leurs fins. Et on peut le reconnaître, Colitto excelle dans cette aventure. La double intrigue est particulièrement bien ficelée et nous fait constamment passer de cette enquête concernant la découverte de trois cadavres d'enfants à la tentative de fuite de l'un des plus éminents représentants de l'Ordre des Templiers, détenteur d'un secret très convoité par le Roi de France et son sous-fifre, le Pape. le tout, tout en douceur. Les personnages se croisent, leurs destins s'entrelacent sans jamais créer de confusion dans l'esprit du lecteur et on ressort ravi et comblé de ces quelques heures de lecture. Alors que bon nombre d'auteurs, dans ce genre d'intrigues multiples, finissent habituellement par en privilégier une sur les autres, Alfredo Colitto tient le cap qu'il s'est fixé jusqu'au bout et réussit à tenir son lecteur en haleine. Pour preuve, même l'épilogue vous apprendra encore une dernière chose sur l'un des personnages.
L'ambiance médiévale est également extrêmement bien rendue avec des personnages rappelant des poncifs littéraires. Ainsi, Gradenigo a un petit côté Frollo (même s'il n'est pas religieux à la base mais sa froideur et ses déboires amoureux m'ont fait immédiatement penser à ce personnage hugolien). D'autres rappellent certains personnages du "Nom de la Rose" d'Umberto Eco comme Bérenger de Tours qui n'a rien à envier aux Inquisiteurs de l'époque ou Mondino de Liuzzi qui renvoie, par certains aspects, au personnage de Guillaume de Baskerville et à ses facultés d'enquêteur. On reconnaîtra également que l'auteur fait aussi la part belle aux héroïnes qui, même si elles ne sont que trois dans le roman, ont chacune un véritable rôle à jouer dans l'histoire. Adia n'est pas seulement là pour rappeler le passé amoureux de Mondino. Elle contribue pleinement à résoudre un aspect de l'intrigue liée aux Templiers. Mina, elle, (même si je serais à deux doigts de lui attribuer le titre de tête à claques du roman) parvient à dominer sa jalousie afin d'aider Mondino dans la réussite de son entreprise. Quant à la troisième héroïne, je vous la laisse découvrir car c'est sans doute, par sa brève apparition, l'une des plus émouvantes et des plus marquantes de cette histoire.
Pour terminer, il faut également remarquer qu'Alfredo Colitto s'y entend en matière de revirement de situations. Les cinquante dernières pages sont haletantes et je vous mets au défi de lâcher le roman à ce moment-là. Alors qu'on pense simplement obtenir la solution aux deux intrigues mentionnées, on découvre les motivations de certains personnages qui dévoilent finalement une humanité, certes, teintée de sang mais devant laquelle on peut difficilement rester insensible. Je vous rassure, je n'excuse aucun d'entre eux, mais je comprends leurs gestes aussi condamnables soient-ils.
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